III.

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-Comment ça ? s'interrogea Sherlock.

La jeune femme lui tendit le petit papier, en esquissant une grimace.

-Je sais que je dois aller à ce rendez-vous mais vois-tu, je crains le pire.

-De toute façon, dit Holmes, l'invité ne va pas te parler de ça au milieu d'un café. Il va juste te mettre en confiance pour te donner un rendez-vous plus profond avec son « supérieur » ou quelque chose dans ce genre.

-Pas forcément... tu sais aussi bien que moi, qu'il peut m'amener là-bas puis gueuler haut et fort qui je suis...

Son ami réfléchit quelques instants puis lâcha :

-De toute façon, je serai au rendez-vous. Sur une table éloignée mais je viendrai.

* * *

Sherlock était assis à une table, au bout de la terrasse tandis que [T/P] s'était installée en plein milieu de la terrasse, dans le but d'être vue par tous, au cas où.

-Mademoiselle [T/P]...

La jeune femme releva finalement les yeux au tomba nez à nez avec un grand homme aux cheveux noirs.

-Hum... effectivement, c'est bien moi.

-Je sais, je sais. Je vous ai vue hier soir.

L'homme s'assit à la table puis sortit une cigarette de sa poche.

-Je pense que vous savez pourquoi nous sommes ici, je n'ai pas besoin de vous le rappeler.

-C'est exact.

-Alors je n'ai que peu de choses à vous dire.

La jeune femme posa ses coudes sur la table, rejoignit ses mains puis posa la tête sur ces dernières :

-Ce serait plutôt à moi de dire certaines choses. Qu'est-ce qui vous fait dire que ce n'est pas réellement mon frère qui est avocat ?

-Haha, bien tenté ! Mais votre frère est avocat à Plymouth depuis deux semaines environ. Il va falloir changer de nom mademoiselle. Enfin bon, je sais que vous êtes férue de justice et d'égalité alors j'ai une proposition à vous faire. Ce soir, regardez par la fenêtre de votre demeure aux alentours de 4h30.

-C'est tout ?? s'étonna la jeune femme, un sourcil arqué.

-Comment ça « c'est tout » ?! s'exclama l'homme, outré.

-Dites-moi votre nom au moins, ça m'aidera un minimum à vous faire confiance...

Soudain, son interlocuteur se mit à réfléchir. On aurait dit qu'il pesait le pour et le contre comme si sa vie dépendait de sa réponse.

-Moran... finit-il par articuler, silencieusement.

Puis l'homme se leva. Il fit signe à [T/P] de ne rien dire et de ne rien divulguer à son sujet puis s'échappa dans les rues de Londres. La jeune femme se leva alors finalement, paya leur vin puis s'éclipsa elle aussi. Sherlock ne tarda pas à la rejoindre :

-Alors ?

-Hum, rien de particulier...

-Tu sais que quand tu mens tu as tendance tourner légèrement la tête vers la droite ?

-Quel est le rapport ? Je ne suis pas en train de mentir... soupira [T/P].

-Je sais que tu me mens, ça ne sert à rien d'essayer de me prouver le contraire.

La jeune femme roula des yeux puis accéléra le pas afin de distancer son ami. Ce dernier la rattrapa vivement puis s'exclama :

-Tu ne vas pas lui faire plus confiance qu'à moi quand même ?!

-Ce n'est pas ça Sherly... commença Whitecherter en s'arrêtant. C'est juste que j'ai besoin de cette nuit pour réfléchir à tout ça...

-Mouais... je ne te crois pas.

-Tu me vexes !! s'écria la jeune fille.

-Parce que tu crois que l'inverse est faux ?!

[T/P] finit par monter dans un fiacre tout en continuant d'échanger des amabilités avec son ami.

* * *

Lorsqu'elle fut rentrée chez lui, la jeune femme se servit une tasse de thé. Le contenu étant encore chaud, [T/P] souffla délicatement dessus tout en regardant le paysage par la fenêtre de son salon. Dehors s'étendait Buckingham Palace et ses grands et vastes parcs. Whitecherter soupira en regardant le temps maussade. De gros nuages gris envahissaient le ciel et ce dernier se mettait à gronder. Il était aux alentours de 17 heures et pourtant, on se croyait la nuit.

* * *

[T/P] avait décidé de se coucher tôt pour ne pas avoir de mal à se réveiller vers 4 heures. Elle prit alors un livre de Conan Doyle puis se mit à dévorer « Une étude en rouge ». Sherlock lui avait dit que cette histoire expliquait parfaitement son enquête sur Drebber et il lui avait même avoué que Conan Doyle était le pseudonyme littéraire de John H. Watson, son colocataire, médecin et écrivain.

* * *

4 heures venait de sonner. [T/P] se réveilla alors difficilement et enfila une tenue confortable qu'elle ne portait que chez elle ou chez Sherlock habituellement. Après tout, vu la corpulence de son interlocuteur, il avait l'air d'aimer l'action et comme Whitecherter craignait toujours le pire...

Elle attacha vivement ses cheveux en un chignon mal fait puis s'affaira à se préparer un thé. Encore une fois, elle dût attendre qu'il refroidisse avant de pouvoir l'engloutir. Elle se mit alors à regarder le peu de fiacres qui passaient et elle fut surprise d'en voir un avec un conducteur qui jetait des bonbons à des enfants. Elle le vit arriver du quartier de l'East End mais il était encore à quelques rues de sa résidence. À ce moment-là, elle reconnut l'homme de l'après-midi, Moran, au pied de sa demeure. Elle ouvrit alors sa fenêtre et le héla. Il se retourna et lui fit signe de descendre. [T/P] acquiesça puis, après avoir fermé la fenêtre, s'élança dans les escaliers. En bas, Moran l'attendait. Il murmura :

-Mademoiselle Whitecherter.

-Monsieur Moran.

Ils échangèrent un sourire puis trois autres hommes entrèrent dans leur champ de vision. [T/P] recula instinctivement d'un pas mais Moran la retint avant de la rassurer :

-N'ayez crainte, ces hommes sont mes amis. Je crois avoir vu que vous avez remarqué le fiacre qui arrive de l'East End n'est-ce pas ?

La jeune femme acquiesça quand soudainement, Moran ouvrit en grand la porte de la résidence de [T/P] pour que tout le monde s'engouffre dedans. À ce moment-là, ils entendirent le fiacre passer devant la maison. Moran reprit :

-Je vous expliquerai en route mais en attendant, il faut suivre ce fiacre.

[T/P] ne posa pas de questions et suivit les quatre hommes dans les rues de Londres.

❀ Lᴇ sᴇɴs ᴅᴇ ʟᴀ ᴊᴜsᴛɪᴄᴇ | 𝗳. 𝗽𝗼𝗿𝗹𝗼𝗰𝗸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant