15 Juillet 2035, Séoul, Corée du Sud, siège de la mafia
- Je ne suis pas de ta famille, répliqua froidement Jung-guk, dardant sur son frère aîné ce regard haineux dont les Kim avaient le secret.
- Bien sûr que si. Souviens-toi de ce jour où mes parents sont entrés dans l'orphelinat, tu étais seul, avec ta peluche lapin dans les bras et ta petite bouille d'enfant triste sur le visage. Si je m'en rappelle bien, nous avons joué ensemble et nous étions devenus amis. Mes parents ont décidé de t'adopter, voyant que nous nous entendions bien. Raconta le plus âgé, avec un semblant de nostalgie dans la voix, revoyant la scène devant ses yeux.
- Nous n'avons aucun lien de sang en commun, même notre nom de famille est différent. Je ne te considère pas comme un frère, tu devrais en faire de même.Jung-guk savait qu'il était blessant, mais il n'en avait que faire. Il savait que son aîné ne pensait absolument pas ce qu'il disait, puisqu'il avait toujours supplié son père de le libérer, de ne pas le garder dans leur famille, de le laisser choisir ses parents et de ne jamais remettre les pieds chez eux. Bien que cela puisse paraître cruel, il s'agissait au contraire de la considération à son encontre, d'un instinct protecteur que seul un grand frère pouvait avoir. Il fallait bien avouer que le père biologique de Taehyung, ancien parrain de la mafia sud-coréene, n'avait pas réellement la fibre paternelle, au contraire. Bien qu'il n'ait jamais levé la main sur Jung-guk, il avait toujours été violent envers Taehyung car il avait de grandes attentes à son encontre, et l'une d'entre elles n'était autre qu'être le tueur à gage attiré de la famille Kim. Et il était vrai que son éducation avait fonctionné. V était devenu tout d'abord l'un des assassins les plus doués au monde, avant de reprendre le flambeau de son père, et d'être maintenant le parrain le plus cruel au monde.
- Pourtant, tu as fêté ton premier anniversaire avec nous, tu avais tout, une maison, des parents aimant et un frère aîné. Tout ce qu'un jeune orphelin rêvait d'avoir. Que demander de plus ? Demanda le mafieux, réellement curieux de savoir si son petit frère ne s'était pas senti à sa place dans la famille qu'ils formaient tous les quatre.Après tout, même si le milieu d'où il venait n'était que paraître et manipulation, lui n'avait jamais fait semblant auprès de la seule personne qu'il avait aimé de toute sa vie. L'amour fraternel qu'il ressentait envers Jung-guk n'avait jamais été faux, au contraire, rien n'avait été plus précieux que lui. Lorsqu'il rentrait chez lui, épuisé de ses journées interminables où il avait dû tuer sans compter, ce n'était quand voyant son cadet courir vers lui, un sourire insouciant aux lèvres, qu'il se sentait enfin en sécurité, et qu'il comprenait ce que sifnifiaient les mots famille et foyer...
- J'ai rencontré ma véritable mère, après plusieurs années à la chercher, et je porte maintenant son nom de famille. J'habite dorénavant dans mon propre appartement et j'étudie dans la meilleure école d'art de la capitale grâce aux petits boulots que je cumule, et parce que l'un de mes professeurs a eu foi en mon talent et en les capacités en tant que danseur. Nous n'avons plus aucun liens, rien qui te permette de revendiquer cette fraternité, puisque tu n'as jamais fait attention à moi. En cinq ans, tu n'as jamais pris de mes nouvelles. N'essaie même pas de me faire croire le contraire. Tu peux peut-être manipuler les autres mais pas moi, je te connais trop bien pour cela.
- Si tu le dis.Un silence gênant prit place entre eux, durant plusieurs minutes. Chacun pensait à leurs propos, se reprochant l'un et l'autre de ne pas se comprendre, de ne pas essayer de sentir ce que l'autre avait bien pu penser, obligé de se protéger des autres et d'eux même. Bien qu'ils gardaient tout deux un visage impassible, ils étaient blessés et mortifiés à l'idée que cette vie de famille qu'ils avaient partagée n'était plus, car au fond, tout ce qu'ils voulaient depuis tout petit, n'était que d'avoir un foyer, et des parents normaux. L'espace entre eux se faisait de plus en plus pesant, quand soudain, un jeune homme entra dans la pièce, prenant avec lui la seule qui traînait encore dans la grande salle dénuée de meubles, s'asseyant dessus avec désinvolture, pas le moins du monde effrayé par la tension palpable qui l'entourait.
- Bonjour patron ! S'exclama-t-il avec entrain, un grand sourire dessiné sur le visage.
- Han, combien de fois devrais-je te dire de frapper avant d'entrer, lui reprocha V, au fond de lui soulagé que la bonne humeur du jeune homme vienne rompre la pesanteur de l'instant.
- Tu dois être Jeon Jung-guk, remarqua ce dernier, en ignorant superbement son supérieur qui secoua la tête en souriant. Ravi de te rencontrer, ajouta-t-il en lui tendant la main.
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The ripper's return
FanfictionAprès plusieurs siècles de silence, Jack l'éventreur est de retour mais cette fois, il sévit dans la capitale de la Corée du Sud, Séoul. Les inspecteurs en charge de l'enquête sont Park Rosé et Kim Namjoon, deux anciens ennemis qui devront faire équ...