Victoria
Au moment de l'exécution...
Mon cerveau repasse en boucle ce qu'il a entendu. Je n'étais pas supposée l'entendre mais c'est chose faite. Je panique. Je ne parviens pas à croire qu'un homme va mourir sous mes pieds dans quelques minutes. Depuis hier, je pense à ce que j'ai entendu John dire, qu'un traitre allait être exécuté. Un traitre ? Peut-être la source de l'ennemi de Aaron. Je ne suis pas stupide. Je sais que le meurtre fait partie de leur vie mais je ne le réalisais pas vraiment. Et ce que j'ai entendu... Ils vont le faire souffrir. D'après ce que John a dit, c'est Aaron qui va se salir les mains. Le père de mon fils va tuer un homme de sang-froid. Son meilleur ami n'a rien voulu me dire quand je l'ai bombardé de questions, bouleversée. Il m'a juste dit que je devais poser mes questions à Aaron car lui n'était pas autorisé à en parler. Et même si il ne l'a pas dit, j'ai bien compris qu'il n'avait pas le droit de me le dire à moi ; juste moi. Et un sentiment de peur m'a comprimé l'estomac. Je ne pouvais pas aller le voir. Et si il ne voulait pas me laisser partir après que notre sécurité ne sois plus un problème ? J'étais déjà tellement déçue de lui pour avoir fait l'innocent quand je lui ai demandé si Manchini m'avait dit la vérité ; je ne pouvais pas aller le voir pour lui poser des questions sur un homicide. Je savais depuis le premier jour qu'il était dangereux. Je savais que son métier, si on peut appeler ça un métier, était tout sauf légal. Je savais très bien que sa morale n'était pas comme celle des autres. Et pourtant, je me suis voilée la face parce que je voulais croire que c'était possible entre nous. Je n'en ai pris conscience que quand j'ai écouté John dire qu'il tuerait quelqu'un. J'ai pris conscience presque instantanément de ce que cela impliquait. C'est-à-dire que mon fils soit élevé dans le but dune succession. Mon fils deviendrait comme son père. Est-ce que jai vraiment envie que mon fils hérite d'une organisation de crime organisé à portée internationale ? Ai-je seulement envie que Aaron enseigne ce qu'il a de pire en lui à notre enfant ? Je ne pourrais pas le supporter. Je ne m'en sens pas capable. En y réfléchissant, je suis autant en danger ici qu'ailleurs. J'ai l'intime conviction que Aaron ne nous fera jamais de mal physiquement mais qui me dit que ceux qu'il appelle sa famille ne le feront pas ? Je ne peux pas prendre un tel risque. Si jamais j'ai un problème dehors je pourrais toujours me réfugier chez mes parents. Je dois m'en aller.
Je réunis quelques affaires dans une valise pour Brian et moi, le nécessaire. Le reste peut être acheté. Tout le monde se trouve au sous-sol alors la voie est libre. Mon fils collé à ma poitrine par l'écharpe offerte par ma mère, je traîne ma valise aussi vite que je le peux vers le portail. J'ai appelé un taxi en faisant les bagages, précisant que j'étais pressée et que je paierais plus si il le fallait. Donc une fois le portail passé, je donne ma valise au chauffeur et m'installe dans la voiture. Dès qu'il ferme sa portière je lui donne mon adresse. Je sais que je risque gros en sortant d'ici mais quelle mère serais-je si je laissais mon fils babiller dans sa chambre alors qu'un meurtre à lieu juste en-dessous de celle-ci ? Je m'attends à ce qu'il rapplique aussitôt il se rendra compte que nous ne sommes plus là, c'est pourquoi je vais prendre quelques affaires chez moi avant d'aller chez ma sœur.
Quand j'arrive devant la porte d'Octavia, mon coeur bat la chamade. Je ne l'ai pas prévenue que je viendrai aujourd'hui. En réalité je ne lui ai pas parlé depuis l'appel au parc, elle doit être morte d'inquiétude. Mes parents aussi. Je prend mon courage en main et appuie sur la sonnette de cette grande maison victorienne. La porte s'ouvre sur le mari de ma soeur, Ted, qui écarquille les yeux en hurlant que je suis en vie.
—Mon dieu Victoria mais où t'étais passée !? s'exclame-t-il en me serrant dans ses bras, faisant attention à Brian.
—C'est une longue histoire. Je ne voulais pas vous inquiétés mais j'ai fini par retrouver le père de Brian.
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Un homme dangereux (en réécriture)
Roman d'amourVictoria Miller, galeriste d'art, rencontre Aaron James dans un bar un soir d'avril. Elle est une femme au caractère bien trempé, une businesswoman aguerrie à seulement 25 ans. Elle est d'une famille respectable. Lui est le patron de la mafia la pl...