Et si...
Et si, au final, j'étais juste étrange à ma manière ?
Et si, j'étais un peu fou sur les bords ?
Et si, tout ce que j'ai dis avant était vrai, est-ce qu'on devrait m'interner ?
Il paraît que les fous ne savent pas qu'ils sont fous...
Peut-être est-ce mon cas.
Ou alors...
Et si, me torturer la cervelle avec ses questions sans réponses n'était que mon destin et ma façon d'être ?
Et si, je veux arrêter de me sentir mal, dois-je me concentrer sur les autres ? Car les autres ont aussi des problèmes et des questionnements auxquels je pourrais y répondre. Peut-être...
Et si, ne continuer à ne se concentrer que sur soi, comme je le fais à cet instant précis n'était seulement que de l'égoïsme ?
Et si, au final, je ne devrai pas aller vers les autres au lieu de me renfermer sur moi-même ?
Mais c'est égoïste et intéressé d'aller vers les autres dans le but d'aller mieux, non ?
Et si, je devrais arrêter de ruminer les mêmes pensées tout le temps et songer à autre chose ?
Hum... Sûrement.
Bien, alors...
... La liberté n'est-elle pas, comme le dit le proverbe l'acceptation des...
« Hé ? Ça va ?
Je sursaute légèrement en tournant vivement la tête.
- Hein, euh... Oui, oui, ça va !
- Ah... Ok. Lâche mon voisin d'un ton suspicieux.
Il retourne à sa feuille, mettant toute son attention au cours qui se déroule dans notre salle.
Je cligne une, deux, trois fois des yeux avant de me secouer mentalement.
Sans que je le veuille, réellement, - enfin peut-être que mon inconscient, lui, le veut et donc commande à mon cerveau cet ordre sans que je puisse le ressentir puisque ce n'est pas un stimulus externe... L'inconscient serai un bon sujet à traiter plus tard, d'ailleurs, quand j'aurai un peu de temps libre pour actionner et me triturer les méninges - je détaille minutieusement mon voisin.
Ses tibias sont fins et ont l'air plutôt musclés, ses cuisses aussi.
Sa peau légèrement dorée est mise en valeur par le pantalon blanc cassé à ourlets lui descendant jusqu'aux chevilles, les laissant visibles.
Sa taille, je ne sais pas vraiment comment la décrire puisque je n'y ai jamais réellement prêté attention.
Même chose pour ses hanches.
Son ventre est plat et mince, le bas de son T-shirt flotte toujours sans jamais se coller à son torse.
À part quand il s'étire.
Ses yeux sont bleu ciel, délicatement délavé. Et ses fines boucles couleur pain grillé lui tombent parfois sur le haut du front.
Honteux de moi même, je me mets à paniquer tandis que des questions bombardent l'intérieur de mon crâne.
Pourquoi tu as fais ça ?
Qu'est-ce qu'il t'a pris ?
T'es malade ou quoi ?
Imagine, il t'a vu... Mais il ne dit rien car il est poli et posé ?!
Respire, tout. Va. Bien.
Pas la peine de paniquer, tu te fais un film pour rien.
Je respire profondément pour calmer les battements de mon cœur affolé.
Je me concentre sur ma feuille mais au final, mes idées reviennent me hanter sans discontinuer.
Je pose mon stylo, soupire et garde ma tête dans mes mains quelques secondes.
Je la relève, m'étire et fixe mon regard sur le tableau.
Je sens pourtant le regard brûlant de Frédéric sur ma joue alors je détourne mon regard de la leçon pour le dévisager d'un air inquisiteur.
- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Je lui demande après un léger silence.
-... Ça va te sembler bête mais... Pour moi, je suis content de t'avoir comme voisin. Tu es un chouette pote !
-... Ah... Et bien, héhéhé, merci ! C'est gentil de ta part. »
Je lui renvoie un sourire éclatant.
J'avais oublié de préciser durant le temps d'écriture de la première lettre que je suis autiste Asperger.
...
Mais tu t'en es sans doute douté.
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Rantbook ? C'est ça.
DiversosFourre tout, vu le bordel qu'il y a là haut ( 🧠 ), c'est loin d'être gagné.