J'ai beaucoup pensé, je me suis énervée, j'ai été triste. Maintenant je comprend. Je suis manipulable, un vrai petit toutou. Je m'énerve contre tout et tout le monde, mais du moment où j'ai les gens en face ils me paraissent si bien intentionnés que je les pardonne, j'oublie et je fait comme si tout ce que j'avais ressenti n'était rien. Mais quand cet énervement est là je n'arrive plus à me dire que ces personnes sont dénués de tout tords et que c'est uniquement de ma faute. Bien sûr je ne suis pas toute blanche, loin de la, je suis trop dépendante des autres, trop attachée et dévouée. Du moment où quelqu'un entre dans ma vie, il n'en sort jamais vraiment. Même si il me blesse ou blessé ceux que j'aime, je ressentirai toujours toute l'affection que j'avais pour cette personne, elle sera juste moins récurrente. Le soulagement lorsque les autres reviennent est tel que j'oublie ma souffrance. La peur de revenir à cet état de mal me restreint, ça me fixe un filtre devant les yeux qui m'empêche de réagir. Je n'agis pas pour être heureuse. Je ne fais pas en sorte de sourire. Je calcule, j'analyse et j'observe pour sélectionner le moyen de souffrir le moins. Je ne me débrouille pas pour faire mon honneur, mais pour éviter la peine. Je ne fais pas les choses "pour le bien" mais "contre le mal". Je refuse de blesser les autres, je préfère me briser pour les éviter de s'égratigner. Toute ma vie j'ai cherché un but, comme tout le monde j'imagine. Et pour l'instant j'en ai trouvé un, je vais aider les autres. Je veut changer les choses, bouger les mentalités et aider le monde. Mais ça demande des sacrifices, et ces sacrifices, c'est moi.
Je ne vois pas d'autre but dans ma vie. La seule raison pour laquelle je ne me suis pas suicidée, il y a des années, c'est pour ne pas créer des problèmes ou faire de peines aux autres. La chose qui nous maintient en vie est forcément la plus importante pour nous. Donc la chose la plus importante pour moi, c'est le bonheur des autres.
On m'a déjà dit "mais tu ne pense pas que tu aiderais mieux les autres si tu étais heureuse". Je suis d'accord avec ça, mais je ne vois pas, pour le moment, comment être heureuse sans faire souffrir les autres avant de réussir. Comme je l'ai dit plus tôt, un but demande des sacrifices. Si mon but devient celui d'être heureuse pour mieux aider, le sacrifice sera mon bonheur et celui de certaines personnes durant quelques temps.
J'accepte de me sacrifier pour aider les autres, je ne voit pas mon bonheur comme quelque chose d'important. Mais sacrifier le bonheur des autres pour le mien, je ne l'accepte pas.La dernière fois que j'ai été heureuse, enfin que je croyais être heureuse car on est jamais sur de rien, je trouvais ça étrange. La tristesse, le mal être, c'est réconfortant. On s'y retrouve, on sait quoi faire, on a l'habitude. Mais le bonheur, c'est rare, c'est nouveau, ça nous met face à l'inconnu et on panique, on a peur. J'ai peur d'être heureuse, j'ai peur d'être détruite. Donc je reste entre les deux, je divague entre le jour un bonheur éphémère et la nuit une souffrance cachée.
À quoi bon être heureuse si ça nécessite de faire du mal aux autres et à moi et qu'au final je n'en sois pas satisfaite?À part me prouver que je ne suis pas capable de l'être, je ne vois pas l'intérêt.
Autant me laisser me détruire, jusqu'à ce que la douleur disparaisse, que la vie me paraisse bien plus complaisante et que je crois en un bonheur qui finira par me faire douter de sa propre existence. Au moins personne d'autre ne souffrira par ma faute, je serai mon propre sacrifice.
La boucle peut bien recommencer mille et une fois, j'attendrais le prochain bonheur éphémère.
VOUS LISEZ
Mon ressenti
Non-FictionCette «histoire», qui n'en es pas vraiment une, parlera de mon ressenti. Toutes les émotions que j'ai éprouvées et que j'éprouve en l'écrivant par rapport à quelqu'un, quelque chose, un.moment, un lieux... Je ne fais pas cette histoire pour qu'elle...