PDV DABI

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Putain il pue ce bar, ça m'énerve c'est toujours moi qui fait le sale boulot . C'est de la faute à l'autre Shigaraki, là. Il me fait toujours faire des missions de merde, cette fois je dois traquer un couple de riche qu'on projette d'assassiner et vérifier si ils ne seraient pas en contact avec un héros puissant ( genre dans le top 10) mais pour l'instant tout ce qu'il font c'est boire des verres dans un bar QUI PUE. Je crois que je vais étouffer, pour l'instant ils sont allongés sur le bar en commandant d'autres verres, je savait pas qu'on pouvait avoir une si grande descente, même moi qui tient plutôt bien à leur niveau d'alcool dans le sang je serai mort. Ils doivent être à au moins 2 grammes chacun.

Je sors dans la rue, histoire de pas mourir asphyxié par cette odeur immonde de transpiration mélangée à du vomi. Le bar est juste en face d'un parc près de la mer. Je fais bien attention à mettre ma capuche pour ne pas me faire repérer. On est dans une zone très fréquenté par les héros, c'est pas très loin de Yuei. Deux ados arrivent en discutant, je donnerais cher pour avoir une vie comme la leur, pour ne pas avoir besoin de tuer pour survivre, pour ne pas être du mauvais côté de la scène, pour ne pas être faible. Il me semble qu'ils sont frère et sœur, ils ont la même posture mais je n'arrive pas à bien les voir d'ici, je ne sais pas pourquoi j'ai un besoin viscérale de voir leur visage, je ne peut plus décrocher mes yeux de ces deux personnes. J'ai la vague impression de les connaître, mais comment je pourrais les connaître, étant petit je ne fréquentait presque personne à part Keigo mais je ne sais pas ce qu'il est devenu. Pourtant cette impression est très tenace. Ils s'approchent je vais enfin apercevoir leur visage. Faudrait que j'aille chez l'ophtalmo, je suis myope ou quoi ?



Attendez...

Quoi ?

C'est pas possible.

Pas eux, pas maintenant.

J'avais enfin commencer à accepter le fait de ne plus jamais les revoir .

Et ils sont là à deux pas de moi à discuter.

PUTAIN !

Je veut aller les voir .

Mais je n'ai pas le droit, enfin, plus le droit.

Je peut juste admirer à quel point ils ont grandi.

Ils ont l'air de se disputer, ça ne change pas d'avant.

Mais j'ai l'impression que leur dispute est importante cette fois.



Jun: Tu te rends compte que tes paroles ne changeront rien, je continuerai quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte.

Shoto: Ca va faire 9 ans qu'il est mort, il faut que tu tourne la page maintenant.

Quoi, ils parlent de moi ? Jun veut encore de moi ? Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Je reste de marbre assis sur le banc ils ne sont plus qu'à 5 mètres de moi.

Jun: Il. n'est. pas. mort. Il est toujours en vie, je te l'ai déjà dit il s'est enfui à cause de père, il se fait juste passer pour mort pour que l'autre connard ne le retrouve pas, il attends son moment pour lui faire la peau. Je suis sûre qu'il a rejoint les vilains.

Shoto: Et bien si c'est le cas alors je préfère que personne ne le retrouve et qu'il reste tapi longtemps dans l'ombre. Je ne veux pas avoir affaire avec ce genre de personne.

Tiens pourquoi mon cœur se serre si fort, cela faisait des années que je n'avais pas eu de sensations pareilles. Alors comme ça il ne veulent pas me revoir ? Très bien, je vais y aller alors. Mais je veut quand même savoir ce qu'en pense Jun.

Jun: Tu dis n'importe quoi, je sais Shoto que tu tiens à moi et que c'est pour ça que tu ne veut pas que je continue à le chercher, mais tu n'est pas obligé de mentir. Tu vas te briser le coeur tout seul à force ! Qu'il soit un vilain, un héros, un meurtrier de masse ou une ballerine je sais que tu l'aime... Qu'on l'aimeras tout autant et même plus que jamais. C'est notre frère après tout et même c'est aussi ce qui se rapproche le plus d'un père pour nous et surtout mon meilleure ami, alors comme je sais... non, je sens que tu penses pareil, tu n'es pas obligé de dire de pareilles bêtises.

