CHAPITRE 8

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JASON

Les souvenirs ont défilé dans mon esprit comme la route défile de l'autre côté de la fenêtre. J'ai repensé à chacun de ses moments importants, de notre rencontre jusqu'à l'été dernier. En un an, les choses n'ont pas beaucoup évolué. Je ne suis plus avec Loan, mais nous sommes restés amis. Il comptait partir à New York dès son diplôme obtenu alors il n'a pas vu d'un mauvais œil notre rupture, bien au contraire. De mon côté, je ne sais pas encore ce que je souhaite entreprendre à la rentrée. Passer deux ans loin de ma famille a été plus éprouvant que je ne l'avais songé et je n'ai pas envie de partir à nouveau loin d'eux.

J'arrête la voiture devant mon domicile et un sourire se dessine sur mes lèvres. Je suis de retour à la maison. Ma maison.Ma mère doit entendre le bruit du moteur puisqu'elle sort en trombe, pour venir m'accueillir. Je suis à peine descendu du véhicule qu'elle m'enlace pour me souhaiter la bienvenue. Son odeur s'infiltre dans mes narines et j'inspire avec bonheur cette fragrance que je connais par cœur. Oui, je suis bien de retour à la maison. Mes bras se referme autour de son corps et cela fait beaucoup de bien de l'avoir contre moi.

Quand elle me relâche, elle prend le temps de m'inspecter sous toutes les coutures pour voir si je vais bien et cela me faire rire aux éclats, attirant l'attention d'un voisin qui promenait son chien. Nick apparait sur le porche, tout sourire.

- Je me disais bien que je connaissais ce rire. Content de te revoir, frangin !

Il descend les quelques marches pour venir m'offrir une accolade et je profite de sa présence. Je ne les ai pas vu depuis Noël, les examens exigeaient beaucoup de répétitions et j'ai préféré rester sur le campus pour m'entrainer librement. Je ne voulais pas que quoi que ce soit me déconcentre. Surtout pas le beau brun qui se détache de la maison pour venir me saluer.

Eli n'a pas changé. Ses yeux pétillent toujours et son sourire est resté lumineux. À son tour, il vient me prendre dans ses bras. Il suffit de ce contact pour que je comprenne qu'il n'a pas ouvert les yeux. Ce n'est pas grave, j'ai tout l'été pour le faire changer d'avis. Si le trente-et-un août, il se fiche toujours éperdument de moi, je lâcherai définitivement l'affaire. Pour le moment, je ne le peux pas. Pas alors que je n'ai jamais réellement chercher à le faire mien. Cet été, tous les coups sont permis !

Il s'écarte et je laisse mes doigts trainer sur son bras avant de me détourner pour ouvrir mon coffre. Je compte bien lui faire tourner la tête. J'attrape un sac et ma valise alors que Nick attrape les deux sacs qu'il reste. À la suite de ma mère, je rejoins ma chambre pour y abandonner mes affaires. Un coup d'œil autour de moi et je soupire. Soit je refais ma chambre, soit je me trouve un appartement rapidement. Mais je ne vais pas supporter de rester longtemps dans cette pièce.

Ma mère semble lire dans mes pensées parce qu'elle échappe un rire. Elle passe une main dans mes cheveux en souriant.

- Je sais. On en a discuté avec ton père et on t'a obtenu deux visites pour des appartements, demain. Je pense déjà savoir lequel tu vas choisir, mais je te laisse le choix. Ne déballe pas trop vite tes affaires, je suis certaine que tu ne vas pas rester là longtemps.

Malgré la distance, elle me connait toujours aussi bien. Est-ce ça, l'instinct maternel ?

- Merci Maman, vous êtes les meilleurs.

Elle m'adresse un nouveau sourire avant de quitter la pièce et Nick vient s'affaler sur mon lit, Elijah restant à la porte.

- Je suis l'aîné, j'ai pu récupérer la dépendance au fond du jardin. Mais si tu la veux, je te laisse t'y installer.

- C'est sympa, mais non. Elle n'est pas assez grande pour que je puisse m'entraîner.

- Attends, tu vas te faire un studio dans ton appart' ?

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