Chap 10 : poids nié (06/06/21)

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 Je pense que j'ai besoin d'en parler, enfin de l'écrire. Je me comporte comme si des choses ne me touchaient pas alors que c'est le cas, le pire c'est que je crois que ça ce voit quand même alors que je ne fais pas exprès de le cacher.

A cause d'un problème au poignet droit je ne peut plus l'utiliser normalement depuis 9mois. Et depuis une semaine, je ne peut plus du tout m'en servir. J'en suis arrivée à un point que le simple fait de l'évoquer fait monter mes larmes. Ça ne paraît pas grave et il y a sûrement pire, mais j'ai vraiment du mal. Physiquement je trouve des solutions, mais mentalement j'empire.

Je déteste me faire aidée et maintenant je ne suis même plus capable de couper ma viande et bientôt je ne pourrais plus faire mes lacets seule. Je n'aime pas voir l'air désolé dans les faux sourires des gens, les entendre rachetable des banalités du genre « j'espère que ça ira mieux ». J'entends ça à longueur de temps. Quand quelqu'un me propose son aide, j'ai juste envier de lui crier dessus, si je ne demande rien c'est que je ne veut rien. Je sais que je devrais penser que c'est par gentillesse, que les autres le font sans attendre ma demande en se disant que si je ne demande pas c'est que je suis timide. Mais ce n'est pas le cas, si le gens m'aident c'est seulement pour se sentir gentils, fiers d'eux. Je ne leur en veut pas, ils ne s'en rendent pas compte et j'ai sûrement déjà fait pareil.

Quand je vais mal, j'écrit. Ce qui est très enrageant d'une seule main qui n'est pas ma dominante, sur un ordinateur !Là il est 4h35 du matin, je suis remplie d'émotions et je voudrait tout vider par écrit, mais je vais devoir écourter car ma dernière main viable est de plus en plis fable de devoir combler le vide que l'autre à laissé. Je vais me contenter des larmes pour vider mon corps, étant privée de mes mots par le même poids qui est à leur origine.

Quand je suis heureuse, je vais faire un tour en vélo, je fais du piano, de la guitare, du rugby, du dessin, je peint, je fais des origamis, des bijoux, des constructions et des sculptures. Comment prétendre aller bien, dans un labyrinthe dont je viens de perdre toutes les échappatoires ? Je fais des remarques avec un air sarcastiques, d'avantage pour moi même que pour les autres, du genre après avoir évoqué une activité lancer « Ha non, c'est vrai que je peut plus !». Quelqu'un d'assez attentif peut le remarquer, je pense que ce n'est pas encore le cas, heureusement car je ne serait pas capable de retenir un sanglot de plus. En plus d'avoir besoin d'aide physique, je refuse que on sache que j'ai peut être aussi besoin d'aide morale.

L'autre jour mon médecin m'as dit que je semblais mature car je ne me plaignait pas de mon problème et semblait bien le vivre. J'ai sourit et rit mais si j'avais été sincère, mon rire aurait été bien plus sarcastique et je lui aurait crachée que ce n'est pas par-ce-que on ne voit pas une chose qu'elle n'existe pas. Même les bébés sont conscients que lorsqu'un objet cesse d'être dans leur champ de vision, il continue d'exister. Perd-t-on ce discernement au fil du temps ? Probablement vu le nombre d'ados en mal être, alors que leurs parents ne voient rien.

Ou alors, peut être que ils le voient mais ne font rien, ils nient. Après tout, c'est humain, devant un problème un préfère fuir. On prétend qu'il n'existe pas et on se cache les yeux.



T'auras comprit qu'écrire est devenu compliqué, donc ce sera rare. Il me reste quelques inachevés que je corrigerais et publierais en attendant d'aller mieux ;)

Mon ressentiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant