◽Michelle◾ - Dabi x OC x Hawks TERMINÉE

Chapitre 3 - L'ange déchu

Mes ailes noires déployées dans le ciel, je parcours la nuit de mes yeux couleur marine à la recherche d'une activité, tuant mon ennui. Rapidement, je remarque Crématorium au détour d'une rue. Je décide d'atterrir.

- Salut la bûche!
- Quoi ? Toi ?
- Heureuse de te revoir aussi.
- Me dis pas que tu rejoins l'Alliance, soupire-t-il.
- Pourquoi ?
- J'ai pas envie de voir ta sale gueule.
- C'est pas gentil ça ! Pour la peine, je vais dire oui !
- Tss.
- Vous y faites quoi, là-bas ?
- Tu le sais même pas ? À quoi ça sert de venir si t'as aucun but ?
- Bon, je vais répondre à ma propre question ! Vous avez les mêmes idées que Stein, c'est ça ?
- Plus ou moins. Ça dépend de chacun. Pour le moment, on s'allie uniquement pour renverser le gouvernement de héros.
- Ok.
- T'en as rien à foutre, pas vrai ?
- Moi je suis une vilaine simplement parce que ça m'amuse !
- À quoi ça sert ? T'as pas un but dans ta vie de merde ? Des idées que tu défends?
- Pour quoi faire ?
- Laisse tomber. Même la psychopathe fait l'effort d'avoir une raison de faire ça, me rétorque-t-il.
- Tu réfléchis trop.
- Je t'emmerde.
- C'est nul de discuter avec toi.
- Alors casse toi.
- Ok.

Je vais emmerder l'ange et la laisser ici, haha!

- Qu'est ce que tu fous encore là ?
- H-heu...

Oh non, j'étais tellement absorbée par ce qu'il disait que je n'ai pas fait attention au changement de la couleur de mes ailes!

- C'est quoi ton truc avec tes ailes, bordel ?
- Je... Heu...

Au tournant de la rue, on entend la voix de deux héros patrouillant. Crématorium se presse et me plaque contre le mur de l'immeuble, cachant nos visages.

- Rentrez chez vous les jeunes, c'est dangereux la nuit, dit l'un des héros.
- Ouais, désolé.

Les héros repartent, nous laissant seuls dans cette ruelle. Mon visage rougit fortement de la proximité du sien. Il se redresse et me regarde de ses yeux froids.

- T-tu allais où ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Je sais pas ...
- Allez, viens avec moi.

Il s'élance dans les rues. Je le suis de près, le plus discrètement possible. Nous finissons par atterrir devant un immeuble délabré, comme abandonné. Crématorium entre, je le suis, un peu hésitante. Je n'ose rien dire, de peur qu'il faille rester discrets. Le brun passe quelques portes avant d'allumer une lumière, éclairant une petite pièce légèrement meublée. Je me permets enfin d'émettre un son.

- Où sommes-nous ?
- Chez moi, enfin, une planque de l'Alliance plutôt.
- Tu vis ici ?
- Quand je suis dans le secteur, oui. Et puis, j'allais pas t'emmener chez moi, j'ai aucune confiance en toi.

Je me renfrogne, même s'il n'a pas tort de penser ça. Je suis une parfaite inconnue, après tout.

- Pourquoi tu m'as emmenée ici ?
- Toi, et ton alter, vous m'intriguez.
- A-ah...
- Je t'écoute.

Il s'était installé sur une chaise, pointant la seconde au bout de la table. Je m'assois, trop effrayée à l'idée de lui désobéir. Son aura est tellement imposante.

- C'est quoi ton nom ?
- M-Michelle.
- Et ton alter ?
- Ange et Démon...
- Ok.

Il pose ses pieds sur la table, puis observe sa main, dans laquelle dansent quelques flammes bleues.

- Je sais que je n'ai pas affaire à la même personne que tout à l'heure.

Je le regarde, stupéfaite. Comment sait-il que mon alter engendre un changement de personnalité ?!

- Je présume que c'est ton alter démoniaque qui est recherché par les flics, pas toi.

Je baisse les yeux en signe d'approbation, j'ai honte de cet alter. Il descend les pieds sur le sol, et se penche en ma direction, me fixant de ses yeux bleus.

- Ma question, c'est pourquoi la petite gamine sans histoire et sans défense a décidé de me suivre ? L'autre je comprends, mais toi je sais que tu flippes.

Mes ailes et mon corps se figent, déjà que je n'étais pas à l'aise.

- J-je sais pas... Je te trouve intriguant... dis-je tout bas.

Son sourire s'élargit. Il se lève avant d'attraper le paquet de cigarettes sur la table basse, près du matelas sur le sol. Il ouvre une fenêtre, et allume une cigarette, avant de me jeter le paquet.

- Non merci, je ne fume pas.
- Dommage.

Je me demande soudain ce que je fais ici. Je devrais partir, mais je n'en ai pas envie. Je me lève et me rapproche de l'homme qui m'accompagne. Sans un mot, nos regards se croisent et une fois à sa hauteur, il attrape doucement mon menton me faisant ouvrir la bouche. Il s'approche assez pour que mon visage me brûle, rougissant, et recrache la fumée de sa dernière bouffée dans ma bouche. Son sourire paraît victorieux lorsque je m'éloigne pour tousser.

- Une vraie gamine.
- Tais toi, j'ai jamais fais ça auparavant !
- Je suis donc ta première fois ?~
- Ne dis pas ça comme ça, dis-je, en rougissant de plus belle.
- Tu sais, c'est dangereux d'être seule avec un mec dans une chambre.
- Q-quoi ..?

Il rit, me voyant des plus déstabilisée. Bizarrement, je me sens moins en danger de mort que tout à l'heure. Il éteint sa cigarette et referme la fenêtre, laissant un dernier courant d'air passer et me glacer le sang. Il souffle, avant de prendre la petite couverture sur le lit et de me la poser sur la tête.

- Merci...

Je m'enroule à l'intérieur, tentant de me réchauffer un minimum. Il fait si froid dans cette pièce !

- Je sens pas le froid, dit-il. Donc, j'ai aucune idée de ce que tu ressens maintenant.
- C'est pas agréable. Pourquoi tu ne ressens pas le froid ?
- Mon alter est fait d'un feu puissant, mon corps résiste aux grandes températures de froid.
- C'est pour ça les brûlures ? Ton corps n'est pas adapté à ton alter...
- Plus maligne que tu en a l'air, même si je t'ai donné de gros indices.
- Je ne suis pas sure de devoir te dire merci, Crématorium.
- Dabi.
- Et ton vrai nom ?
- Dabi.
- C'est un pseudonyme.
- Et mon seul vrai nom. Tais-toi maintenant.

Je ne dis rien de plus. Il est devenu bien plus froid d'un coup. Il s'installe sur le lit, tout en retirant son grand manteau noir.

- Dabi, il faut que je rentre chez moi.
- Comme tu veux.
- ...
- De toute façon, on se reverra à l'Alliance, si j'ai bien compris.

Ça m'était complètement sorti de la tête !

- Sans doute...

Je fais chemin inverse jusqu'à sortir du bâtiment sans me retourner. Quelle étrange soirée...