Être un homme libre

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Un an plus tard

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Un an plus tard.

JOSH ALIAS VIPER

Prison de Ford Jackson

Voilà un an et demi, jour pour jour, que je suis cloîtré ici. Aujourd'hui est celui de ma libération et, pourtant, je redoute le retour à la civilisation. J'ai fini par m'habituer au vaste espace qui m'entoure et à l'odeur exquise de ce lieu de perdition. Vivre en autarcie dans une cage à lapin de 5 m2, avec le parfum fumant de la mort qui rôde, a toujours été dans mes projets.

- Tire pas cette tronche Viper, tu seras bientôt chez toi.

Un léger soupir traverse mes lèvres à ce surnom. Je l'ai choisi bien avant d'arriver ici, comme l'ont eux-même fait tous les occupants de ce lieu idyllique. Ce surnom me suivra partout où j'irai. Pourquoi Viper ? Pour ne jamais oublier le passé.

- C'est clair, t'as vraiment la gueule du gars qui va tirer perpette alors que toi au moins tu peux te barrer de ce trou à rat.

Snake et Tank ont écopés de cinq ans avec sursis et ne renverront pas la lumière du jour avant deux semaines. Pour le commun des mortels, ce n'est rien qu'un mauvais moment à passer. Après tout, qu'est-ce que deux semaines dans toute une vie ? Ce n'est qu'une infime accumulation de secondes. Rien de plus, rien de moins. En revanche, lorsque vous êtes enfermés et entourés d'ennemis, qui ne demandent qu'à écourter votre vie, ce ridicule laps de temps peut vite se transformer en une éternité. En seulement quinze jours, tout peut basculer. Vous pouvez être à deux doigts de la sortie et, au lieu de ça, vous retrouver à l'isolement pour une durée indéterminée. En l'espace d'une journée, d'une toute petite journée, votre peine peut se voir être grandement rallongée. Pire encore, en une fraction de seconde, vous pouvez vous retrouver avec un couteau improvisé planter dans le dos et voir votre vie s'envoler. Deux semaines, ce n'est pas rien ici. Une seconde m'a suffi à le comprendre.

- Tu flippes ? me demande Tank en plaquant ses longs cheveux bruns sur son crâne.

Je reste muet quelques minutes pour réfléchir à sa question. Ai-je vraiment la trouille ? J'en sais rien. Je n'ai jamais véritablement ressenti la peur. J'en ai toujours fait mon quatre heures. Je n'arrive pas à mettre de mot sur ce que je ressens à cet instant. Peur, soulagement, anxiété, tout se mélange dans ma tête et mon cœur.

- T'as le droit, intervient Snake face à mon silence. La première fois que j'ai été incarcéré, je n'avais que dix-huit piges. Vol à main armée, précise-t-il. Je n'avais pas bien magouillé mes affaires. J'avais pris un an ferme. Le jour de ma sortie, j'étais une boule de nerfs. J'avais une peur bleue de ce qui m'attendait dehors. J'aurai littéralement pu me pisser dessus, secoue-t-il la tête.

J'attends quelques secondes que le baraqué termine son histoire, mais il n'en fait rien. Je me tourne finalement sur le matelas pour l'observer. Je grimace quand les ressorts me rentre dans le flanc. Encore un produit de qualité qui risque de me manquer.

Hell's Sky : Partition amoureuse (#2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant