Chapitre 13 - Attente

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Aaron

Une semaine est passée depuis notre discussion. Une semaine que je reçois une ribambelle de photos de mon fils. Une semaine qu'elle ne m'a pas adressé un mot, comme nous l'avions convenu. Quelque part, au fond de moi, j'ai cette peur irrationnelle qu'elle ne revienne jamais. J'ai donné son numéro de téléphone à John pour qu'il prenne de ses nouvelles. Il est allé surveiller la maison de sa soeur les trois premiers jours cependant il n'a pas eu besoin d'y retourner puisque nous avons tué le reste du clan. Ce raid était presque parfait et nous a permis d'éliminer ce qui restait des italiens. Nous avons un homme blessé mais il survivra. La menace est écartée. J'ai jugé bon de laisser quelques gardes au cas où une nouvelle menace arriverait.

—Aaron ?

Je relève la tête vers l'assemblée qui me fait face. La réunion avec mes alliés prend une éternité mais elle est importante. Il semblerait que ma concentration soit mise à l'épreuve à cause d'une certaine brune aux yeux chocolats cependant.

—Veuillez m'excuser. Reprenons.

—Andreï aurait besoin de matériel pour mater une rébellion au sud du territoire de la Bratva, dit Constantine, son bras droit.

—De quel genre de matériel aurait-il besoin ? Et de quelle quantité ? demandais-je. Je peux vous envoyer une équipe de 5 gars également.

Constantine s'apprête à parler quand il est coupé par la porte de la salle de réunion qui s'ouvre sur Victoria, suivie de deux hommes lui criant qu'elle interrompt une assemblée importante. Elle se tient droite et fière et n'en a que faire de ce qu'on lui dit. Les leaders des clans alliés la regarde avec incompréhension puis me regarde en attente d'une réaction.

—Victoria. Approche, je lui dis, tendant une main vers elle.

Elle s'exécute avec incertitude. Maintenant que son visage est connu de tous ici présent, il est impératif que je la présente ; même si ce n'est pas comme ça que les choses devaient se faire.

—Chers amis, je vous présente Victoria. La mère de mon fils. Elle est sous votre protection à tous à partir de maintenant.

Certains hochent la tête, d'autres font un signe de main. Le respect de ce nouvel ordre sera appliqué par tous désormais. C'est tout ce qui m'importe.

—John. Donne à nos amis russes ce qu'ils demandent et choisi les hommes qui partiront avec le convoi. Les autres, la réunion est terminée. Veuillez sortir s'il vous plaît.

Les chaises grincent, les hommes et femmes se lèvent et paient leurs respects avant de prendre la porte. Une fois que tout le monde est sorti, je ferme la porte. Victoria me regarde différemment que quand nous nous sommes quittés. Je ne sais pas encore si c'est une bonne chose.

—Brian va bien ?

—Oui, il est dans sa chambre. Nos affaires aussi.

—Est-ce que ça veut dire vous vivrez ici maintenant ?

Elle sourit.

—Si tu veux bien de nous, alors oui.

Je me retient presque de sauter de joie. La chaleur qui se diffuse dans ma poitrine est dangereuse. Victoria avance jusqu'à n'être qu'à deux pas de moi.

—Peut-être que nous pourrions sortir tous les deux. Pour dîner. En tête à tête ?

Ma bouche est scellée pourtant c'est la java dans mon cerveau. Elle veut nous donner une chance. Elle ne va pas me fuir après tout. Le degré de soulagement me ferait trembler les jambes si j'étais un gamin de quinze ans.

—Cela me semble être une très bonne idée. Laisse-moi réserver un restaurant et je te dirais ce qu'il en est.

—Pour demain ?

—Pour demain.

Elle me sourit, passe ses bras autour de mon cou et m'embrasse sur la joue. Puis elle s'en va comme elle est entrée, droite et fière. Je suis du regard les courbes de cette femme au pouvoir illimité quand il s'agit de moi. Elle tourne au détour d'un couloir qui mène à sa chambre. Je me ressaisi et prend la direction de mon bureau pour réserver un restaurant de ce pas. Il faut que ce soit d'un romantique simple, dans un lieu qu'elle aimerait. Et c'est en arpentant mon bureau qu'une idée me vient. Une idée qui lui fera plaisir. J'appelle le restaurant pour réserver une table demain, 20h30. Une fois cet appel passé je me creuse la tête pour lui trouver un cadeau. Je ne peux pas me présenter sans rien à lui offrir. Il faut que je mette toutes les chances de mon côté pour lui prouver le sérieux avec lequel je prend la chance qu'elle moffre. Et elle le mérite.

***

—Aaron.

—Oui ?

—C'est l'heure, dit John.

Je regarde ma montre. En effet, c'est l'heure. Je me lève de ma chaise et enfile ma veste de costume. J'ai rêvé de ce rendez-vous toute la journée. Je suis stressé à l'idée de me retrouver en tête à tête avec elle. Je ne crois pas être allé à un seul rendez-vous de ce type. Je ne sais pas comment m'y prendre, je ne sais pas comment me comporter lors d'une soirée comme celle-là. Il y a aussi une petite peur de ne pas retrouver l'alchimie qui nous a unis la première fois. John m'interromps avant que je n'ouvre la porte d'entrée.

—Hunter, je vais être en retard.

—Tu oublies le cadeau que tu as mis des heures à trouver, dit-il, un sourire espiègle collé au visage.

—Répète ça et tu vas voir.

Un silence. Un sourire.

—Merci.

—Bonne chance, souffle-t-il quand le bruit de talons fait écho derrière nous.

Je me retourne et mon coeur loupe un battement. Victoria se tient devant moi, vêtue d'une robe bleu ciel exquise, nouée à la taille comme un kimono. Ses longs cheveux bruns sont ramenés en chignon sur sa nuque. Quelques mèches indisciplinées encadrent son visage. Et le seul mot qui franchit mes lèvres est Magnifique.

Je range son cadeau dans la poche intérieure de ma veste de costume et prend sa main. J'ouvre la porte de la voiture et la referme une fois que Victoria est installée. Tous les doutes se sont évaporés à la seconde où mes yeux se sont posés sur elle. La connexion est toujours là, plus forte qu'elle ne l'a jamais été.

Je conduis prudemment sous la pluie verglaçante qui s'abat dehors. Victoria essaie de deviner où je l'emmène depuis que nous sommes partis.

—Aller ! Dis-le moi...

—C'est une surprise.

Elle me supplie de lui dire dans quel endroit nous allons prétextant une situation de vie ou de mort. Je rigole devant les yeux de chiens battus qu'elle essaie de faire.

—Tu n'aimes pas les surprises hein ? demandais-je.

—Pas vraiment, confie-t-elle avec un sourire désolé.

—Ça ne fait rien, nous sommes arrivés.

Elle regarde autour d'elle, ses yeux se plissent face à l'obscurité du soir et de la pluie torrentielle. Elle écarquille ses magnifiques orbes marrons quand elle reconnait l'endroit. Son sourire me conforte dans mon choix.

—Il y a un restaurant ici ?

—Oui, au troisième étage.

Un homme dangereux (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant