Le Précepteur

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J'ai construit cette cité à mon image. Tout était calculé. J'ai fini par la créer. La formule parfaite. Ma machine me donnait la résolution mathématique de chaque individu. Ainsi, son corps de métier était directement indiqué.

Il en est ensuite sorti la résolution de l'équilibre parfait du nombre nécessaire dans chaque catégorie de métier. J'ai alors organisé chaque quartier en fonction des nombres.

La répartition géographique était en accord avec les besoins des travailleurs de chaque corps de métier. Tout était parfait, tout était pur.

Mais la machine a ensuite sorti la suite de ses calculs. L'ordre, la logique et la netteté ont laissé place au chaos. Il était prévisible, inéluctable et évident. C'est donc la destruction et la création qui devait prévaloir.

Cette nouvelle m'a terriblement déçu. Au début. Mais les calculs ont montré la suite possible après la destruction. Une pureté plus grande encore allait venir.

J'ai donc laissé certaines informations partir de-ci de-là. Et c'est avec le hasard qu'un certain Eden est tombé sur la fiche de la puce. Aïvar l'a tué avant même que je sois au courant de cette affaire.

« Imbécile ! Je n'ai donné aucun ordre, aucune indication ! » « Mais, c'est la procédure normale pour ce genre de situation. J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas prendre de risque pour ce genre de sujet. »

Et, toujours avec le coup du destin, comme prévu par la machine elle-même, cet Eden avait un frère. J'y ai vu le signe. Le citoyen qui allait engendrer ce chaos si nécessaire était juste là.

Il ne faisait pas partie des calculs, je ne l'ai même pas analysé quand il est arrivé dans la cité. Son métier importait peu. Il fallait qu'il soit avec Adler. Il fallait qu'il lui montre la voie.

Le maître du chaos et son disciple. Avant, j'aurais fortement méprisé Adler. Il représente le désordre et l'improvisation. Mais la machine m'a fait comprendre. Si je veux atteindre le plus haut degré de clarté, la plus grande pureté possible, le chaos est nécessaire.

J'ai donc donné tous les avantages de ma citée à Adler. Il était ici comme chez lui, car je voulais que le chaos s'empare de cet endroit.

Et comme je cherche moi-même à atteindre l'état de pureté le plus haut, il me paraît évident que je dois aussi incarner le chaos, au moins en partie, avant.

Comme Adler me l'a si bien dit, il faut que je meure afin de renaître plus pur. Le phœnix est nécessaire.

J'admets y avoir émis quelques doutes de temps à autre. Je vais devoir incarner ce que je déteste le plus. Mais tout cela est nécessaire, même si j'en suis grandement dégoûté.

Et maintenant que le chaos a été répandu dans la cité, il est temps que j'en sois imprégné à mon tour. Adler arrivera dans peu de temps, et il me montrera la voie, comme il l'a montrée à Alex.

Et quand cela sera fait, et que je renaitrai de mes cendres, Adler pourra disparaitre avec ces Européens. Le continent des sauvages ! Ils ont été notre origine, mais que sont-ils devenus.

J'aime à y voir un équilibre. Un équilibre que j'anéantirai quand ma citée renaitra à son tour. Tout cela est prévu. Tout cela est clair, tout cela est pur.

Trop humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant