Chapitre 67 : Retour à Paris

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Alix:

Après le deuxième concert à Tours, avant de partir dans le bus, j'ai une discussion avec Flynn. Parler de ma vie privée dans les détails, ce n'est pas quelque chose que j'aime spécialement faire mais comme je suis en quelque sorte une figure publique maintenant et qu'on avait annoncé officiellement qu'on était ensemble avec Jade, bah j'ai pas trop le choix que devoir en parler. Donc je lui explique la situation, que je ne suis plus avec elle et je lui spécifie bien avant qu'elle ne le fasse, que c'est totalement fini et qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Elle a l'air de comprendre ce que je veux dire donc elle me conseille de faire une annonce publique afin de dévoiler notre rupture à tout le monde.

C'est donc ce que je fais lorsqu'on est sur la route pour aller à Orléans.

En me réveillant le lendemain, je vois que pas mal de monde a déjà réagi. Je vois qu'ils comprennent beaucoup mieux ma réaction de l'autre jour et ça les inquiète moins. Tant mieux, c'était le but de toute façon.

La journée se passe plutôt bien, je fais toujours autant gaffe à Charlie. En plus ce matin, Eliott m'a demandé si elle mettait toujours autant de temps à se lever en ce moment parce qu'apparement ça a été plutôt compliqué ce matin. D'ailleurs, je ne sais pas si c'est parce que j'étais trop voyante hier, mais étonnement, c'est elle qui nous a proposé de prendre du saucisson. Donc ouais, elle a décidé de manger aujourd'hui et je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être qu'elle se rend compte qu'elle n'a pas assez d'énergie et qu'elle a tout de même besoin de se mettre quelque chose dans le ventre.

En tout cas, ça fait un bien fou de se retrouver en groupe comme ça et de ne plus avoir des tensions de tous les côtés. Ça me fait plaisir de retrouver Luke et Eliott aussi par là même occasion parce qu'on passait beaucoup moins de temps ensemble comme il restait plus avec Luke. Après, ça ne m'a pas du tout dérangé de rester avec Charlie, ça m'arrangeait même pas mal parce qu'on avait pas besoin de parler plus que ça et j'avoue, j'apprécie sa compagnie.

Mais après mon break down en rentrant de soirée l'autre jour, même si on en a un peu parler, je sais que ça ne lui suffit pas. Elle va vouloir en parler un peu plus et je sais aussi très bien qu'elle n'a pas oublié qu'on n'avait pas terminé la conversation sur Jade la dernière fois. Dernièrement, je n'ai jamais été aussi vulnérable que je l'ai été avec elle et j'aime vraiment pas. J'aime pas pleurer sans réussir à m'arrêter, je trouve ça tellement ridicule, fin quand ça m'arrive à moi bien sûr.

Le truc c'est que je ne suis pas contre le fait de pleurer, j'en ai pas honte du tout. Je sais que parfois, on en a tous besoin. C'est juste que j'ai toujours appris à le faire en cachette et surtout en silence, sinon ça peut devenir une arme qu'on retourne contre toi.

Pleurer, c'est montrer que t'es touché, blessé, que quelque chose ou quelqu'un t'a atteint, on est vulnérable. Quand j'étais plus jeune, j'ai pas eu d'autre choix que de ne plus montrer ces choses-là aux autres, ça valait beaucoup mieux pour moi. Si je le faisais, je m'en prenais plein la gueule derrière, on m'a toujours dit que j'étais ridicule, pathétique et encore pleins d'autres choses. C'est pour ça que j'ai toujours eu un peu de mal à exprimer réellement mes sentiments comme les personnes normales. Sauf peut-être pour la colère, c'est le sentiment le plus naturel pour ma part et j'avoue être pas mal excessive parfois mais bon, je fais de mon mieux.

Donc oui, je préfère faire ce genre de chose en privé, seule. L'avoir fait devant Charlie me pousse dans mes retranchements et j'ai un peu plus de mal a être « normal » après qu'elle m'ait vu dans cet état. Puis comme j'ai de plus en plus de doutes sur sa rechute, c'est pas plus mal un peu de distance parce que je sais encore moins comment agir sans qu'elle se doute de quelque chose.

Tout ne tient qu'à un fil (Volume I) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant