XVI.

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La jeune servante se dirigea alors vers la roseraie quand elle vit un pot de roses tomber. Les femmes s'exclamèrent :

-Oh mon dieu, les roses que vous soignez tant !

-Mes roses ! s'exclama Fred. Mes roses vous ont griffée ! Vous saignez !

-Mais... ce n'est rien voyons... répondit la demoiselle blessée. Vos roses, en revanche...

-Bah... les roses sont accessoires, elles n'existent que pour mettre en valeur votre beauté, et non pas pour être une cause de blessure.

En même qu'il prononçait cette phrase, Fred avait dénoué son nœud pour bander la main de l'aristocrate blessée. [T/P] se sentit mal au fond d'elle. Elle s'appuya, de dos, sur le roseraie, une main sur le coeur. Elle se reprit ensuite en main puis poussa la verrière de la roseraie. Elle s'approcha discrètement de Fred et lui tendit un nouveau nœud, devant toutes les jeunes femmes, le regard baissé vers le sol et ses chaussures :

-Tiens, il ne faudrait pas que tu paraisses mal-habillé.

-Oh, merci beaucoup... la remercia le jeune homme en souriant bien qu'elle ne puisse pas le voir.

Whitecherter fit ensuite demi-tour et s'éloigna de la roseraie, la tête basse. Elle retourna voir Moran et lui fit signe que tout se passait bien. Elle continua ensuite ses tâches, son faux sourire disparu. [T/P] savait très bien au fond d'elle que Fred était quelqu'un qu'elle appréciait fortement seulement, il n'y avait pas le temps pour les distractions dans l'organisation des Moriarty.

-Mademoiselle ?

[T/P] se retourna et tomba nez à nez avec le cadet des Moriarty :

-Oui monsieur William ?

-Je n'ai pas eu le temps de vous remercier pour l'incident de tout à l'heure.

-Oh mais vous savez, il n'y a pas de quoi, monsieur William. Je n'ai fait que mon travail.

-Arrêtez de m'appeler monsieur William, mademoiselle.

-Alors appelle-moi, [T/P].

Les deux agents sourirent puis [T/P] reprit :

-Tes admiratrices t'attendent, non ?

-Il est vrai qu'elles ne doivent pas être bien loin. Sur ce, j'y retourne.

William partit alors vers la file d'attente de ses prétendantes quand l'une d'elles se dirigea, furieuse, vers [T/P].

-Alors, vous !

Tous les yeux se tournèrent vers Whitecherter et la demoiselle.

-Pardon ?

-Vous vous moquez bien de nous ! s'exclama la jeune femme.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez. Excusez-moi mais j'ai du travail. la provoqua [T/P] en la bousculant pour atteindre la table suivante.

L'invitée lâcha un cri, outrée :

-Quelle malpolie !

-Vous avez commencé mademoiselle. Je crois que vous avez d'autres choses à faire, non ? Vous n'allez pas passer votre après-midi à me déranger alors que vous avez l'occasion de parler avec le comte et son frère !

Moran s'apprêta à intervenir mais [T/P] n'en eut pas besoin. Elle se retourna finalement dos à la demoiselle puis reprit son travail, les yeux rivés sur la table à nettoyer.

-Regardez-moi cette femme... souffla la femme furieuse à ses amies pour provoquer [T/P]. Une vraie empotée ! Je me demande pourquoi les Moriarty ont embauché une servante aussi maladroite et grossière.

-Vous êtes jalouse peut-être, mademoiselle ? Votre vie est si peu intéressante qu'il vous faut me rabaisser pour vous sentir supérieure ? Vous savez, ce n'est pas en me traitant de la sorte que vous allez vous faire bien voir ici.

Ce fut sur cette phrase que [T/P] traversa tout le jardin pour aller se réfugier dans l'entrée principale.

-Eh bah alors ? la questionna Jack. On fait des siennes ?

-Raaah mais quelles grognasses ces invitées, là ! Si je pouvais leur refaire le portrait, je n'hésiterais pas !

-Allons, mademoiselle ! ricana le maître. Elles sont juste jalouses de votre proximité avec Will et Al ! Il n'y a pas de quoi vous énerver.

-Mais ?! Elles me traitent comme si je n'avais aucune valeur !

-Ne faites pas attention à ça, ce sont des nobles qui ont toujours eu ce qu'elle voulaient.

-Eh bah, elles n'auront ni William, ni Albert et ce sera bien fait pour elles !

Jack s'esclaffa avant de voir la jeune femme s'éloigner vers la roseraie. Il savait qu'elle avait besoin de voir Fred pour laisser retomber la pression. Seulement, la jeune femme croisa Moran en cours de route :

-Évite d'en frapper une avant la fin, tout de même... ricana-t-il.

-Oh oui, il ne faudrait pas abîmer leur beau visage... ironisa la jeune femme, profondément agacée par les réactions des invitées.

Elle partit alors vers la roseraie et attendit que la plupart des femmes s'en aillent pour rentrer.

-[T/P], tu vas bien ? s'inquiéta le jeune homme en la voyant arriver.

-Non. Je sens que je vais en massacrer une. Elles se prennent pour les reines du monde ces grognasses...

-N'abuse pas, il y en a des très gentilles, aussi.

-Ah bah voilà ! Toi aussi elles t'ont rendu...

Fred la coupa, une main sur son épaule :

-Calme-toi [T/P]... tu n'es pas objective, là...

-Mais si ! C'est toi qui n'es pas objectif ! Regarde comme tu les chouchoutes ces aristocrates !

-Mais tu es jalouse, ma parole ! lança Fred.

-Évidemment ! J'aurais dû être à leur place si j'étais restée une gentille noble qui écoute ses parents !

-Mais justement [T/P], tu es différente. Et c'est bien mieux comme ça.

La jeune femme arrêta tout mouvement et fixa son ami. Il lui sourit puis voyant qu'il n'y avait plus personne, il lui fit signe de sortir pour rejoindre les autres. Voyant qu'elle ne bougeait pas, Fred attrapa la main de la jeune femme et la tira doucement pour qu'elle le suive.

-Tout est fini ? s'enquit soudainement [T/P].

-Il me semble oui, pourquoi ?

La jeune femme ne répondit rien mais sourit, sa main toujours enveloppée dans celle de Fred. Elle lui demanda :

-Tu les aimes bien ces aristocrates ?

-[T/P], pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? Tu sais très bien ce que j'en pense.

-Oui mais aujourd'hui, il y en a peut-être une qui...

-Non, [T/P], non... murmura le jeune homme. J'ai juste rempli ma mission.

-Peut-être mais ton « Bah... les roses sont accessoires, elles n'existent que pour mettre en valeur votre beauté, et non pas pour être une cause de blessure. », il m'a bien fait penser le contraire.

-Je te dis que non [T/P], j'ai juste répondu ça...

-Pour ta mission, je sais... susurra Whitecherter, le regard baissé.

❀ Lᴇ sᴇɴs ᴅᴇ ʟᴀ ᴊᴜsᴛɪᴄᴇ | 𝗳. 𝗽𝗼𝗿𝗹𝗼𝗰𝗸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant