Chapitre vingt-quatre

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— Alors, tu voulais me voir pour quoi ? me demande ma médecin généraliste.

Honnêtement, je suis un peu gêné parce que je suis là pour demander une prise de sang pour me faire dépister. Ce qui sous-entend que je vais avoir un rapport sexuel. Bien que j'en ai déjà eu cet été, protégés, j'aimerais bien le faire sans préservatif étant donné qu'on dit que c'est largement mieux. Donc, autant vérifier que je n'ai rien.

— C'est pour une ordonnance pour me faire dépister.

— Oki, on va faire ça alors. On va aussi profiter pour faire un contrôle de routine.

Je hoche la tête tandis que j'enlève mes chaussures. Je me fais alors peser, mesurer, prendre la tension et tout le bordel. Elle ne relève rien d'anormal alors on retourne à son bureau où elle tape des choses sur son ordinateur.

— Pourquoi tu veux te faire dépister alors ? elle me demande gentiment.

— Parce que j'aimerais bien ne plus mettre de préservatif au bout d'un moment.

— Ok. C'est un partenaire régulier ?

— Euh oui, on est ensemble.

— Et ça va, ça te stresse pas trop ?

— Non.

En même temps, je l'ai déjà fait. Après, c'est vrai que c'est pas pareil avec Léo. Du moins, j'y avais jamais trop réfléchi mais c'est sûrement pas pareil car je l'aime. C'est bon, elle m'a stressé maintenant...

— Si tu as des questions à ce sujet, tu n'hésites pas, hein, d'accord ?

— Oui.

— Et puis, il faut qu'elle pense à prendre rendez-vous avec un gynécologue.

— Elle ? je fronce les sourcils.

Le mot sort tout seul de ma bouche, parce que j'avais tellement Léo en tête que je n'ai pas compris de qui elle parlait. Elle parle de la copine qu'elle pense que j'ai ? J'en sais rien, bordel, c'est encore plus gênant. Après, j'aime bien ma médecin traitante parce que c'est la même depuis que je suis petit alors ça ne me dérange pas trop qu'elle sache.

— Je parlais de ta copine.

— Ah.

— J'aurais peut-être dû dire copain ? elle comprend rapidement.

— Oui, je rougis un peu.

— Oki, donc il faut que lui aussi pense bien à se faire dépister.

— Il va le faire aussi.

— Ok, c'est bien.

Elle écrit encore quelques trucs puis imprime l'ordonnance. Elle me demande ensuite :

— Et ça va, ça se passe bien avec ton copain ?

Elle veut quelle version ? En vrai, quand il me rejette pas, ça va. Quand sa mère et sa grande sœur ne sont pas là, ça va aussi. Allez, on va dire qu'en général, ça va. Je mets quand même un peu de temps à répondre mais finis par lui avouer, honnête :

— Oui, ça va. Il y a parfois où c'est compliqué.

— Pourquoi c'est compliqué ?

— Parce qu'il a du mal à assumer.

— À assumer quoi ?

— Bah qu'il est gay, je réponds comme si c'était une évidence.

— Et toi, ça va par rapport à ça ?

— Ouais, je crois que ça va oui.

La docteure hoche la tête et souffle un « c'est bien » en souriant. Puis, soucieuse, elle pose encore une question :

La Prochaine Fois, tome 1✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant