Le numineux

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J'arrive devant la tour du quartier de l'administration. L'antre du Précepteur. Avec le chaos qu'a créé Alex, il n'y a plus personne ici. J'y pénètre comme chez moi.

L'ascenseur m'emmène en haut, j'ouvre la porte du bureau. Le maître est là, il regarde par la fenêtre. Sa machine juste à côté, faisant un vacarme incessant.

Le Précepteur : Il a donc mis le chaos, je peux voir le dionysiaque emplir la cité. Vous allez me montrer la voie maintenant.

Adler : Allons-y.

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Adler me donna un fruit. Puis il me parla. J'entrevoyais autrement mes rapports avec le divin. Je n'ai jamais vraiment été croyant de Dieu, je pensais que nous n'étions qu'une forme de vie s'étant créée aléatoirement. Le sens était qu'il n'y en avait pas. Nous ne sommes pas là dans un but précis.

Il me montra l'idée d'un divin bien trop beau que pour être ignoré ou repoussé. Je m'imaginais au côté de celui-ci afin de l'aider dans son effort d'ordonner et d'informer le monde. J'étais là pour faire la fusion des étoiles s'alignant toutes pour former notre peuple. Mon peuple. Le peuple parfait.

J'ai alors commencé à me sentir dieu. Mais c'est en restant un homme que je pouvais être ce dieu. J'étais toujours lié à ma chair par ma mortalité, et c'étais justement via cette possibilité d'arrêt total, qui me guettait constamment, que j'ai pût aborder l'idée de l'immortalité.

Tout cela fut divinement vécu. Je monte alors avec lui dans ses visions. Il m'explique l'étendue possible de ma civilisation. Cette société suprême consistait en sa parfaite réalisation. Les lois de ce jeu étaient si magistralement maniées, dans sa géographie, dans son architecture, dans sa sociologie, dans sa logique, dans sa philosophie, dans son influence et dans sa culture, que n'importe quel type de forme que prendrait cette société objectivement serait individuel et particulier à elle-même.

Puis, il me laissa sur place. Je restais là, comme planté dans le sol. J'étais amoureux de la lutte à venir qui permettrait à la réalisation de cette grande idée. L'espoir et la foi m'avaient pris.

Mais soudainement, je me couche sans pudeur. Je me sens seul, mais j'aime cela. J'en étais comme malade de mon désir d'en savoir toujours plus. C'est mon chemin à moi et dans ma fin, j'envie Adler. Il était ce que je n'ai pas réussis à être ; un voyageur seul. C'est ce type de personne qui va le plus loin.

Et alors je ressens cette douleur. Mon sang coule de mon ventre. Il me regarde avec intensité.

Le Précepteur : C'est donc ça le dionysiaque ? La mort ?

Adler : Pas pour tous. Hélas, de votre côté, ça s'arrête ici.

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Je l'ai eu. Le dernier homme de cette cacophonie. Tout est réglé à présent. Je le laisse là, par terre dans l'herbe.

Au loin, le soleil du matin surgit des sombres montagnes.

« Entre ma passion et ma compassion, j'ai fait le choix il y a bien longtemps. Je ne recherche pas le bonheur, je recherche mon œuvre.

Il est temps de rejoindre les miens. Il est temps de rejoindre le peuple choisi.

Trop humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant