LE LABYRINTHE: Aɴᴏᴍᴀʟɪᴇ [Tᴏᴍᴇ 1]

[Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 1: ᴇɴᴛʀᴇ ʟᴇs ᴍᴜʀs]

Je me redressai en sursaut. J'étais étendue sur un sol de pierre parsemé de petits cailloux et de touffes d'herbes qui sortaient des fissures. Deux grands murs encadraient cette sorte de large couloir ou je me trouvais. Et je pouvais en apercevoir d'autres plus loin.

Je baissai les yeux sur mes mains gantées, et mes longs cheveux bruns me tombèrent devant le visage. Je relevai légèrement la tête vers mes jambes bronzées.

Je portais des chaussures de course et j'étais vêtue d'un simple pantalon en tissu marron et d'une tunique blanche délavée. Une sorte de baudrier en cuir ajusté m'enserrait le torse, mais il était vide. Je tâtonnai mon équipement, à la recherche de n'importe quoi d'utile à tenir en main.

Un immense soulagement m'envahît quand je brandis un petit couteau de chasse qui était glissé dans la poche du pantalon. Je le fis tourner habilement dans mes mains, comme si j'étais experte dans la matière.

Une seconde, mais où avais je bien pu apprendre à me servir de ça? Ah oui, c'était vrai, j'avais eu une vie avant... ça. Qui savait ce dont j'étais capable! Je me levai d'un bond, sur mes gardes. Où étais-je ? Confuse, je décidai d'explorer les lieux. Je me mis à marcher sans bruit.

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Quand le ciel s'assombrit, je m'arrêtai. Et je faillis me mettre à pleurer de frustration. Cela faisait des heures que je marchais! Étais-je donc vraiment seule dans ce foutu endroit ?! Par le WICKED, ne serait ce qu'un insecte et je serais contente !

Une seconde. Le... WICKED ? Cet étrange mot m'était venu comme ça. Ça devait être en rapport avec ma vie. Enfin, c'était forcément en rapport avec ma vie avant... ça.

Je le vivais très mal. La sensation de savoir pertinemment que quelque chose vous échappe était affreuse. Alors ne se souvenir de rien, pas même son prénom? J'avais envie de m'allonger et de dormir pour l'éternité.

Je soupirai et repris ma marche. Au bout d'un moment, un bruit métallique me parvint et je me figeai. Ça venait de derrière. J'inspirai longuement avant de me décider à me retourner. Ce que je n'aurais peut être pas dû faire.

C'était le truc le plus ignoble que je pouvais imaginer. Une sorte d'araignée géante avec une queue de scorpion terminée par un dard. Des appendices lui sortaient du corps en guise de pattes et de pinces coupantes.

Terrifiée, j'ouvris la bouche pour hurler, mais j'étais si figée qu'aucun son n'en sortit. Alors mon instinct prit le dessus. Je tournai les talons et partis en courant.

Survivre. Survivre. Survivre.

Je répétais ce mot, cet objectif, des dizaines de fois dans ma tête tandis que je courais encore et encore. Essoufflée et sur le point de cracher mes poumons, je me stoppai deux minutes plus tard dans un coin. J'entendis le cliquètement trop tard.

La créature de cauchemar, suspendue au mur juste au dessus de ma tête, prit son élan pour sauter et atterrir devant moi, me barrant la route. Je voulus la contourner habilement mais elle tendit l'une de ses pattes dans ma direction. Je ne pus esquiver la lame, qui m'entailla profondément l'abdomen.

Je hurlai autant de peur que de douleur, et je sortis mon unique arme, le petit couteau; pour l'enfoncer entre les deux yeux du monstre. Il recula avec des cris aigus, et, agonisant, il disparut dans un couloir.

Je soufflai de soulagement avant de me mettre à sangloter. Comment étais je censée survivre seule, démunie et traquée par ce genre de monstre? Je n'avais même plus mon couteau! Et j'étais blessée...

Epuisée, secouée et abattue, je tombai à genoux et me laissai glisser au sol. Autant dormir ici. Et si le monstre revenait, qu'il me tue donc.

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- Arrêtez vous! S'exclama une voix masculine, me tirant du sommeil profond dans lequel j'étais plongée. Regardez.

J'entendis des pas s'approcher prudemment de moi. Je tentai d'ouvrir les yeux, sans succès. Je devinai juste que le soleil s'était levé. Et, quelle surprise, je n'étais pas morte.

- Attendez, les mecs, fit une deuxième personne. C'est une... une... vous savez, une...?

- Une fille, lâcha une troisième voix. Oui, c'est une fille.

- Incroyable ! Il doit y avoir une erreur, non ? Elle ne vient même pas de la boîte.

- C'est peut être un signe de bonne fortune, hasarda son camarade.

- Écoutez les gars, intervint le premier. Oui c'est une fille, et elle est blessée. On va la ramener avec nous, elle a besoin des med-jacks. Ensuite, on en discutera avec Alby.

Je ne parvenais toujours pas à ouvrir les yeux, mais j'entendis très distinctement les pas s'approcher de moi. Je voulais bouger, mais j'étais incapable de tout mouvement, sauf respirer. Je cessai mes efforts inutiles, décidant d'économiser mon énergie. En plus, ces gars là n'avaient pas l'air de me vouloir du mal.

Je devinai que quelqu'un s'agenouillait à côté de moi pour me redresser et me soulever dans ses bras. Je m'y sentis aussitôt bien et je pus enfin me détendre. Je n'étais plus seule! Ces gens allaient m'aider.

- Le ciel se couvre, les gars, déclara celui qui me portait en me serrant contre lui.

Attendez... cela voulait dire que... j'étais restée endormie, à même le sol, pendant toute une journée?? Au moins, des gens m'avaient trouvée. Je n'étais plus seule. Que j'aimerais pouvoir ouvrir les yeux pour mettre des visages sur ces voix, et surtout que j'aimerais parler pour les remercier!

-Il nous reste une heure pour rentrer, soupira un gars.

- Ça va le faire.