Capìtulo Quince : Des liens autrefois indéfectibles.

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Bonjour à tous !

Je vous livre, ici, mon Capìtulo Quince.

Petite mise en garde : les scènes qui vont suivre risquent d'être assez dérangeantes. Dark-fiction oblige, au bout d'un moment, il faut bien y passer...

Je me suis un peu éloignée du Ulquihime, enfin, je crois que c'est le premier chapitre où l'on ne voit ni l'un ni l'autre, mais ça va revenir ! Et puis, il y a une histoire qui gravite autour (enfin j'essaie), ce n'est pas de la romance pure et dure.

Bonne lecture...

« Bistouri lame vingt-deux. »

Le mouvement était minutieux, la découpe franche. Le hierro se scinda avec une facilité déconcertante au contact de la lame affutée avec perfection. A la naissance de l'entaille, Szayel Aporro Granz y fit pénétrer l'un de ses doigts recouvert d'un gant en latex blanc. Il suivit avec précaution le tracé laissé par son outil et écarta les chairs à son passage, faisant décoller les tissus qui n'opposèrent aucune résistance. Attelé à la tâche, il commença à fredonner une mélodie funeste, bouche fermée. L'atmosphère déjà pesante et chargée en particules spirituelles néfastes n'en devint que plus asphyxiante. Les intonations macabres prirent de l'ampleur et envahirent rapidement la salle capitonnée. Ses deux fines lèvres finirent par se desserrer, emportées par un élan sadique :

« La proie cavale dans la nuit noire,

Paniquée, mais gardant bon espoir.

Cours, vite cours te réfugier.

Jamais, non jamais n'en réchapper. »

Avec précaution, il fit une autre incision, perpendiculaire à la précédente -quoique légèrement incurvée. La lame dansait sous les rimes de cette comptine funèbre. Elle était manipulée avec excellence par les mains gantées de ce maître d'œuvre. De nouveau, il désolidarisa les tissus pour créer une plus large entaille.

« Pince Kocher, » dit-il d'une voix neutre.

L'une de ses mains souillées était tendue au-dessus des restes d'un cadavre de Hollow mutilé. Une casaque blanche chirurgicale recouvrait le corps du scientifique et protégeait sa tenue d'Espada de toute projection de sang. Il était évident qu'il ne portait pas cet accoutrement par simple souci d'hygiène envers son patient, celui-ci n'en ayant, de toute manière, plus grand-chose à faire. Des odeurs nauséabondes d'ammoniac mélangées à celles de substances chimiques prenaient possession de l'air qu'il inhalait avec un certain plaisir. Quelques mèches roses lui tombaient devant les yeux sans qu'il ne s'en préoccupe davantage. Un grand masque blanc barrait le bas de son visage. Il était aisé de s'imaginer, malgré le tissu, qu'un large sourire fendait ses joues.

Derrière lui, Verona et Lumina gesticulaient dans tous les sens, se bouchant mutuellement le nez pour éviter de respirer ces effluves macabres. De concert, ils lui déposèrent l'outil exigé au creux de la paume.

Le savant, du bout de la pince, agrippa un morceau de chair et souleva l'épiderme. Quelques coups de lame et le tissu se désolidarisa. Il en demanda une autre afin de recommencer la procédure de l'autre côté pour lui offrir une fenêtre d'encadrement satisfaisante pour la poursuite de l'intervention. Tout cela le fascinait. Vraiment. Il n'était jamais plus heureux que dans son laboratoire à faire des expériences sur ses compagnons d'infortune. Les yeux rieurs, il continua de chanter :

« Fragile reste l'âme déchue,

Gigote sous les longs doigts crochus.

De l'ombre à la lumière étincelanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant