Itafushi - Terreurs nocturnes

Étreinte

Le jour suivant, les trois camarades de première année furent assignés à une mission. Elle était assez simple, et consistait à éliminer tout les fléaux d'une école. Sur place, il y avait une dizaine de fléaux de classe quatre, qui furent éliminé rapidement. Il y avait également deux fléaus de classe deux et un fléau de classe une. Celui ci donna plus de fil à retordre aux élèves, qui durent s'y mettre à trois pour l'éliminer. Ils s'en sortirent sans aucune blessure grave, mais Yuuji, tête brûlé qu'il était, écopa d'une vilaine entaille à la hanche.
Et cette blessure n'eut pour effet que de faire augmenter l'angoisse de Fushiguro. Auparavant, ce qui le terrifiait c'était la scène de la mort de son ami. Mais depuis son retour, une angoisse bien plus grande l'avait saisi ; celle de le perdre à nouveau. Il était par conséquent devenu bien plus protecteur envers le plus jeune, même s'il ne le montrait pas forcément.
C'est donc ainsi que les trois compères rentrèrent au lycée, fatigués de leur journée. Megumi accompagna Yuuji à l'infirmerie, s'assura que la blessure n'était pas grave et alla se coucher sans prendre le temps de manger.
Son petit manège se répéta. À trois heures trente, il sortit dehors, puis fut rejoint par Itadori.
Cela faisait déjà trois nuits de suite que cette petite scène se produisait. Et encore une fois, ils restèrent ainsi, Megumi dans les bras de Yuuji, sans un mot.
A chaque fois, Fushiguro retournait se coucher de lui même, ne voulant pas déranger son ami trop longtemps.

Le lendemain, en sortant de sa chambre, le brun tomba sur Itadori qui venait probablement de sortir de sa chambre aussi.

- Oh tiens Fushiguro tu tombes bien, je peux te parler cinq minutes ? demanda-t-il en souriant.

Le jeune homme acquiesça, intrigué de ce qu'il pouvait bien avoir à lui dire. Ils entrèrent dans la chambre du brun pour être plus au calme.

- J'avais juste une question sur tes cauchemars, si ça te dérange pas, déclara le plus jeune.

Megumi sentit une sueur froide couler le long de son dos. Ils n'en avaient jamais parlé en dehors de ces moments la nuit, quand ils étaient dans leur bulle.

- Hum.. Oui vas y, répondit-il.

- La première fois tu m'as dit que tu voyais la scène avec Sukuna, mais maintenant que je suis revenu, c'est toujours ça ?

Il avait vu juste.

- Non.. maintenant ce sont des scènes qui ne sont jamais arrivée, mais à la fin l'issue est toujours la même, répondit le brun, un peu mal à l'aise.

-.. La mort ? hésita Yuuji.

Fushiguro hocha la tête gravement. Itadori sembla réfléchir quelques instants.

- Je vois. Bon, on va déjeuner ? s'exclama-t-il, ayant retrouvé son entrain.

Étonné qu'il ne voulut pas en savoir plus, l'étudiant le suivit tout de même jusqu'au réfectoire. Ils y retrouvèrent Kugisaki, discutant tranquillement avec Maki et Panda, à côté d'Inumaki qui les écoutait seulement. Leur journée pouvait commencer.
Cette fois ci, ils n'eurent qu'un entraînement avec leur professeur. Pas de blessure donc. Megumi se rassurait qu'après cette journée, il devrait passer une bonne nuit. Après le repas, il se dirigea vers sa chambre, appréhendant déjà la suite.
Il était en train de se changer lorsque l'on toqua doucement à la porte. Il alla ouvrir, et tomba nez à nez avec son ami, qui tenait un futon dans ses bras.

- ..Itadori ?

L'autre le regardait tout sourire.

- Je dors chez toi cette nuit ! s'exclama-t-il.

- Mais.. Pourquoi ?

Megumi ne comprenait pas.

- Pour éviter que tu cauchemarde ! Si je suis là, ton cerveau se dira peut être que tout va bien, et tu passeras une bonne nuit.

Le brun sembla réfléchir. Après tout, cela valait le coup d'essayer. Il le laissa entrer installer son lit de fortune à côté du sien.

- Pourquoi tu te donnes tant de peine pour moi ? demanda subitement Fushiguro.

Yuuji se retourna vers lui, l'air étonné.

- Ben, parce que t'es mon meilleur pote !

À ces mots, Megumi sentit une douce chaleur s'installer dans son ventre, bien plus agréable que la petite boule d'angoisse de d'habitude. Il en était certain, cette nuit allait bien se passer. Les deux étudiants discutèrent quelques instants avant de se coucher et s'endormir.

Mais à trois heure du matin, le plus âgé se réveilla une énième fois, paniqué. Il ne maîtrisait plus sa respiration, ce qui eut pour effet de réveiller son voisin.

- .. Fushiguro ? murmura une voix endormie.

Le brun ne répondit pas, trop occupé à tenter de respirer correctement. Alors le plus jeune se leva, se glissa doucement sous les draps de son camarade et, comme à son habitude, l'enlaça doucement. L'état de Megumi se stabilisa rapidement, et il finit par répondre timidement à l'étreinte. La douce chaleur était venue remplacer la terrible angoisse, pour son plus grand bonheur.
Sans un mot, ils se rallongèrent, et Yuuji, face au dos de Megumi, vint enrouler ses bras autour de son ventre.