CHAPITRE V

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* V se prononce comme la lettre V dans l'alphabet anglais, pour ceux qui ne le savaient pas...
Bonne lecture 😉
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7 juillet 2035, Séoul

- Avez-vous géo-localisé les deux personnes que je recherche ?
- Je suis navré, Monsieur V*. Ils semblent introuvables... Ils ont comme... Disparu de la surface de la Terre. Rien ne nous a permis de les retrouver, ils n'ont fait aucune transaction depuis plusieurs jours déjà et nous n'avons pas pu localiser Jimin. Quant à Jungkook, nous ne savons rien de lui, nous n'avons même pas trouvé de dossier à son nom pour l'état civil.
- Ah... Vraiment... Qui m'a encombré d'incapables comme toi ? C'est pour ça que je vous paye ? Pour admirer votre inutilité ?

Il sortit un révolver de son manteau avant d'enlever le cran de sécurité et de le pointer sur son employé. Il n'aurait aucun remord à tirer, au contraire, il avait été élevé pour cela. Tuer. Si ses parents l'avaient mis au monde, c'était tout simplement pour avoir le plus puissant soldat à leur pieds, prêt à tout pour prouver sa loyauté envers son clan, sa famille.

Il se souvenait encore de ce jour, où il avait été emmené par son père dans une salle de boxe clandestine. L'odeur âcre du sang et de la sueur, les regards emplis de haine des combattants, les tressautements des jambes de certains, qui n'étaient là que par manque, parce qu'ils avaient besoin de cette précieuse poudre qui les emmenaient dans une autre réalité. Loin... Très loin de ce monde tourné vers la violence, le pouvoir et l'argent. Et plus que tout, il revoyait ce moment.
Cet instant, où cet homme puissant qu'était son père l'avait poussé sur le ring. Il l'avait toisé de son regard froid, dépourvu de sentiment, et lui avait dit, d'un ton cinglant : 
« Si tu survis, c'est que tu es digne de porter mon nom. Sinon, je devrai produire un remplaçant. »

Et il s'était détourné, s'asseyant sur son fauteuil, surplombant l'arène de Sa Suprématie, avant d'ordonner, sans aucun remord : 
« Tuez le. »
Taehyung n'avait que dix ans, et pourtant, il avait su de son jeune âge, qu'il devait se battre pour lui. Pour sa survie. Pas pour son père et sa stupide fierté, mais pour son propre honneur, et son avenir. Bien entendu, il n'en était pas ressorti vainqueur, il ne pouvait rien face aux hommes de main de son paternel, ces guerriers entraînés à tuer. Cependant, son père avait eu ce qu'il voulait. Pas une fois il n'avait pleuré. Pas une fois, il n'était resté face contre terre, à supplier pour qu'on le laisse vivre. Non. Il s'était battu, et il était resté debout, plongeant son regard, le même que celui de cet homme qu'il haïssait, mais aussi qu'il craignait, dans celui de ses adversaires. Et il s'était relevé.
Contrairement à ce lâche à ses pieds, il était resté digne, même devant plus fort que lui.

- Je pourrais te buter maintenant, sans que personne n'y trouve à redire. Je pense même que je serai remercié par tous de t'avoir relayé à ton rang, tel le déchet que tu es.
- N-non ! Je... Je vous en supplie ! Je... Lai... Laissez moi encore un peu de temps ! Je les retrouverai ! Je vous le promet ! Monsieur !

V le regarda sans ciller avant de lui faire son plus beau sourire en coin. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé. La dernière fois remontait à plusieurs années en arrière, le jour où il avait "interrogé" un membre du clan Han, la partie éloignée de sa famille qui était — bien que ce n'était plus le cas dorénavant — en charge du commerce d'armes. À ce moment là il venait de reprendre le rôle de son père, et les Han, persuadés qu'il n'était qu'un gamin, avaient tenté de déclencher une révolte, un coup d'état à son encontre.

À la fin, ils s'étaient tous agenouillés devant lui, à supplier son pardon. Exactement comme ce colporte, courbé sous lui. Bien entendu il n'avait laissé aucun survivant. Le sol de l'entrepôt s'était retrouvé couvert de ce liquide poisseux rouge vermeille. Ce qui n'allait pas tarder à arriver, s'il restait encore en compagnie de cet insecte inutile.
- Pourtant tu sais très bien que je ne suis pas quelqu'un de patient. Tu aurai dû me les trouver dès le départ. Tu t'en serai tiré avec toute ma gratitude, mais je n'accepte qu'une erreur, pas deux. Si je t'ai donné cette mission au départ, c'est parce que c'était à toi que revenait de protéger Han Soo-yeon. Et tu as échoué avec brio. Maintenant, c'est à ton tour de payer pour ton incompétence. J'ai assez attendu.

The ripper's returnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant