Le fantôme du 777 rue des magnolias ✔︎

III

Trop la flemme d'attendre une heure raisonnable pour publier

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J'ai du mal à croire que je sois dans la même pièce qu'un fantôme.

J'ai déjà du mal à admettre que les fantômes existent.

« Je reste ici, dit-elle pour briser le silence.

_ Oh non ! Ce n'est pas ta maison, tu ne peux pas rester ici.

_ Tu es bien rentré chez moi sans permission pour voler mes biens. »

J'ouvre la bouche mais me ravise. Elle a raison, je n'aurais pas dû faire ça, même si cette maison était —enfin jusqu'à maintenant je le croyais— inhabitée.

Elle semble si triste et fatiguée. Un tas de questions se bousculent dans ma tête. Je suis certain que la majorité d'entre elles sont débiles et basées sur des clichés.

Mais cette situation est si inhabituelle.

« De quoi es-tu morte ? je demande en la regardant.

_ D'un incendie. Ça m'a fait horriblement mal. J'ai tellement voulu que quelqu'un vienne m'achever… Mais personne n'est venu, j'ai crevé dans d'atroces souffrances. Seule.

_ Je suis désolé pour ce qui t'es arrivé.

_ Je ne vais pas ressusciter avec tes excuses. En plus tu n'y es pour absolument rien. »

Je hoche la tête lentement. J'agis bien trop naturellement pour quelqu'un qui parle avec un fantôme.

« Et…

_ Je n'ai pas la tête à répondre à des questions, Natsu, me coupe-t-elle, désolée.

_ Pas de soucis, je comprends. »

Je me retourne dans mon lit, un brin vexé.

« Ça va bientôt être l'heure du dîner. S'il te plaît ne fais pas de bruit.

_ Je n'en avais pas l'intention. »

Ma mère m'appelle au même moment. La soirée se passe calmement, un peu trop calmement. Le chien n'aboie pas, la télévision est éteinte…

« C'est calme ce soir, remarque ma mère en se servant une nouvelle louche de soupe.

_ J'étais fatigué de tout ce bruit permanent de toute façon.

_ Tu veux que j'allume la télé ? »

Je nie en la remerciant.

Après le repas, je débarrasse et remonte dans ma chambre me préparer à dormir.

La nuit se passe tout aussi sereinement. Je remarque alors que Lucy a disparu. Trop fatigué pour faire quoique ce soit, je m'endors. Elle sera sûrement là demain.