Shoto: Bon c'est vrai que ça m'a écorché la bouche de dire ça mais s'il te plaît essaye au moins cette nuit de passer une nuit de sommeil complète. Tu m'inquiètes, et même si effectivement on l'aimera toujours c'est lui qui as décidé de s'en aller, on peut pas le forcer à revenir à la maison. Cela le rendrai malheureux.

Jun: Je sais pas, tu penses qu'il nous aime toujours ?

Shoto: Je pense, j'espère.

Jun: Moi aussi...

Jun: Bon on fait la course ?

Shoto: T'es pas obligé de faire semblant de sourire tu sais ? En plus c'est trop tard tu pleure déjà.

La jeune fille essuya ses joues, mais rien y faire les larmes continuaient de couler abondamment. Son frère l'a prit dans ses bras, il voulait lui montrer son amour, lui montrer qu'il est là, pour toujours. Elle leva les yeux vers Shoto et lui dit d'une petite voix entrecoupé par les sanglots, une phrase, une toute petite phrase qui retourna, écrasa, compressa, découpa le coeur de l'homme assis sur le banc derrière eux.

Jun : Il me.... il me manque.

Shoto: Je sais moi aussi, tout les jours un peu plus fort. Sèche tes larmes, garde les pour quand on l'aura retrouvé. Allez vient on la fait cette course, ou aurais tu peur de ma fabuleuse vitesse ?

Elle s'essuya les yeux et adopta un visage hautain, pas très crédible avec ses yeux bouffis.

Jun: Toi rapide ? Laisse moi rire t'aura pas fait deux pas que je serait déjà à la maison. On parie ?

Shoto: Le gagnant fait la lessive de l'autre plus la vaisselle.

Jun: Pari tenu. Prépare tes gants Cendrillon.

Et au bout d'un décompte et d'une petite triche de la part de Jun, ils partirent au pas de course vers leur maison.

Maintenant je me sens comme un voyeur qui aurait espionné ses voisins faire l'amour. Il faut que je retourne au bar degueu voir les alcooliques. Pourquoi mes jambes ne répondent plus? Des gouttes sont en train de tomber sur mes genoux. Il pleut ? Non. Je porte une main à ma joue, c'est mouillé. Je pleure? Ça faisait si longtemps que je n'avait pas versé une larme, même une toute petite. C'est étrange. Mon cœur, il se compresse et il y a du fil barbelé dans ma gorge. Je ne peut plus avaler ma salive. Je veut crier. Ca fait mal... J'ai l'impression de me noyer dans la douleur. J'étouffe un hoquet en mettant la main devant ma bouche. Je peut mourir de tristesse ? J'aimerai bien, je pourrais enfin partir, en paix en plus. Maintenant que je les ai revus une dernière fois. Une toute dernière. Je.... Non je veut les revoir encore. Je ne veut pas mourir maintenant j'ai des choses à faire avant .

Si je dois mourir, je veut dire à Jun merci pour tout, merci d'avoir été mon ancre qui me raccrochait à la vie. 

Si je dois mourir, je veut raconter à Shoto comment j'ai pu me détacher de l'emprise de père et lui dire les mots qu'on ne m'a jamais dit. 

Si je dois mourir, je veut remercier Natsuo de m'avoir tant fait rire, et d'avoir été si chaleureux avec moi même quand, la veille de ma "mort" à cause du stress je me suis énervé contre lui et je veut lui demander pardon et m'excuser de lui avoir laissé une si mauvaise image de moi.

Si je dois mourir, je veut dire à Fuyumi à quelle point je l'aime et l'importance du soutien qu'elle m'a apporté quand je me demandait qui j'étais ou plutôt qui je voulait être, je me souviendrai toujours des mots qu'elle m'a dit ce jour-là. 

Si je dois mourir, je veut dire à Keigo les sentiments que j'ai eu pour lui au collège, le fait qu'il est était mon premier amour, et que même après toute ces années...

Et enfin, si je dois mourir, je veut tuer Enji Todoroki et libérer mes frères et soeur de son emprise. 

J'essuie les larmes sur mes joues, et rentre dans le bar. Je me suit fait une promesse, et je la tiendrais, quoi qu'il en coûte.

De l'autre côté des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant