Le char du diable

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La nuit est calme aux abords de cette petite route déserte. Seul le ronronnement de nos Harley bourdonnent à mes oreilles comme deux petites abeilles qui s'apprêtent à récupérer leur butin. Bien loin de la civilisation, ce lieu a gardé toute sa splendeur d'antan. Aucune trace de la main de l'homme ne vient troubler Dame Nature, mise à part la fine couche de goudron qui sépare les champs de maïs des plaines sableuses. J'emplis mes poumons de cet air pur que m'offre ce petit coin vierge de pollution et savoure pleinement ce moment de détente. Le paysage défile sous mes yeux, toujours aussi attentifs au moindre changement. Sur une route comme celle-ci, la situation peut très vite s'envenimer. Nous devons donc garder à l'esprit que nous ne sommes pas à l'abri d'un danger.

Au coin d'une intersection, je pose le pied au sol pour sécuriser la zone avant de pouvoir m'engager. Au moment où je m'avance pour tourner à gauche, une vieille Mustang de collection trace son chemin dans la nuit étoilée. Tout feu, tout flamme, elle file à vitesse grand V et m'envoie au passage quelques gravats.

- C'est pas la caisse d'un Sealers ? me demande Spider via son oreillette connectée.

- J'en doute. Une bagnole de collection comme celle-là, ça ne s'oublie pas.

- Ouais.

Le ton dubitatif de mon camarade m'inquiète plus que je ne le voudrais. Je prends donc quelques minutes pour réfléchir à la situation. La livraison de ce soir est l'une des plus importantes du mois et autant vous dire que je ne suis pas prêt à prendre le risque de la foirer. Ni même à subir les foudres du club en entier.

- On devrait vérifier ça avant d'aller au point de rendez-vous, proposé-je.

- Sage décision.

Dans une poussée d'accélération, nous tentons d'avaler les kilomètres qui nous séparent de la superbe Mustang rouge ornée de flammes blanches. Malgré les chevaux qu'elle a sous le capot, il ne nous faut pas longtemps pour rattraper la voiture, qui nous avait déjà pourtant bien devancé. Je dois bien avouer que j'appréhende quelque peu. Mon retour parmi les hommes libres ne s'est pas vraiment déroulé comme je l'aurai souhaité. J'ai rapidement pris conscience des changements que j'allais devoir affronter pour ensuite les accepter. Le club a bien changé. Les affaires ont évolué, la guerre contre les Sealers est officiellement déclarée et tout ce beau monde n'a fait qu'avancer pendant que je reculais. Au bout du compte, me retrouver piéger au milieu d'une horde de Sealers ne feraient qu'augmenter la colère qui s'est infiltrée dans mes veines. Alors, tandis que j'inspecte les alentours, je prie mentalement pour qu'aucun d'eux ne fasse son apparition.

Je laisse échapper un soupir de soulagement quand rien ne semble indiquer une quelconque menace. Je suis bien tenté de faire demi-tour, mais mieux vaut éloigner tout doute possible et le remplacer par une certitude. Sans plus tergiverser, j'interpelle le conducteur d'un signe de la main et l'intime de se ranger sur le bas-côté. Loin d'être aussi obéissant à ma volonté que je ne l'aurai espéré, il se contente d'appuyer sur l'accélérateur dans le vain espoir de nous semer. Il n'en faut pas plus pour m'agacer. La voiture a beau tenter de disparaitre au milieu de ce désert, rien ne m'empêchera de la prendre en chasse. Je me colle un peu plus au cul du diable rouge quand celui-ci décide finalement de quitter la route pour se garer sur le côté. Nous imitons la Mustang et nous garons à sa suite sans attendre. Lorsque je descends de ma Scarlett et pose les pieds au sol, je sens toute la tension de mes muscles refaire leur apparition.

Hell's Sky : Partition amoureuse (#2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant