CHAPITRE VIII

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12 juillet 2035, Séoul, Corée du Sud, quartier de la police nationale

- Comment s'appelait-elle ? Demanda Rosé.
- Elle se prénomait Shin Yuna, elle avait vingt-quatre ans. Répondit son subordonnée, en jetant quelques coups d'œil au dossier qu'il tenait dans ses mains.
- Et en ce qui concerne sa profession ?
- Tranee depuis quatre ans, elle aussi. Confirma avec tristesse ce dernier.
- Alors il avait raison. Comprit avec tristesse la jeune femme, encore sidérée par cette information d'une telle ampleur.
- Oui, malheureusement.

L'inspectrice poussa un profond soupir, avant de se masser les tempes. Elle devait prendre en compte toutes les possibilités et faire de son mieux pour éviter les pires scénarios et ne pas affoler les populations. Personne ne devait savoir qu'un des plus virulents tueurs en série avait une obsession pour les idols, ces stars indispensables à l'économie et au fonctionnement de la Corée du Sud, qui avait pu garder espoir en un futur grâce à l'industrie de la Kpop. Cela inquièterait les fans, et par extension les politicien, car l'économie risquait de chuter à cause d'une information d'une telle ampleur. Ce serait alors la politique sud-coréene qui se verrait infliger de lourdes contraintes, pouvant lui être fatal. Bien entendu, ce n'était que fans le pire des scénario, mais cela était tout de même plausible, au point que le commissaire en chef avait interdit toute divulgation d'informations sur l'affaire, rendant ainsi l'aide de la population impossible.
- Prévenez les agences. Elles doivent renforcer la sécurité de leurs artistes, mais ils ne doivent en aucun cas divulguer l'information d'un potentiel tueur en série obsessionnel-compulsif, même au personnel. Moins les stars en sauront, mieux ce sera. Les concerts, fan-meetings et autres événements seront maintenus afin de ne pas inquiéter les fans. La sécurité sera seulement renforcée, à l' intérieur comme à l'extérieur de ces événements, certains policiers devront faire des rondes en civile, avant de prévenir de tout danger. Ne divulguez, bien évidemment, aucunes informations à la presse et surtout, soyez discrets. Ai-je été assez claire ?
- Oui, inspectrice ! Je me mets tout de suite au travail !

Avait-elle pris la bonne décision ? Les doutes et le stress s'accumulaient en elle, renforcés par la peur d'être la prochaine cible. Et si, au contraire, allerter les autres aurait été une meilleure idée ? Peut-être que ce qu'on appelait "la sagesse de la foule" pouvait les aider à résoudre l'enquête. Elle avait été, elle aussi, une tranee pendant cinq ans, avant de changer de voie et de s'engager dans l'école de police. Tuer un agent de police pourrait être un acte de résistance vis-à-vis de la justice pour le meurtrier, mais aussi une manière de montrer qu'il est plus fort qu'eux. Si Park Jimin savait une telle information sur son passé, le meurtrier aussi. Et puis, ne faisait-il pas parti des suspects ?

Ses mains tremblaient, sa vision devenait floue, l'air se raréfiait autour d'elle, tandis que des taches noires apparaissent devant ses yeux. Sa respiration s'affolait et elle peinait à rester consciente. Elle avait besoin d'aide. Maintenant. Sa gorge serrée par la peur l'empêchait de respirer, quelqu'un, peu importe qui, devait la rassurer, lui venir en aide, avant qu'elle n'étouffe. Une main se posa délicatement sur son épaule, la tirant vers son sauveur lentement, tandis que deux bras forts et musclés formèrent un cocon de chaleur et de douceur autour d'elle. Le parfumé boisé et masculin de cet homme à la carrure massive se répandit dans l'air, et une des grandes mains de son sauveur vint tendrement caresser ses cheveux.

- Respire lentement, retentit la voix de Namjoon, près d'elle. Prends une grande inspiration... Voilà, c'est bien. Tout va bien se passer, tu es en sécurité, nous allons réussir à résoudre cette enquête et tu n'aura plus aucune raison d'avoir peur.

Elle obéit avec dévotion à ses ordres, pourtant, sa gorge restait encore serrée et malgré qu'elle prit une légère inspiration, ce ne fut pas suffisant pour la calmer. Ses poumons étaient bloqués, comme s'ils refusaient de lui obéir.

The ripper's returnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant