XIV.

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Le lendemain, Albert convoqua tout le monde dans le salon :

-Ce jour-là devait arriver, il fallait s'y attendre. D'ailleurs, je m'y attendais. Certains d'entre vous sont peut-être déjà au courant... la situation est extrêmement préoccupante ! Jamais encore, dans son histoire, la famille Moriarty n'a couru un tel danger ! Nous devons absolument restés soudés et franchir cette mauvaise passe ! C'EST ENTENDU ?

La jeune femme vit soudainement les six hommes de la pièce se rejoindre et gueuler :

-UN POUR TOUS ET TOUS POUR UN ! OUAIS !!!

-Euh... quelqu'un pourrait m'expliquer ?

-Mademoiselle Whitecherter... sourit Albert, vous devez connaître la tradition anglaise de la « Tea Party », n'est-ce pas ?

-Évidemment, voyons ! s'exclama la jeune femme. Parmi les familles de l'aristocratie c'est une tradition réputée !

-Effectivement. Et j'ai le regret de vous informer que nous allons en organiser une le week-end qui arrive.

[T/P] éclata de rire :

-Et ça vous met dans tous vos états ? Je peux vous dire que chez les Whitecherter, nous en avons fait un paquet des « Tea Party » ! Vous allez voir, les jeunes femmes, et même les moins jeunes, seront ici uniquement pour tenter de se faire bien voir et certaines seront même là, juste pour se trouver un prochain mari... j'ai pu en faire l'expérience avec mes frères.

La jeune femme ne manqua pas de s'esclaffer en voyant les têtes des hommes :

-Vous savez, c'est pas si compliqué que ça... enfin... un peu... un peu, beaucoup...

-J'imagine que Will et Albert vont être pris d'assaut, non ? s'enquit Moran.

-Évidemment ! Ce sera d'ailleurs la partie la plus compliquée... il y aura une centaine d'invitées donc il faudra aussi gérer l'effet de groupe et faire en sorte que personne ne se doute de quoique ce soit... réfléchit Whitecherter. Enfin bon, vous verrez bien par vous-mêmes.

-Grand-frère ? demanda Louis à Albert. Tu pourras demander à Moneypenny et à Von Herder de venir ?

-Oui, j'ai prévenu Patterson mais il est vrai que ces deux-là pourraient nous aider.

La jeune femme voulait rire à gorge déployée et voyant les réactions abusives des membres de l'organisation mais ce serait impoli. Elle se contenta donc de ricaner doucement sous le regard foudroyant de Moran :

-Arrête de moquer gamine !

-Mais en même temps, regarde comme tu paniques !! s'esclaffa-t-elle. Je sais que la gente féminine reste très mystérieuse mais tout de même ! Nous ne sommes pas des monstres !

-Alors, ça se discute d'abord ! s'exclama Moran. Vous êtes compliquées !

-Tout dépend de la personne...

-Toi, plus que les autres ! s'écria le colonel.

-Comment ça moi ?! Je suis pas compliquée !

-Pardon ?! Toi, pas compliquée ?!

Et les deux agents recommencèrent une nouvelle dispute, sous les yeux rieurs des autres hommes, excepté Louis, évidemment. Finalement, Albert reprit en expliquant que dans cette maison, le plus dur sera de protéger toutes les affaires secrètes de la demeure, que ce soit la pièce secrète ou bien les armes.

-Mademoiselle Whitecherter, commença William, comme vous connaissez bien le principe, vous serez dehors et vous vous occuperez des thés, justement.

-...

-Un problème mademoiselle ?

-Vous savez que si je me retrouve dehors, je vais devoir passer ma journée à raconter mon quotidien entourée de « si beaux jeunes hommes et majordomes » ? Mais bon, puisque je suis assignée à cette tâche, je vais m'en occuper...

-Bien fait. lui chuchota Moran.

-Toi aussi tu seras dehors, imbécile. lui répondit [T/P] en chuchotant aussi.

La jeune femme reprit ensuite en direction de William :

-Et qui s'occupera des écuries ?

-Elles seront fermées. Nos invitées n'y auront pas accès.

* * *

Le jour J, Moneypenny et Von Herder arrivèrent en avance. [T/P] put se présenter à eux avant que Jack ne dise :

-Bon, révisons une dernière fois les rôles de chacun. Après le mot de bienvenue d'Al, je serai dans l'espace principal pour servir les invités.

-J'aurai la charge de veiller au bon déroulement des étapes du goûter. dit Louis.

-Je serai la chef de brigade des servantes, chargée de surveiller les extras. répondit miss Moneypenny

-Je serai l'une des servantes, chargée de veiller à la propreté des tables et des dames... soupira [T/P].

-Bien entendu nous serons dans le jardin, n'est-ce pas William ? sourit Albert.

-Certainement, grand frère. Et nous nous prêterons mutuellement main-forte le cas échéant.

-Je resterai en soutien pour parer aux imprévus. affirma Moran.

-Je serai à la roseraie et la ferai visiter aux personnes intéressées. finit Fred.

-Et Von Herder ? s'enquit Jack.

-Il est déjà à son poste, dans la salle... ricana le colonel.

-Oh ! s'exclama [T/P]. Il y a déjà des fiacres qui arrivent ! Elles sont drôlement ponctuelles, ces jeunes femmes ! On voit qu'elles ont hâte de pouvoir bavarder de sujets privés avec certains !

-Tais-toi gamine... maugréa Sebastian. Déjà que la mission est chiante alors n'en rajoute pas !

-Ah parce qu'on doit prendre ça comme une mission en plus ? Vous êtes complètement paranoïaques !

Soudain, les fiacres s'arrêtèrent et une longue file de jeunes filles arrivèrent en courant.

-Vous n'aviez pas noté « Interdit de courir » sur le carton d'invitation ? s'étonna Fred.

-Alors ça Fred, lui répondit Whitecherter, c'est ta première leçon : pour avoir le coeur de quelqu'un, les femmes ne respectent AUCUNE règle. Tu vas voir, ce sera pire après... regarde, elles sont déjà en train de se chamailler...

-Allons, allons ! s'exclama Albert en souriant. Soyez les bienvenues ! Si vous voulez bien vous donner la peine, nous allons noter le nom de chacune.

Il continua son discours tandis que les majordomes se devaient de sourire gaiement.

-En effet, comme vous le voyez, nous sommes tous de grands timides dans ma famille et le simple fait de me tenir ici devant vous me met un stress pas possible, si, si...

-Oh, voyons, Albert, toujours le mot pour rire !

-Alors surtout, profitez de votre venue chez nous pou visiter notre modeste roseraie puisque notre jardinier a mis tout son art à faire en sorte que nos roses soient toutes épanouies spécialement pour vous faire bon accueil. Enfin, une petite collation vous attend, bien modeste en vérité. Mais prenez tout votre temps, et que vos charmantes conversations animent un peu ces vieilles pierres ! S'il vous plaît, à votre santé !

❀ Lᴇ sᴇɴs ᴅᴇ ʟᴀ ᴊᴜsᴛɪᴄᴇ | 𝗳. 𝗽𝗼𝗿𝗹𝗼𝗰𝗸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant