13.UN CHOC

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Je me réveille, il fait jour. Cette douleur ne me quitte plus, j'ai le corps et le cœur qui souffrent. Une infirmière entre dans ma chambre, elle me dépose mon petit déjeuner. Je bois juste mon café, je n'ai pas faim. À cet instant, je pense à Zak. M'a-t-il appelée ces six derniers jours ? Où m'a-t-il envoyé un message ?

— Vous allez pouvoir sortir demain mademoiselle !

Je hoche la tête, je n'ai pas envie de parler ni de sourire. Elle ajoute :

— Il faudra bien vous reposer. Une infirmière passera tous les jours pour vos soins, et deux fois par semaine, un kiné viendra pour votre jambe.

            Je hoche la tête une fois de plus, et elle sort de la chambre. Soudain ma pensée m'emmène vers Stacy, cette salope de Stacy. Comment a-t-elle pu faire ça ? Elle doit vraiment avoir de gros sentiments pour Zak, pour agir ainsi. Les hommes qu'elle a envoyés ont failli me tuer. Ce qu'elle ressent vaut-il vraiment la mort de quelqu'un ? Des larmes coulent sur mon visage. Peut-être que Zak est avec elle, en train de l'embrasser ou de lui faire l'amour. Cette idée me donne la nausée. Sans pouvoir me retenir, je me vomis dessus. Je n'ai pas grand-chose à vomir à part un café. Ça me fait horriblement mal de vomir. J'ai les yeux qui pleurent tous seuls tellement je souffre. L'infirmière revient.

— Oh que se passe-t-il ? Attendez, je vais vous aider.

            Elle m'aide à m'asseoir doucement et elle me donne un peu d'eau. Plus tard, elle appelle deux autres personnes. Ils m'aident à prendre une douche. J'ai vraiment eu du mal à me lever, même avec de l'aide. Ma tête tourne et j'ai des papillons dans les yeux. Je me suis douchée assise sur une chaise avec une jambe dans un sac plastique, sans oublier qu'il y avait deux femmes et un homme autour de moi. Tout ça sans aucune gêne, qui l'eut cru ? Mais à cet instant je m'en fous, je me fous de tout.

            Je finis ma toilette, et avant qu'on m'aide à enfiler un pyjama rose à fleurs blanches que ma mère a apporté, je me brosse les cheveux, et je brosse mes dents. Je me regarde dans le miroir. Je m'attendais à pire. Je pensais que j'avais un visage déformé, mais non : j'ai un gros bleu sur le bas de la joue gauche. Le contour de mes yeux est vert, et j'ai une coupure au niveau de ma joue droite. Je ne suis plus gonflée et je n'ai pas le nez de travers. Ouf. Par contre mon corps lui, est rempli de grosses marques et d'ecchymoses.

            Je me rallonge sur mon lit, avec de l'aide. Une dame vient de changer les draps, je me sens mieux. Ça fait du bien, de se sentir propre. Je regarde la télévision un moment, c'est le fameux téléshopping. Mon ventre se sert, et les larmes me montent aux yeux. Soudain, la porte s'ouvre.

            C'est ma sœur, elle a un sourire aux lèvres. Je lui souris en retour. Son comportement m'étonne mais j'aime quand elle est comme ça. Elle a attaché ses cheveux et elle porte une robe rouge en dentelle avec des claquettes.

— Coucou Lia ! Comment te sens-tu aujourd'hui ?

— Ça va.

Même si, non ça ne va pas, je n'ai pas envie de rentrer dans les détails.

— Je t'ai apporté un donut.

Elle pose un petit sachet blanc sur la table à roulette à côté de mon lit. Au même moment, je remarque mon téléphone.

— Cloé, tu pourras me ramener mon chargeur ? Ou le demander à maman, s'il te plait ?

Elle me regarde.

— Oui bien sûr, là j'ai le mien si tu veux.

Je hoche la tête. Elle prend mon téléphone et le branche à une prise un peu plus loin.

Why me ? Pourquoi moi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant