VII

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Après des mois et des mois en cohabitation avec Lucy, en jonglant entre Reby, les cours, et la vie, c'est la claque.

Je me rends maintenant compte que j'aime cette fille.

Aujourd'hui, Lucy n'est pas apparue.

Je sors me balader un peu, le moral dans les chaussettes. Sans m'en rendre compte, j'arrive devant la maison de Lucy.

Ce qui attire plus que tout mon regard est l'énorme pancarte de rénovation et la boule de démolition.

Je rentre dans le jardin pour comprendre ce qu'il se passe. À la place, je tombe sur lucy, assise dans l'herbe à contempler la demeure brûlée.

Je m'assois à ses côtés, abattu.

« Ils vont démolir ma maison… »

Elle pose sa tête entre ses mains.

« S'ils démolissent ma maison, je vais disparaître. Je ne veux pas disparaître, Natsu, je ne veux plus errer seule ! »

Moi non plus je ne veux pas qu'elle parte.

« Tu n'aimes pas les adieux n'est-ce pas ?

_ Personne n'aime ça. Je pense qu'une personne qui supporte les adieux n'en a probablement jamais vécu. »

Je la regarde en souriant. Mon cœur bat vite, trop vite.

« On n'est peut-être pas obligés de se dire au revoir alors. »

Elle hoche la tête puis la pause sur mon épaule.

« J'irais voir Reby tout à l'heure. »

Le reste de l'heure est resté silencieux. On profite du temps qu'il nous reste.

« Demain, plein de gens vont venir fouiller la maison et la vider, après ils vont la démolir.

_ Mais t'es une forte fille, tu vas surmonter cette épreuve. »

Ni elle ni moi ne sommes capables de surmonter ça.

« Tu peux le lire. Lis le et garde le précieusement. »

Je mets du temps à comprendre de quoi elle parle, et accepte en comprenant qu'elle parle de son carnet à cordelette.

Elle me serre dans ses bras en pleurant. Je lui caresse la tête pour la consoler mais la réalité me rattrape bien vite et je pleure aussi.

« Lucy.

_ Oui ?

_ J'ai mis plusieurs mois à me rendre compte de la chance que j'ai de t'avoir à mes côtés, ça me fout en l'air de ne le voir que le dernier jour qu'on passera sûrement ensemble, mais je suppose que je suis un lâche. Je suis amoureux, et tu es merveilleuse. Je t'aime. »

Sa seule réponse est un baiser doux comme une caresse me submergeant sous une vague de grands sentiments.

Alors que le crépuscule pointe le bout de son nez, elle finit par briser notre silence.

« Moi aussi je t'aime. »

Le fantôme du 777 rue des magnolias ✔︎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant