CHAPITRE 20

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JASON

C'est en voyant les yeux brillants d'Elijah que je me rends compte de ce que je viens de dire. Je lui ai annoncé que j'étais amoureux de lui aussi simplement que cela et j'ai l'impression d'être libéré d'un poids invisible. Un poids que je n'avais jamais eu conscience de porter. Je prends également conscience que le lui dire est ce dont j'avais besoin. Désormais, que ce soit réciproque ou non, je suis prêt à faire face à l'avenir.

Sa main vient se poser sur ma cuisse alors qu'il semble encore entendre les mots que je lui ai dit. Est-ce bon signe que cela le touche autant ? Dois-je m'attendre à une réponse ? Il a l'air d'être ailleurs et je ne sais pas si je dois le sortir de ses pensées ou non.

- J'ai parlé avec ta mère, aujourd'hui.

Ok. D'accord. Quoi ?

- À la base, j'étais là-bas pour voir Nick, mais c'est avec elle que j'ai discuté.

Je ne sais pas à quoi m'attendre alors je ne dis rien, l'incitant seulement à continuer de parler d'un sourire.

- J'avais besoin que quelqu'un m'aide à comprendre ce que je peux bien ressentir pour toi parce que tout s'emmêlait dans ma tête sans que je ne parvienne à comprendre quoi que ce soit.

Mon souffle se coupe alors que je comprends que le grand moment est arrivé. Soit je m'envole, soit je m'écrase. Il ne peut pas y avoir de juste milieu.

- J'ai toujours cru être discret, mais toute ta famille est déjà au courant que notre relation a évolué. C'était prévisible, il faut bien l'admettre. Et forcément, un sujet est revenu sur le tapis. Le même que celui que ton frère me ressort à chaque fois. Loan.

Je fronce les sourcils, l'incompréhension plus que présente.

- Loan ? Qu'est-ce qu'il vient faire dans cette histoire ?

Sa main se crispe sur ma jambe.

- Si tu savais comme j'ai toujours haïs ce garçon...

- Je me souviens que tu m'as fait la morale à propos de lui mais...

- Je n'ai pas pu l'encadrer. Je ne supportais pas de le voir te sourire, te toucher et pire, t'embrasser. À l'époque, je pensais que c'était un instinct protecteur envers toi.

Un rire jaune lui échappe alors qu'il passe une main sur son visage.

- Je n'aurais pas pu plus me tromper. Je ne voulais pas de lui dans ta vie parce qu'il risquait de te faire du mal, mais parce qu'il occupait la place que je voulais.

Je me fige, incapable d'assimiler ses paroles.

- Merde Jay, je suis amoureux de toi depuis si longtemps que je ne saurais même pas te dire quand cela a commencé.

- Tu...

- Je te lâche ça comme une bombe, en plus. Je suis un crétin jusqu'au bout.

Il m'adresse un sourire d'excuse alors que je suis toujours perdu.

- Toi ? Tu... Amoureux ? Je...

C'est fini. On m'a perdu. Mes neurones ont grillé. Mon cerveau a crashé.

- Je comprends parfaitement si tu ne me crois pas, si tu trouves ça inconcevable ou quoi que ce soit... Il m'a fallu du temps pour le comprendre. Et c'est ta mère qui m'a permis de le comprendre. Je t'aime, Jay. J'ai envie d'être avec toi. J'ai envie de le crier au monde entier. J'ai envie de montrer à qui le voudra à quel point tu es formidable. Tu es Jason. Tu l'as toujours été. Cela aurait dû me suffire.

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