Hunger Games : Une histoire fraternelle [Terminée]

Chapitre 11 :

-Normalement, ça devrait tenir. Ça va mieux ? me demande Lilou.

Je ne réponds pas, je regarde ses yeux, trop soulagé qu'elle soit là.

-Hého, il y a quelqu'un ? lance la fille, Louise.

Son intervention me sors de ma torpeur.

-Oui, ça va, merci.

Finalement, Louise n'était pas si blessée, elle était simplement sonnée par un coup donné par le garçon du Un. Elle a un sac, un bandage que Lilou vient de m'appliquer sur ma blessure du bras. J'ai pas mal d'hématomes, un peu partout sur le corps. Chaque mouvement me fait souffrir et ma cheville, je préfère ne pas y penser.

-Je vais vérifier les pièges, annonce Louise.

Elle se lève et s'éloigne.

-Comment vous vous êtes rencontrées ? demandai-je.

Je me souviens très bien des conseils de Gaëtan, pour une fois que j'étais d'accord avec lui. Je n'ai pas confiance en Louise et vu que Lilou fait confiance à tout ceux qui sont sympas une fois avec elle, ma sœur n'est pas vraiment un repère fiable.

-Elle m'a protégé des Carrières, répond-elle.

Sur ce coup là, je la crois. Louise s'est battu courageusement contre les Carrières. Mais c'est parce qu'entre elle et Lilou, la loi des alliés s'applique. Maintenant que je suis là, l'équilibre des forces est bouleversé. Qui sait ce qu'elle pourrait faire ?

-Je sais que tu m'as dit de ne pas être avec des inconnus, mais tu n'étais pas là, et j'étais seule.

-Je suis désolé de ne pas avoir été là. Je ne pouvais pas. Après le début des Jeux, j'ai été rattrapé par les Carrières. Ils ont failli me tuer. Ils m'ont laissé, mais je pense qu'ils me suivaient pour te trouver, alors je n'ai pas voulu te mettre en danger. Je pensais tout le temps à toi, j'avais trop peur, mais je ne pouvais rien faire.

Lilou me fait un câlin. Elle ne m'en veux pas.

-Maintenant tu es là. Alors ça va.

-Justement. Je ne sais pas si c'est une bonne chose que Louise reste.

-Quoi ? Mais elle m'a aidé.

-Dans les Hungers Games, c'est chacun pour soi.

-Tu es bien avec moi, non ?

-Oui, bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est que Louise t'a aidé sur le moment, mais qu'elle peut très bien nous attaquer plus tard. Et je ne veux pas qu'il t'arriver quelque chose.

Lilou baisse le regard. Je passe un bras par dessus ses épaules, j'ai besoin de la sentir près de moi.

-Je pense qu'on devrait s'en aller.

-Quoi ?

-Louise. On devrait la laisser.

-Tu veux la tuer ?

-Non ! C'est juste que...

-On ne peut pas la laisser seule ! Elle nous a aidé !

-Lilou, à un moment, elle va devoir rompre notre alliance. Alors autant que ce soit nous qui le fassions. À un moment, ça va être chacun pour soi.

-Et si il ne reste plus que nous deux, on fera quoi ?

Elle vient de poser la question à laquelle je ne voulais pas répondre. Je sais très bien ce qu'on fera, enfin, ce que je ferais. Pendant qu'elle dort. J'irais loin, elle ne me verra pas le faire. Elle gagnera, elle rentrera. Mais si je lui dis ça, elle ne voudra pas. Elle m'empêcherai de le faire. C'est à mon tour de baisser la tête. Heureusement, Louise arrive à ce moment là, un lapin à la main. Lilou continue de me regarder, elle veut que je réponde à sa question. Elle sait très bien qu'un seul d'entre nous pourra revenir à la maison. Et elle sait aussi que je donnerai ma vie pour elle. Je pense qu'elle a deviné ce que je voulais faire, mais elle a besoin de l'entendre pour le croire. Incapable de tenir plus longtemps, je me lève et je m'éloigne un peu. Je reste à côté de là où est Lilou, au cas où Louise déciderai de s'attaquer à elle. Elle vient de district Six, je l'ai vu à l'entraînement. Au début, elle n'y connaissais rien, mais elle a appris super vite et se bat désormais très bien. Trop bien pour que je sois confiant. Même si Lilou a confiance en elle, je sais qu'aux Hungers Games, on ne peut compter que sur soi même. Il n'y a que Lilou qui déroge à la règle, je suis là pour elle.

Il fait encore nuit. L'hymne a retentit, il y a eut un autre massacre dans le côté marécage. De treize, on est passé à sept. Je ne comprends pas comme ça a pu s'accélérer autant. Il est clair que les Juges y sont pour quelque chose.

J'ai refusé que Lilou monte la garde, elle doit se reposer. Je ne veux pas non plus dormir si Louise est réveillée. Je suis donc adossé à un arbre. Ça fait longtemps que je n'ai pas dormi, trop longtemps. J'ai beau lutté, ma tête devient de plus en plus lourde et mon esprit est comme, pris dans du miel. Je suis obligé de fermer les yeux pendant des temps de plus en plus longs. Puis ma tête bascule sur le côté, et je m'endors.

J'ai entendu ce qu'ils veulent faire. Si je ne fais rien, ils vont partir. Qui me dit que le garçon ne voudra pas me tuer ? Il a exécuter une Carrière et assommé un autre, il est clair qu'il est fort quand il s'agit de défendre sa sœur. Si il me juge comme une menace, je suis morte.

Je n'arrives pas à dormir. J'ai trop peur qu'il passe à l'acte. Discrètement, je le surveille. Je vois sa tête tomber sur le côté. Il se redresse brusquement avant que sa tête ne reparte. Il fait ça pendant une bonne vingtaine de minutes. Pendant combien de temps il n'a pas dormi pour être aussi fatigué pendant un tour de garde ?

En tout cas, c'est ma chance, peut-être ma seule chance. Je me redresse sans bruit. Je pourrai les tuer, mais je n'ai pas le courage. Je ne veux pas tuer Lilou, elle est trop gentille, elle ne devrait pas être ici dans l'Arène. Et si je tue son frère, ça revient à la laisser sans protection contre les Carrières. Elle ne voudra plus de moi après ça dans tous les cas.

J'attrape un sac à dos et enfourne le reste du lapin, une gourde et mes armes. Après tout, ce sont mes affaires. Je leur laisse le couteau du garçon et la lame qui s'était plantée dans son bras pour Lilou. Après ça, je disparaît dans la forêt.