Chapitre 1 - Rencontre Intriguante

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Victoria

Cette journée ne pouvait pas être plus fatigante. Molly, mon assistante depuis maintenant 4 ans, a pris quelques mauvaises décisions concernant la galerie. Ma boutique est devenue importante au fil des années grâce à mon sens aiguisé des affaires malgré mon jeune âge. Quand je pars en vacances début avril, Molly se charge de la galerie. C'est une merveilleuse assistante mais elle ne comprend pas toujours bien le business donc je dois toujours prendre une journée pour rattraper les quelques faux pas de celle-ci. Et c'est après de longues heures de travail intense que je me retrouve assise dans un bar non loin de mon lieu de travail pour boire un coup. Ma tranquillité s'est cependant évaporée quand cet homme en costard cravate s'est assis à mes côtés avec un regard aussi insistant qu'il est possible de l'être.

—Bonsoir mademoiselle. Je vous offre un verre ?

—Non, merci.

—J'imagine que vous êtes difficile, susurre-t-il contre mon oreille sans une once de gêne, laissant des frissons désagréables descendre le long de mon échine.

Sa main moite s'avance alors de mon genou au début de ma cuisse. Première erreur. Je pose ma main sur la sienne avec un sourire en coin qu'il prend pour une invitation. Deuxième erreur. J'isole son index et le retourne pour lui faire une clé de bras. Bloqué contre le comptoir du bar, il grogne son impuissance avant de devenir étrangement silencieux quand son regard se fixe droit devant lui.

—Boss.

Mes yeux se dirigent vers les mots de l'homme odieux pour atterrir sur le corps d'un homme ténébreux, dégageant une aura destructrice. Grand, musclé et beau à se damner avec des tatouages courant sur chaque centimètre carré de peau apparente. Ses yeux bleus orageux ressortent par rapport à sa peau mate et ses cheveux châtains. Il est entouré de deux hommes armés en costumes, tout comme lui. Mon analyse prend fin quand je sens mon prisonnier gesticuler d'inconfort et que mon dégoût refait surface.

—Vous devriez dire à vos sbires de garder leurs mains dans leurs poches quand une femme n'est pas intéressée, Boss.

Je laisse le pervers partir quand son patron s'approche et s'assoit à la même place que son employé quelques minutes avant. Il me regarde avec un air curieux, se demandant probablement comment une jeune femme garde confiance en elle face à un homme portant une arme dans un holster, qui ne ressemble en rien à un policier. Même moi. Tout chez lui cri la dangerosité et pourtant une partie de moi ne peut s'empêcher de le trouver sexy.

—Du bourbon ? demande-t-il.

—Du bourbon.

—Veuillez m'excuser pour Luka, il n'est pas très perspicace. Cependant, ne vous avisez jamais de me reparler sur un ton pareil.

Un rire méchappe. Ses yeux se froncent d'incompréhension ou de colère, peut-être les deux.

—C'est une menace ?

—Un avertissement.

—Mhm.

Ma défiance à son égard semble l'étonner. Il ressemble aux hommes qui sont habitués à ce que les autres les respectent et acquiescent à tout sans jamais poser de question. Il est tombé sur l'exception à la règle on dirait et cela semble avoir animé un conflit au fond de lui. Laissera-t-il passer mon insolence ou me la fera-t-il payer ?

—Comment vous appelez-vous ? demande-t-il après quelques secondes de silence.

—Victoria. Miller.

—Savez-vous la signification de votre prénom ?

Comme un disque rayé, joué encore et encore tout au long de ma vie, j'explique que mes parents m'ont appelée Victoria en référence à la reine Victoria d'Angleterre car elle a vécu longtemps et accomplie bien des choses durant son règne. Il hoche la tête de temps à autre avec intérêt. Ses hommes semblent avoir disparus, il n'y a que nous dans ce bar et pourtant je ne me sens pas en danger.

—Et vous ? Quel est votre nom ?

—Aaron James. Pas de signification.

Je ricane à la précision. Il me sourit, un air canaille dans les yeux. Il commande un verre de bourbon qu'il boit d'une traite avant de payer pour nos consommations. Il me tend la main alors je le regarde, intriguée et perplexe.

—Je vous raccompagne.

—Si autoritaire ! ricanais-je. Je peux rentrer toute seule, ne vous inquiétez pas pour moi.

—Vous navez pas de voiture et vous portez seulement un chemiser, vous allez attraper froid.

—Voyez-vous ça. Et dites-moi monsieur James, comment savez-vous que je n'ai pas de voiture ?

—Je vous ai vu arriver à pied par la fenêtre du salon privé où je me trouvais, dit-il en pointant le plafond du doigt.

Je réfléchis une seconde à la crédibilité de son histoire et il est vrai qu'il descendait des escaliers à côté de la sortie. Et cet immeuble est couvert de fenêtres. Je glisse ma main dans la sienne, douce et chaude. Des frissons me parcourent le corps entier. Entraînée dans la nuit glaciale de cette mi-avril, sa veste de costume trois fois trop grande sur le dos, nous nous engouffrons dans sa magnifique Audi noire. Et je ne peux empêcher mes yeux de loucher sur l'arme rangée dans le holster que j'ai aperçu tout à l'heure. Et pourtant. Pourtant je ne me sens pas le moins du monde en danger à ses côtés.

Le trajet reste silencieux hormis les moments où je lui indique la rue à emprunter pour me ramener chez moi. Je ne peux mempêcher d'étudier avec attention son profil, élégant et dur. Il dégage une telle férocité. Un sourire en coin apparaît sur son visage, je suis démasquée. Je ne vais pas me cacher pour autant. Il suscite la curiosité et l'admiration tous les jours avec cette beauté et cette confiance en lui, il le sait. La sensation de papillons dans le ventre n'a jamais pris autant sens qu'au moment où il est descendu de la voiture pour ouvrir la porte passagère et a tendu la main. Je ne saurais dire si c'est parce qu'un comportement aussi gentleman ne va pas avec cette dangereuse personnalité ou si c'est simplement parce qu'il est sexy au-delà des dieux. Et j'ai saisi sa main, suis sortie de la voiture en murmurant un merci avec le sourire aux lèvres. J'enlève sa veste pour la lui rendre et quand nos mains s'effleurent, mon bas-ventre se réchauffe délicieusement. Ses yeux cherchent les miens et quand il les trouvent enfin il semble me poser une question silencieuse. Et sans pouvoir l'expliquer, je comprend parfaitement son invitation silencieuse. C'est à mon tour de tendre ma main vers lui.

Il verrouille sa voiture et me suit sans un mot. Plus un mot n'est nécessaire à présent. Je sens son regard brûlant sur ma nuque à chaque instant, dans l'ascenseur puis quand j'ouvre la porte de mon appartement. La porte à peine fermée il m'attire à lui et mes yeux rencontrent tout le désir qu'il éprouve. Cette tempête de désir qui semble le consumer me frappe de plein fouet et mes yeux ne font qu'échos aux siens. Son visage se rapproche du mien, il est si près que mon coeur loupe un battement. Son souffle chaud me chatouille les lèvres quand il murmure.

—Je ne peux t'offrir qu'une nuit de plaisir, après ça nous serons des étrangers à nouveau.

—Je sais.

Ses lèvres s'écrasent sur les miennes, et je suis soudain parfaitement consciente de chaque parcelle de peau qui est en contact avec la sienne. Mes mains glissent dans ses cheveux soyeux et un grognement d'approbation parvient à mes oreilles. Je sens mes jambes devenir du coton quand il attaque mon cou de baisers chauds et humides. Il place ses bras en dessous de mes cuisses pour me soulever et mes jambes s'enroulent d'elles-mêmes autour de lui. Il marche vers le seul couloir que mon appartement possède et je le guide vers ma chambre avec des mots entrecoupés de souffles embués de plaisir. Au moment où mon dos touche le tissu léger de mon lit et que ses doigts courent sur ma peau je m'en contre-fiche que ce soit un coup d'un soir. Tout ce que je veux c'est qu'il n'arrête jamais de mouver ses mains sur moi.

Un homme dangereux (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant