Chapitre 4

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Les jours suivant se déroulèrent sensiblement de la même manière. Izuku se réveillait en même temps que Katsuki pour quémander quelque chose au petit-déjeuner, puis allait faire une sieste au soleil, avant de se promener un peu partout dans l'appartement pour ne pas s'empâter et tester sa patte arrière. Au déjeuner, il quémandait à nouveau et Katsuki cédait à chaque fois. L'humain avait beau avoir toujours sur le visage une expression neutre ou faussement énervée, Izuku comprenait qu'il l'appréciait suffisamment pour tolérer sa présence et laisser passer ce qui pouvait être considéré comme des caprices. Il aurait pu s'en contenter, mais une partie de lui espérait toujours avoir des caresses, ce qui paraissait de plus en plus impossible au fur et à mesure des jours. Si l'humain voulait bien lui donner de la nourriture chaque fois qu'il en réclamait, il n'avait visiblement aucune intention de se montrer affectif d'une autre manière. Izuku était toujours celui qui cherchait le contact, se blottissant contre lui dès qu'il le pouvait. Et cela commençait à être frustrant.

Aujourd'hui aurait pu être la continuité des derniers jours, mais une exception arriva. Alors même que Katsuki était sorti quelques jours auparavant pour faire des courses, Izuku put le voir rassembler ses sacs, récupérant une liste aimantée sur le réfrigérateur. La mère d'Izuku était le genre de personnes à faire les courses tous les jours, voire tous les deux jours, mais il s'était convaincu que Katsuki ne les faisait qu'une fois par semaine, comme une minorité de personnes trop occupées pour les faire plus souvent.

Izuku était en train de prendre le soleil, allongé sur le ventre de tout son long, sa patte arrière libre étalée derrière lui, lorsque le propriétaire des lieux avait commencé à s'agiter alors qu'il n'avait a priori aucune raison de le faire. A cause de la curiosité, Izuku n'avait rien pu faire d'autre que le suivre du regard, quand même bien il avait fait en sorte de ne pas trop le regarder depuis le début de la matinée à cause du débardeur noir qu'il avait enfilé et qu'il trouvait définitivement trop ample au niveau du col et sous les bras. Il avait pris l'habitude de le voir avec des hauts plus serrés sur la poitrine et il préférait largement ça au débardeur en question. Le tissu noir bougeait trop à son goût, laissant voir plus de peau qu'il avait pu observé jusqu'à présent. Il était certain que si Katsuki se penchait en avant, n'importe qui serait en mesure de voir ses pectoraux, ce qui était certainement un problème de décence. Izuku ne pouvait décemment pas être le seul à baver sur Katsuki, c'était impossible. Même des femmes devaient baver sur les muscles de ses pectoraux, il en était quasiment certain.

Les gens avaient leur idées sur la libido des lapins de manière générale. Et, toujours de manière générale, ils avaient raison. L'instinct d'Izuku n'avait de cesse de le pousser à trouver quelque chose pour se soulager mais jusqu'à présent il avait toujours trouvé le moyen de s'abstenir. La nuit, il retournait toujours dans sa cage et il n'y avait rien à l'intérieur de cette dernière pour l'aider, ce qui l'arrangeait bien. Les moments où il était en liberté, Katsuki était toujours à proximité, ce qui avait de quoi le dissuader de faire quoi que ce soit.

Ce fonctionnement lui allait très bien jusqu'à maintenant. Pourquoi fallait-il donc que Katsuki sorte faire des courses pile à ce moment-là, alors qu'Izuku se retrouvait une fois de plus aux prises avec ses pulsions ? De prime abord, c'était l'humain qui était responsable de son état. Si Izuku avait pu reprendre forme humaine, il lui aurait fait des réflexions sur sa manière de s'habiller face à un lapin.

Mais la libido de sa forme animale n'était bien sûr pas la seule responsable. Izuku ne sentait jamais les mains de Katsuki sur lui que lorsqu'il le hissait sur le canapé et il commençait sérieusement à en être frustré. Si seulement il voulait bien le caresser sur le crâne, au moins, il n'en serait certainement pas là en ce moment même. A défaut de pouvoir sentir les mains de Katsuki sur lui sous forme humaine, il devrait être en droit de les sentir sur son corps animal.

Dans de mauvaises circonstancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant