Chapitre 11

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Un long soupir échappa à Izuku, tandis qu'il regardait dans le vide,devant lui. S'il avait vraiment regardé face à lui, il aurait pu voir un écureuil grimper sur le cerisier au fond du jardin, lui jetant un œil curieux avant de continuer sa route.

Cela faisait des jours qu'il vivait chez Toshinori en compagnie de sa mère. Cette dernière avait de quoi s'occuper, insistant toujours pour faire la cuisine et le ménage en guise de remerciement à l'écrivain pour les accueillir tous les deux. Même si Izuku aidait de temps en temps pour le ménage, ses journées n'avaient rien de palpitant et il avait pris l'habitude de se poser dans un coin du petit jardin, les yeux levés vers le ciel ou la végétation par-delà la clôture. Se perdre dans ses pensées n'était pas la meilleure chose à faire, pourtant il n'avait trouvé que cela, même si cela voulait dire passer beaucoup trop de temps à ressasser ce qui s'était passé avec Katsuki. Il ne savait pas pourquoi il s'entêtait à vouloir penser à la dernière fois où ils s'étaient adressés la parole. Il comprenait cette sensation d'inachevé à cause du manque d'explications d'un côté comme de l'autre, mais il aurait dû être capable de s'en remettre facilement. Après tout, s'il ne s'était agi que d'un coup d'un soir, cela ne changeait pas vraiment de ce qu'il avait l'habitude de faire. Il savait que les hormones de ses gênes de lapin étaient trop fortes pour lutter et il ne pensait pas être une personne horrible pour rechercher ce genre de soulagement avec de parfaits inconnus.

Mais dans ce cas précis, Katsuki n'était pas un inconnu. Ils avaient beau avoir cohabité pendant des jours et des jours, Izuku ne savait pour autant pas s'il pouvait considérer le pompier comme son ami. Peut-être que c'était précisément à cause de ce côté émotionnel qu'il avait des problèmes avec leur nuit passée ensemble. Et c'était peut-être pour cette raison qu'il aurait voulu faire se reproduire l'échange, cette fois-ci en étant légèrement plus conscient que la dernière fois. Son état de transe l'avait aidé, faisant écho aux différents degrés d'alcoolémie de ses précédentes expériences, mais il voulait être parfaitement conscient si prochaine fois il y avait. Ce qui, au vu des circonstances, paraissaient compliqué.

— Mon chéri ? Tout va bien ?

Il manqua de sursauter au son de la voix de sa mère et fit volte-face pour lui montrer un grand sourire qu'il voulait naturel. Mais il ne put visiblement pas berner l'instinct maternel d'Inko, qui s'empressa de s'asseoir à ses côtés avec un air inquiet.

— Quelque chose ne va pas ?

— Tout va bien, maman, je prenais juste l'air !

— Tu prends l'air tous les jours. Je sais que nos instincts nous poussent à être au contact de la nature, mais je sais reconnaître quand mon fils est chagriné !

Izuku s'apprêtait à nier, une fois de plus, lorsque sa mère reprit, ne lui laissant le temps que d'ouvrir la bouche.

— Cela fait déjà plusieurs jours que tu es arrivé ici et tu n'as pas cherché à prendre contact avec Bakugou une seule fois. Je pensais qu'il était devenu un ami ?

Il s'attendait si peu à ce qu'elle parle de Katsuki qu'il fut pris de court, incapable de cacher la grimace qui se dessina sur son visage.

— Il s'est passé quelque chose avec lui ? Vous êtes en froid ? Ne me dis pas que c'est pour cette raison que tu as décidé de venir ici ? Il t'a fais quelque chose, mon chéri ?

— N-non, maman ! Ka... Bakugou ne m'a rien fais ! Je... On était seulement en froid quand je suis parti et je... Il n'est responsable de rien ! C'est même moi qui...

Il ne finit pas sa phrase. Il n'avait aucune envie de parler de ce qui s'était passé entre Katsuki et lui avec sa mère. Il ne lui avait même jamais parlé de comment se finissait ses soirées lorsqu'il sortait, bien qu'elle s'en doute certainement en ne le voyant rentrer à la maison qu'en début d'après-midi les lendemains.

Dans de mauvaises circonstancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant