Chapitre 7

3 0 0
                                    

Je me réveille en sursaut dans mon lit. Un couvre-feu, j'avais oublié qu'il y avait un couvre-feu. Les présentateurs de nouvelles l'ont appelé la guerre civilisée. Les Nations Unies ont instauré des règles plus strictes pour cette guerre. Le droit international humanitaire n'était pas suffisant, il ne fallait pas reproduire les horreurs des guerres passées.

What a wonderful world de Louis Armstrong se met à jouer dans l'édifice d'en face. I see friends shaking hands saying how do you do...

Quelqu'un est donc dans l'édifice d'en face. Ils se sont faits discrets. Une ombre bouge derrière les rideaux. Je m'approche de la fenêtre. Ma main s'enroule autour de la lame cachée sur le long de ma cuisse. Une main qui replace des cheveux, se pourrait-il? La chanson s'amplifie.

They're really saying I love you...

Les rideaux s'ouvrent, j'ai tout juste le temps de me baisser. Je rampe vers mon arme. Je relève mon visage dans le coin de la fenêtre. C'est un homme habillé en noir. La fenêtre s'ouvre. Il sort une vape. La vapeur se dirige vers moi, fruitée et boisée...

Est-il dans mon camp? Probablement, s'il est venu m'aider. Il ne porte pas l'habit des conservateurs extrêmes. Est-il un tireur d'élite? Non, impossible, je vais devoir investiguer. Je vois ses yeux qui se lèvent vers le ciel, puis se tournent vers ma fenêtre. Mes abdominaux commencent à faire mal à force de lever la tête comme ça. Quelle idée de plonger aussi.

On n'entend plus la voix de Louis Armstrong.

Nos regards se croisent.  

Portrait d'une Guerre CiviliséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant