Chapitre 2

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Mes mains s'égarent le long de ses abdominaux  aussi durs que de la pierre avant d'agripper les draps auxquels je me cramponne. Sa bouche exquise glisse encore et toujours plus bas, me laissant autant satisfaite qu'affamée.

Nos corps se frôlent, se découvrent, s'apprivoisent. 

L'emballage d'un préservatif se déchire..

Mes supplications se font impatientes..

Le goût de ses lèvres, l'excitation de l'inconnu..

Nos gémissement s'entremêlent..

Je me sens partir à la dérive, mon corps gouverné par une multitude de sensations.

Je me cambre brutalement lorsqu'il qu'il s'enfouie en moi, réclamant ce qu'il convoite depuis le début de la soirée..

Et je la sens monter, cette ivresse tant attendue, celle de la délivrance.. elle me submerge, m'engloutit et..

La sonnerie de mon téléphone, la fameuse chanson «I will survive» que j'y ai téléchargé après ma rupture, tambourine dans mon crâne alors que je me redresse dans mon lit, le cœur battant, des images sensuelles encore plein la tête.

Foutu rêve bien trop réaliste..

Je cherche le coupable à tâtons sans parvenir à le trouver et finis par ouvrir un œil, puis l'autre. Aucun doute, les mojitos, c'est terminé pour moi!

Mon portable gît à l'autre bout de la pièce et l'effort surhumain qu'il me faut fournir pour l'atteindre finit de m'achever. Je me recouche immédiatement, le bras sur les yeux, et lâche un long soupir lorsque je sens Frosh, mon chat tigré brun à l'épaisse fourrure, se hisser sur le lit pour venir se caler sur ma tête.

-Pas question Frosh!

Je le repousse en grognant, pas d'humeur ce matin, avant de sauter sur mes pieds, aggravant la migraine qui danse déjà la java dans mon cerveau. Des bribes de la soirée me reviennent en pleine face, ma rencontre avec Gray, le pari et.. tout le reste. Des images censurées qui me font frissonner et je jette un coup d'œil furtif dans la pièce mal éclairée.

Bien sûr que Gray n'est plus là.

Pourtant, je ne peux que subir la légère déception que cette constatation entraîne. Comme quoi, les coups d'un soir, ce n'est définitivement pas fait pour moi.. Parce que la nuit dernière restera une nuit mémorable à mes yeux. Oublié le Bora, du moins le temps d'une nuit!

Je passe rapidement dans ma salle de bains et me poste devant le miroir. Mon chignon s'est transformé en sorte de queue-de-cheval hirsute ou mes longs cheveux bleus se sont emmêlés. Quant à mon maquillage, il a coulé le long de mes yeux dont le bleu n'a jamais semblé aussi transparent. Waterproof? Tu parles.. J'ai l'air d'avoir picolé à outrance et pourtant, mes joues rosées rappellent la fièvre de la nuit dernière et rien que cette pensée me fait soupirer à rendre l'âme.

J'attrape une petite robe fluette noire dont le décolleté descend jusqu'au milieu du dos alors que l'avant remonte assez haut . J'ai toujours trouvé ce genre de robe à la fois distinguée et assez sexy sans trop en faire, même si aujourd'hui, je n'ai personne à séduire. Je repasse par la chambre et contemple mon gros matou qui ronfle sur mon oreiller. Je n'ai pas le courage de le déloger, alors je me dirige vers la cuisine de cet appartement devenu trop grand pour moi depuis le départ de Bora.

Il faut dire qu'on l'avait choisi ensemble. Charmant trois pièces d'une soixante-dizaine de mètres carrés, l'appartement avait cet avantage d'être situé à proximité de nos deux boulots, du moins en prenant les transports en commun, sans être trop proche du centre de Crocus. Bora, courtier, travaille en plein centre ville, quand à la maison de couture pour laquelle je bosse, «Heart Kreuz», elle, se situe un peu plus en périphérie.

L'OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant