Chapitre 46 : Premier concert

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Charlie:

   Tout est un bon prétexte pour ne pas penser à la date du premier concert qui approche à grand pas. Chacun a ses petits trucs de son côté mais je dois avouer que les seuls moyens que je connaisse pour me détendre ne sont pas envisageables. 

   Du coup bah, je suis un peu sous pression. Je le suis tellement qu'un soir, au studio, je me mets à faire une crise de panique toute seule derrière mon piano. À la fin de la crise, puisque je n'ai pas réussi à me calmer solo, je me retrouve allongée par terre, en larmes. J'adore ces moments, c'est vraiment un réel plaisir putain. 

   Pourtant tout est prêt, le concert est calé de A à Z, la set list aussi. Les trois quarts de nos concerts sont sold out, vraiment, ça ne sert à rien d'autant paniquer parce qu'on est prêt. Mais en même temps, il y a beaucoup aussi. La pression, la peur de décevoir, la peur de pas être à la hauteur, la peur d'oublier les paroles ou de faire une fausse note. 

   J'aurai bien envie de fumer un petit truc ou de boire un verre mais à la place, je décider d'aller voir Tony. On a regardé ensemble s'il y avait des réunions de NA ou AA dans les villes où on ira histoire que j'y aille de temps en temps. On me fait un petit planning de tout ça ensemble. Tout est prêt pour qu'on parte en tournée sereinement, mais je le suis pas. 

   Puis l'histoire avec Blake, ça me prend toujours la tête. Aucun message, aucun appel, rien. Je sais juste qu'elle regarde mes story et c'est tout. J'ai toujours l'espoir qu'elle vienne au concert mais j'ai peur d'être déçue. 

   La veille du concert, j'ai pu enlever les béquilles mais bon, après une journée complète dessus, ça picote un peu. Mais sinon ça va, je vais pouvoir me déplacer librement sur scène quand je serai pas derrière le piano et ça c'est vraiment cool. 

   Et finalement ça y est, c'est enfin le jour J. On a pu répéter sur la scène et prendre nos marques la veille donc on est prêt. Ça n'empêche que lorsqu'on arrive tous à la salle, on peut lire sur les visages de chacun que le stress monte. 

   Pendant les préparations dans les loges, aucun bruit ne se fait entendre. Luke a ses écouteurs et se met dans sa bulle. Eliott joue sur son téléphone, Alix fait des riff sur sa guitare et moi, je reste là, à cogiter solo. 

   Le temps file super vite et il nous reste plus que dix minutes. On se rejoint donc tous les quatre et Eliott prend la parole.

« Bon, on y est les gars. Je me charge du pep talk parce que je vois à quel point tout le monde est flippé. Je nous aime, on va tout déchirer. Tout ce qu'on a fait jusqu'ici, c'était pour vivre des moments comme ça. On va faire ce que l'on aime le plus et le partager avec une salle pleine qui est là pour chanter avec nous. Et je suis persuadé que c'est que le début, d'ici un ou deux ans, on jouera dans des stades dans le monde entier. C'est le début de notre épopée et elle va être magique » - Eliott
« Quel beau parleur ! » - Alix
« Gâche pas le moment ! » en la bousculant légèrement
« Roh c'est bon si je peux rien dire » - Alix 
« Moi aussi j'ai quelque chose à dire. Je vous aime tous, même toi Charlie, ne crois pas que parce que t'es arrivée la dernière je t'aime moins. Et je suis fier de nous quatre, on est une vraie famille et on va montrer à la France entière ce qu'on vaut » - Luke
« On va commencer avec Paris déjà »

   Ça fait rire les autres. 

« Si j'ai une chose à dire, c'est que je vous aime aussi les gars et qu'on va tout déchirer ce soir ! Nos proches sont là alors il faut leur montrer qui sont les boss » - Alix

   On prend ensuite tous nos espèces d'oreillettes, Eliott prend ses baguettes et les deux autres leur guitare. Moi, bah j'ai besoin de rien, c'est déjà sur scène, c'est juste moi toute seule.

Tout ne tient qu'à un fil (Volume I) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant