Chapitre 8

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Gray

Installé confortablement dans mon fauteuil, dans ce bureau bien trop grand pour un seul homme, avec une vue plongeante sur le Mercurius. Je pianote sur le tapis de souris du bout des doigts.

Pas concentré pour deux sous, mes pensées s'évadent loin, bien trop loin de cette vie faite de superficiel et de paraître. Ce temps lointain ou l'argent n'avait aucune importance. Ou l'amour et la famille suffisait à me faire grandir, plein d'un espoir qu'il a détruit en un tour de main.

Ce patriarche que j'exècre au plus haut point ne se trouve pourtant déjà plus à Crocus. Il a pris le premier vol pour Stella tôt ce matin. Mais tout dans cet hôtel me rappelle l'homme froid et sans cœur qui me sert de géniteur.

Et après tout, ne suis-je pas en train de suivre la même voie que lui? Ce chemin pavé de haine et billets de banque?

Mon cœur se referme un peu plus chaque jour. Je n'ai qu'un seul but, un seul désir dans la vie. Le détruire. Me venger. Et pour cela, je suis prêt à tout.

Sans concession.

Mon regard se perd dans l'immensité de Crocus, et j'essaie en vain d'occulter l'image de la jolie bleutée qui s'affiche dans mon esprit torturé contre ma volonté.

Je suis prêt à tout..

Même à m'en convaincre s'il le faut!

***

Quand la journée s'achève enfin, j'ai grand peine à rentrer dans mon logement provisoire. Aujourdhui, je n'ai aucune envie de faire semblant ou de jouer un jeu. Aujourd'hui, j'aimerais simplement être moi même.

Heureusement, Juvia, elle, n'a pas fini sa journée. Elle se fait clairement exploiter et ne s'en plaint jamais. Je ne la comprends pas.

Frosh m'accueille, toujours accompagné de sa petite grenouille en plastique et vient se frotter à mes jambes en ronronnant de plaisir lorsque je lui gratte le cou. Au moins ça a le mérite de m'apaiser instantanément.

Ce chat est incroyable. Extrêmement hostile les premiers jours, il est désormais allongé devant moi, presque sur mes pieds, étalé de tout son long et se laisse caresser le ventre dans une totale soumission.

-Allez la grenouille, ça suffit pour aujourdhui.

Il se redresse en soupirant, et moi je ris comme un gosse. Et putain que c'est agréable, j'adore ce chat.

Enfin détendu, j'ouvre la porte du frigo et grimace. Si Juvia ne compte pas ses heures de boulot, elle n'en consacre aucune pour les courses, et il est vide de chez vide. C'est pourtant sa semaine.. Tu parles d'un règlement intérieur!

J'attrape la bouteille de jus d'orange entamée et bois directement au goulot, l'esprit ailleurs.

-Mais je t'en prie, ne te gêne pas pour éparpiller tes microbes!

Pris en flagrant délit, je sursaute malgré moi. Je n'ai pas entendu Juvia rentrer.

Elle me regarde, les sourcils froncés et les bras croisés. Je finis par croire que l'énervement et la colère sont ses modes d'autodéfense. Elle ne sort ses griffes qu'en ma douce présence.

Si elle croit que cette attitude va me décourager, elle se trompe. Au contraire. J'aime les défis, et ce qui ne gâche rien, c'est que sa perpétuelle allure agacée envers moi est terriblement bandante.

L'OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant