2 juillet 2035, Séoul, Corée du Sud, Hôpital YeongsangIl était là, assis sur son lit d'hôpital, regardant dans le vide, ressassant ses souvenirs qui étaient les seules preuves de l'existence de ses deux amies décédées. Devant lui défilaient tous les moments qu'ils avaient passés ensembles. Ces années de collège, où ils formaient un groupe soudé, ces années de lycée, peut-être les plus terribles, car ils s'étaient séparés et que, lui, c'était retrouvé seul, sans aucun de ses anciens amis.
Deux coups furent frappés, pourtant, il n'eut aucune réaction. Il ne voyait et n'entendait rien. Tout était comme un épais brouillard, rien ni personne ne pouvait l'en sortir. Perdu dans ce vide sans fin, dans ce néant infini, voilà ce qu'il était. Il ne releva même pas la tête lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit, trop plongé dans ses pensées pour y faire attention.
- Nous sommes de la police, nous avons besoin de votre contribution à l'enquête au sujet des meurtres récents dont vos deux amies ont été victimes. Acceptez-vous de nous aider ?Sa première réaction fut de ne pas bouger, il était immobile, figé comme son cœur, son souffle l'étaient, figé car il n'était plus conscient ni présent dans l'actuelle réalité. Il était coincé dans le méandre de ses pensées, dans ses souvenirs passés qui le torturaient et le assuraient à la fois. Étrange sensation, n'est-ce pas ? Il ne ressentait en réalité aucune réelle émotion, juste une sensation de vide. Comme s'il était seulement spectateur d'une vie, d'une histoire qui n'était pas la sienne. Mais, lorsqu'une main lui agrippa l'épaule, répétant la phrase conventionnelle des inspecteurs, Jimin esquiesca enfin un mouvement et regarda la jeune femme qui le tenait dans les yeux, un sourire narquois peint sur les lèvres. Il ressentait, maintenant. Il ressentait à présent cette colère, cette haine noire, sombre, tapie en lui depuis des années, et qui n'attendait qu'à exploser. Il n'était plus triste, non. Il était envahi par une fureur infranchissable, causée pas ce chagrin qui le consummait de toute part. Il avait besoin d'un coupable. Dorénavant, il l'avait.
- Allez-y... De toute façon, je n'ai pas le choix. Si je n'obtempère pas, vous me mettrez en garde à vue. Je n'ai plus rien à perdre. Posez vos foutues questions. Sa phrase ne fut qu'un murmure à peine audible, sa voix était craquelée et faible, les marques violacée qui entouraient son cou étaient dorénavant bien visibles à la vue de tous.
Pourtant, bien que difficile à entendre, son ton était froid, implacable. Un frisson parcourut le policier qui se tenait droit, derrière la porte, mais qui entendait tout ce qui était dit. Cet homme semblait au bord du gouffre, sans aucune réelle émotion, vide de tout espoir et de vie. Son interlocutrice soupira, suite à cette réponse, avant de prendre une chaise qui trônait dans un coin de la pièce et de l'ammener à côté du lit. Elle s'assit ensuite dessus avant d'ouvrir un dossier et de le parcourir des yeux, plus par habitude que par réelle nécessité.
- Où étiez-vous le 28 juin ?
- J'ai passé ma matinée à m'entraîner. Vous connaissez il me semble, la dureté de nos entraînements, n'est-ce pas ? Répondit le jeune homme avec une pointe de sarcasme dans la voix.
- Nous ne sommes pas ici pour parler de mon passé, mais de ce que vous vous souvenez ! S'exclama l'enquétrice. Son ton était dur, pourtant, il révélait une pointe de peur. Elle n'aimait pas que l'on parle de son adolescence et de ses choix désastreux.
- Veuillez m'excuser pour mon égarement, répondis le jeune homme, pourtant il n'en pensait pas un mot. Ryu-jin... Elle... Elle m'a rendu visite en début d'après-midi, v-vers une heure quarante-cinq, je crois... A-... Après qu'elle soit partie, je suis rentré chez moi. Elle avait insisté pour rentrer seule, elle disait que... Que je ne devais pas m'inquiéter pour elle... J-je, je n'aurai jamais pensé que ça puisse lui arriver... Pas à Ryu-jin. Le lendemain, j'ai appris que son corps avait été retrouvé, près de son domicile. Il était tel un robot, il répétait tout simplement une phrase qu'il avait apprise par cœur, attendant patiemment le jour de son interrogatoire. Cependant, bien qu'il souhaitait ne pas montrer ses émotions, il était impossible de faire partir cette intonation de tristesse en lui, ni le légers tremblements et bégaiements présents dans sa voix.
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The ripper's return
FanfictionAprès plusieurs siècles de silence, Jack l'éventreur est de retour mais cette fois, il sévit dans la capitale de la Corée du Sud, Séoul. Les inspecteurs en charge de l'enquête sont Park Rosé et Kim Namjoon, deux anciens ennemis qui devront faire équ...