Chapitre 22: Loving you is a loosing game

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Charlie:

   Tout le reste de la semaine j'suis genre sur un petit nuage, mais comme d'hab il y a toujours un truc pour gâcher ma joie. C'était pendant notre semaine off, j'étais à un café avec le groupe après qu'Eliott m'ait invité à venir boire un coup avec eux, même si je ne bois pas.

   En vrai tout se passe bien jusqu'à ce que je reçoive un appel de Matt. Je décroche en m'excusant auprès des autres mais je reste assise autour de la table quand même.

« Hey » 
« T'es où ? » - Matt
« Bonjour à toi aussi Matt. J'suis avec le groupe pourquoi ? »
« Hmm.. »

J'entends très bien qu'il galère à parler et qu'il a pleuré, ça m'alerte tout de suite.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?! »
« C'est Rue..elle..elle a fait une overdose...elle est en réanimation... » - Matt

   Quand j'entends ces mots, je peux même pas essayer de prétendre que je vais bien. J'ai des larmes qui montent. Je me lève de table « j'suis désolée mais je dois y aller, j'ai une urgence »

   Je ne prend même pas le temps d'attendre leur réponse que je m'éloigne

« Matt elle est où ? »
« Personne ne peut la voir, seulement sa famille peut » - Matt
« J'en ai rien à foutre Matt, dit moi dans quel hôpital elle se trouve ! »
« à Saint-Antoine » - Matt
« J'arrive » et je raccroche.

   Je cherche pas à avoir plus d'info. La famille de Rue c'est moi. Ses parents l'ont foutu à la porte quand elle a eu dix-huit ans, elle n'a que moi. Et je l'ai envoyé chier, je lui ai dit de disparaître, que je n'en avais plus rien à foutre. C'est ma faute, elle est dans cet état à cause de moi....

   Je finis par arriver à l'hôpital où Blake, Sam et Matt sont déjà là. En arrivant, je vois que Blake lance un regard noir à Matt, je suppose qu'elle ne voulait pas qu'on m'appelle. Mais je préfère ne pas m'en préoccuper. J'ignore mes potes qui se lèvent pour venir vers moi et je me rends directement à l'accueil.

« Bonjour, j'aimerai voir une personne en réanimation, c'est possible ? » 
« Bonjour, le nom de cette personne s'il vous plait ? » - la dame de l'accueil
« Rue Bennett »

   La nana recherche sur son ordi et relève la tête vers moi.

« Et vous êtes ? »
« Charlie Herrera »
« Désolé madame, les visites ne sont autorisées que pour les membres de la famille proche »
« Je suis sa famille proche »
« Désolé mais je ne peux rien y faire »
« Écoutez, personne ne viendra pour elle. Ses parents l'ont virés de chez elle quand elle avait dix-huit ans et le reste de sa famille, tout le monde s'en fout. Elle n'a que moi, je suis sa famille. Donc je vous en supplie, laissez moi la voir. »

   Les larmes montent de nouveau.

   La dame me regarde un petit moment puis

« Chambre 319 »
« Merci beaucoup»

Et j'y vais clairement en courant. Quand je rentre dans la chambre, elle est endormie. Je la regarde un petit moment sans oser mettre un pied dans la pièce. Son rythme cardiaque est très bas, elle a pleins de machines branchées à son corps tout fin. Ça me rappelle des mauvais souvenirs...

   Je finis par venir à côté d'elle et m'asseoir. Je lui prends la main et pose mes yeux sur elle. J'ai cette vague de culpabilité qui me submerge, c'est horrible. Je m'en veux tellement. J'aurai du la garder près de moi, l'aider à surmonter tout ça. Mais j'ai été égoïste et je l'ai poussé à continuer, à se réfugier dans ce qu'elle connaît le mieux.

Tout ne tient qu'à un fil (Volume I) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant