Goosebumps - Kamijirou

18h

Les mois ont passé.

Grâce à eux, grâce aux jeunes héros, les quatre hommes plein de rêves ont atteint leur objectif.
Le film a eu un franc succès et bien que le professeur Aizawa ait puni les élèves présents au cinéma pour cette initiative irréfléchie, il ne les a pas moins félicité pour l'aide qu'ils avaient rendus et au cinéma, et aux producteurs du film.

La punition n'a été qu'un semble nettoyage de leur internat.

Cette expérience les a soudés et a fabriqué de magnifiques -et effroyables- souvenirs entre eux.

Entre Bakugo et Izuku, la situation s'est énormément améliorée, après tout, ils n'ont pas d'autre choix après ce qu'ils avaient dit et fait. Malgré tout, Bakugo refuse catégoriquement d'avouer ses profondes pensées qui semblent désormais très claires pour les autres.

Mina prend d'ailleurs un magnifique malin plaisir à taquiner le blond et à faire d'énormes sous-entendu ce qui a le don de l'irriter.

Pour Jirou et Kaminari, la situation n'a clairement pas avancé, tous deux sont conscients de ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre mais entre ressentir et agir il y a un grand fossé.

Alors, ils continuent à discuter et se chamailler comme ils en avaient l'habitude en faisant pure abstraction des battements excessifs de leur cœur.

Cependant, depuis quelque jours, Kyoka semble agir étrangement, depuis quelque jours, elle promène constamment avec elle un petit carnet. Qu'elle soit en cours, dans la cours ou en plein discussion, elle a ce réflexe de couper toute activité pour écrire quelque chose sur les feuilles déjà à moitié griffonnées et de refermer les pages d'un coup sec en regardant frénétiquement autour d'elle.

Les filles lui ont déjà demandé de nombreuses fois ce que c'était mais jamais elle n'a accepté de leur apporter réponse correcte, se contentant de répondre par un vague « Vous saurez en temps voulue » sans que ce "temps voulue" ne pointe son nez.

Jusqu'à ce soir.

Tout du moins juste pour Kaminari.

Dans la matinée, elle lui a demandé de passer dans sa chambre en fin d'après-midi, ce qu'il a accepté aisément, ce n'est évidemment pas une demande exceptionnelle.
Souvent ils ont passé des soirées dans la chambre de l'un ou de l'autre pour un devoir, regarder des séries et/ou discuter, des passes temps simples mais amusant pour les meilleurs amis qu'ils sont.

Ce soir est pourtant particulier, en tout cas pour Kyoka.

Le blondinet frappe trois fois à la porte, sa main gauche occupée par un paquet de bonbon vraisemblablement déjà entamé.

La rockeuse ouvre la porte et sans attendre il s'assoit sur sa chaise de bureau, c'est un peu sa place.

-Très bien Kaminari, dit elle en plongeant sa main dans le paquet de sucreries qu'il a apporté, si tu rigoles, si tu parles, je te gifle.

-Comme d'habitude quoi, répond t-il en riant, pourquoi je rirais de toute façon?

-Je sais pas. Juste je veux pas que tu rigoles.

-Je ne rirais pas ni ne parlerai alors.

-Merci. Hop roi du silence.

L'électrique sans le vouloir se met à glousser, ce par quoi Jirou répond par une légère claque sur sa joue droite.

-J'ai même pas commencé que tu ris!

-Pardon pardon! Mais tu l'as fais exprès!

Il continue de rire et son amie fait de même.

Finalement, ils se calment et le silence vient.

-Je ne sais pas si tu te souviens, mais la nuit au cinéma quand on s'est fait manipulé et tout, comment l'oublier de toute manière, tu m'avais demandé de chanter. Ce que j'ai refusé. Et bien j'y ai réfléchi. De une, je ne vois toujours pas comment tu pourrais si bien chanter que Kirishima en est venue à te complimenter, et de deux, je veux bien chanter. Je ne voulais pas chanter n'importe quoi alors j'ai encore une fois longuement réfléchi et j'en suis venue à la conclusion qu'aucune chanson qui existe n'est à la hauteur de ce que j'aimerai chanter.

Respectant l'accord, Denki répond simplement par des acquiescements et des expressions du visage légèrement beaucoup trop exagérées à chacune de ses phrases.

-Du coup... je me suis dit que j'allais écrire cette chanson. Je connais tellement d'artistes ainsi que leur manière de fonctionner donc écrire mes propres paroles à été finalement plus facile que ce que je pensais. Bien sûr je ne suis pas une pro mais j'ai écris ce que je souhaitais écrire et c'est le principal.

La violette se retourne et passe une de ses guitares autour de ses épaules.

Elle n'a même pas encore commencé que les yeux du blond pétillent déjà vivement.

D'un geste fluide, elle fait glisser ses doigts sur les cordes pour bien vérifier le son de l'instrument, ses yeux se ferment et elle commence enfin.

-Certain mot se bloquent en moi
Les plus simples et éternels
Il faut que je garde foie
Les prononcer me rend frêle.
.
Alors que la Lune projetait ses rayons
Alors que la terreur m'envahissait
Au fond de moi régnait cette impression
Je me sentais plus que tout en sécurité

Sa voix est comme Denki la connaît, douce, puissante. Les paroles pleine de sens et rapidement lisibles. Son cœur bat d'avantage.

-Que je sois avec d'autre ou seule
Rien d'autre que toi me comble
Comme des milliers d'étoile
Tu brilles plus que tout parmi tant d'autres
Que la peur me gagne ou s'éloigne
Il faut seulement que tu tiennes ma main
.
Je ne te le dirais pas
Tu comptes tant pour moi
Seul mes sentiments prennent le pas
Seul la mort m'éloignera de toi

Ce soir là lui revient en mémoire.

Quand ils se tenaient la main durant le film. La Lune et le ciel qu'ils observaient lorsqu'ils étaient coincés dehors. La douloureuse passion avec laquelle elle tenait son corps mort alors qu'il était pourtant bien vivant, il se rappelle d'ailleurs à quel point la voir comme ça lui avait déchiré le cœur. La peur qu'ils avaient tous ressenti.

Ses paroles sont le reflet de son cœur.

-Et je pensais sombrer
Et je pensais que je m'écroulais
L'espoir à sonné
Le soulagement a frappé
.
Que je sois avec d'autre ou seul
Rien d'autre que toi me comble
Comme des milliers d'étoile
Tu brilles plus que tout parmi tant d'autres
Que la peur me gagne ou s'éloigne
Il faut seulement que tu tiennes ma main
.
Ne me force pas à prononcer ces mots
Entend mes murmures
Tu me fais découvrir un monde nouveau
Tu es si réconfortant tu me rassures.
.
Comme des milliers d'étoile
Tu brilles plus que tout parmi tant d'autres
Il faut seulement que tu tiennes ma main.

Quelque notes à la guitare conclues enfin cette chanson écrite par Kyoka elle-même.

Lorsqu'elle ouvre ses yeux de nouveau, ses joues se teintent violemment d'un rouge vif.

Kaminari, se lève alors et lui fait face.

De ses deux mains, il prend celles de la musicienne.

-Alors tes mains, commence t-il, je les tiendrais et je ne les lâcherai pas.

Et cette promesse qu'il vient de faire, il la brise finalement à peine quelques secondes après.
Il lâche les mains de la jeune fille pour les placer sur ses joues.

Et le blondinet l'embrasse, faisant ressortir tous ces sentiments accumulés depuis tout ce temps.

« Enfin. » pensent t-ils tous les deux.