C'était un soir des plus bannals.
Un soir comme on en vit des miliers durant notre courte vie.
Une brume fraîche flottait dans l'air et une légère brise soulevait doucement mes cheuveux châtains.
Les rues étaient vides et il régnait un silence reposant que seul mes pas venaient troubler.
Je marchais lentement, profitant de chacun de mes pas et appréciant chacune de mes inspirations dans l'air froid.
J'étais bien, là.
Aucune pensée ne venait troubler ma tranquillité.
Aucun stress ne venait tendre mes épaules.
Aucun reproche ne sifflait à mes oreilles.
Je soufflai doucement et un nuage de vapeur se forma devant ma bouche.
J'observai un instant la fumée monter et perdre en opacité au fur et à mesure qu'elle se refroidissait.
Je souris doucement et repris ma route.
Après quelques pas, je fronçai les sourcils.
Il me semblait entendre de légers sanglots.
Je tendis l'oreille et me raprochai de leur origine.
Je tournai à droite et me retrouvai dans un cul de sac.
Mais il était là.
Il se tenait là, dans cette ruelle humide, seulement éclairé par la faible lumière orangée d'un lampadaire.
Il était assis dos à moi.
Une grande robe blanche et légère laissait son dos nu.
Ses cheuveux blancs qui lui arrivaient presque aux épaules étaient semblables à des miliers de plumes immaculés.
Le tableau aurait pu être parfait.
Oui, il aurait pu.
Mais il ne l'était pas.
Deux grandes plaies verticales barraient ses omoplates.
Il tourna légèrement la tête vers moi.
Des miliers de sillons humides brillaient sur son visage.
Ses yeux noirs se plantèrent dans les miens.
Son regard était vide.
Complètement vide.
D'un noir tellement vide et profond qu'un long frisson descendit le long de ma colonne vertébrale.
Mais d'un coup, ce noir devint blanc et il s'écroula sur le sol froid.
Je me précipitai vers lui.
Il s'était évanoui.
Je soupirai.
Je ne pouvai pas le laisser là.
J'entrepris donc de le hisser tant bien que mal sur mon dos en veillant à ne pas aggraver ses blessures.
Bien qu'il fût un peu plus grand que moi, il était très léger, à mon plus grand soulagement.
Je marchais aussi vite que je pouvais.
Je ne pus quand même pas m'empêcher de me demander comment il avait pu se faire de telles blessures.
Il fallait se l'avouer, ce n'était pas courant de se retrouver avec deux grandes cicatrices verticales et parfaitement parallèles au niveau des omoplates. De plus, je ne pouvais discerner aucune trace de lutte. Même sa robe était intacte et bien repassée.
Mais un détail retint mon attention.
Il était pieds nus. Pieds nus par ce froid. Et aucune trace d'eau ou de terre n'était visible sous ceux-là.
"Il est tombé du ciel ou quoi ?" Me demandais-je à cet instant.
Et je ne pouvais pas encore savoir à quel point mes pensées étaient proches de la réalité.
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Voilà le premier chapitre de Envole-toi !
J'espère que ça vous plaît !
Les dessins en média ne sont pas de moi, mais je les trouve magnifiques et en rapport avec mon histoire, alors je vous les partages ! XD
Bonne journée et à demain !
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𝐄𝐧𝐯𝐨𝐥𝐞-𝐭𝐨𝐢... ° Seungjin 🔚
Fanfic" Sous nos pieds, très loin sous nos pieds, la rue fourmillait de vie et d'activité. Au dessus de nos têtes, très loin au dessus de nos têtes, le ciel était peuplé de gros nuages gris. Et nous, nous étions là. Juste au milieu. Entre le ciel et la t...