Rencontre attendue

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Durant ma conversation, j'ai remarqué qu'un homme me regardait de loin. Il avait pris le même chemin que moi après mon départ. S'il me fait suivre, je n'ai qu'à aller vers lui directement.

Je traverse alors le village et durant ma promenade, je passe devant la bibliothèque. J'y rentre pour voir si ce que j'y avais déposé en arrivant il y a 5 ans est toujours là.

Je demande directement à l'accueil pour savoir si mon ouvrage est ici. Le réceptionniste est un jeune, il porte une petite veste bleue avec un blason de la Nasa sur son épaule. Il doit être ici en tant que jobiste pour l'été.

Adler : Vous auriez le livre "Trop humain" de Adler ?

Le jeune soulève alors le regard de son téléphone et enlève un écouteur. Il m'observe quelques instants, puis se met à tapoter sur le clavier de son ordinateur.

Le jeune : Suivez-moi, c'est mis dans le local de stockage. Mais il ne faut surtout pas faire de bruit et suivre exactement le même passage que moi !

Il se lève en rangeant son gsm dans sa poche, puis m'emmène à l'arrière de la bibliothèque en suivant précisément un chemin indiqué par des flèches tracé sur le sol. Arrivé dans le fond de la bibliothèque, il ouvre une porte et me dit de l'attendre ici.

En l'attendant, je prends un livre sur le côté et m'assis sur une chaise pour le feuilleter. Il rouvre la porte et me regarde avec étonnement.

Le jeune : Où avez-vous pris ce livre ?

Adler : Quelle importance ? Je vais le remettre où il était.

Il me suit alors du regard, prend son gsm et se met à y noter des choses tout en regardant le titre du livre que j'ai pris.

Le jeune : Bon, j'ai trouvé un livre mais ce n'est pas exactement le même titre. Humain trop humain d'un certain Nitzche ?

Adler : Oui, ça se dit Nietzsche.

Le jeune : Étrange, je m'y connais pas mal en bouquin et pourtant celui-là je ne connais pas du tout.

Adler : C'est normal, personne ne connait. Mais comme il l'aurait dit, j'aime celui qui ne vit que pour savoir. Vous savez quoi, je vous l'offre.

Le jeune : Heu, merci mais c'est à la bibliothèque, et c'est un exemplaire unique qui a été déposé ici il y a 5 ans de ce que j'ai vue dans les registres.

Adler : Oui, c'est moi qui l'ai déposé ici.

Le jeune : Vous n'avez aucune preuve de ce que vous affirmez.

Adler : Dans tous les cas, lisez le livre. Ça ne vous fera pas de mal. Vous sembler très à cran sur les règles.

Je m'approche de lui et pointe du doigt son petit écusson de la Nasa.

Il me regarde en haussant un sourcil.

Adler : Vous connaissez l'histoire de l'Europe ?

Le jeune : Oui, les anti-Utopia. Des arriérés incapables d'avancer avec leur temps.

Adler : Si jamais vous lisez ce livre, ce que je vous conseille de faire quand tout s'effondrera, vous serez encore le bienvenu chez nous.

Je pars alors en direction de la gare la plus proche.

Le ciel est gris au moment où je m'approche de ce hangar à machine. Je prends un billet à une borne direction Bruxelles. En montant dans le train, je m'assis du côté de la fenêtre et un passager s'assit à côté de moi. Il est en costard et porte une petite mallette.

Le passager : Ce que j'aime chez l'homme, c'est qu'il est un pont et non pas une fin en soi.

Je tourne mon regard vers lui.

Adler : J'aime ceux qui n'ont pas besoin de chercher par-delà les étoiles une raison de périr. Bonjour.

Il me tend la main d'une manière assez protocolaire.

Le passager : Je m'appelle Tomas.

Et alors que je lui sers la main je veux lui dire mon prénom à mon tour.

Adler : Moi, c'est ...

Tomas : Oui, je sais qui vous êtes. J'ai lu votre dernier livre. Un chef d'œuvre. Les autres n'ont rien compris.

Il me fait un clin d'œil.

Tomas : Ils sont tous encore endormie. Mais dite moi, que faites-vous de retour parmi les morts ?

Adler : Eh bien, j'ai passé assez de temps seul. J'ai engrangé du savoir, j'ai remporté des prix et maintenant j'ai tout changé. J'ai achevé ce que j'avais commencé il y a 6 ans. J'apporte ce présent pour les miens.

Tomas : Et de quoi s'agit-il ? Vous voulez réveiller les morts ? Vous savez qu'il n'est jamais bon de réveiller un mort.

Adler : Oui, ça dépend lequel. Vous êtes un Contrôleurs n'est-ce-pas ?

Tomas : Pourquoi allez vous vers l'Utopia ?

Adler : J'ai la réponse que je voulais. L'habit ne fait pas le moine mais pourtant vous suinter la modernité de tous vos ports.

Tomas : Non, je ne suis pas cette modernité que vous décrier tant. Il y a bien longtemps que vous êtes partie dans vos montagnes, monsieur Adler. La modernité n'est qu'un jouet à présent.

Adler : Vous n'aviez pas aimer ce que j'avais écrit il y a 6 ans. Je pense que cette fois-ci, vous allez détester.

Tomas : Écrivez tant que vous voulez, ce ne sont pas les livres qui vont nous poser des problèmes.

Adler : Je sais que vous ne pensez pas à cela. Je ne pense pas vous poser de réel problème justement. Personne ne s'y éveillera.

Tomas : Bien, alors pourquoi aller en Californie ? Un heureux hasard je suppose.

Adler : Je sais qu'il y est. C'est très pratique de converger vers le centre, ça fait ressortir les suiveurs. Vous m'observer depuis que je suis arrivé dans le village.

Tomas : joyeux anniversaire. 30 ans c'est particulier, ça se fête.

Adler : Je pourrais personnellement lui remercier du cadeau.

Tomas : Je suis chargé de votre cas, mais vous me faciliter grandement la tâche. Notre but n'est pas de vous nuire. A vrai dire, c'est même le contraire. Il aimerait faire affaire avec vous.

Adler : Alexandre le grand veut parler à Diogène ?

Il se lève pour se mettre sur la banquette en face de moi et sors un plateau de jeu d'échec de sa mallette. Il la pose sur la petite table qui nous sépare et positionne les pions.

Tomas : Le trajet va être long. Une partie ?

Quelques heures plus tard, nous arrivons dans la ville. Tomas m'emmène directement vers un taxi pour me faire rencontrer le seigneur de ces temps.

J'arrive alors devant le siège de la commission des affaires extérieures d'Utopia. Un grand bâtiment en forme de triangle.

En sortant de la voiture, je suis accueilli par une garde personnelle pour monter dans l'ascenseur. Une fois arrivé à l'étage, je marche dans un long couloir sombre, toujours guidé par ses trois hommes qui me font comprendre que je ne peux plus vraiment retourner en arrière.

Je suis alors amené à attendre dans une salle d'attente. Tomas passe la porte et la referme derrière lui. Après quelques temps, un autre homme passe la porte puis ressort et me fait signe de le suivre.

J'entre pour voir Tomas avoir une discussion animée avec un autre homme affilié d'un costard, lui aussi.

Adler : Vous n'êtes pas celui que je suis venus voir. Où est votre maître ? Je suppose qu'il est bien resté dans le dôme.

L'homme en costard : Je ne peux vous dire un quelconque détail sur lui, en revanche j'ai à vous parler.

Il sort une montre à gousset de sa poche avant.

L'homme en costard : Ravis d'enfin faire votre rencontre. Je vais ai déjà vue auparavant mais vous non. Je me présente, je suis Aïvar.

Trop humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant