Itafushi - Terreurs nocturnes

Douceurs Nocturnes

   Yuuji, de son côté, était en train de chercher des médicaments dans l'infirmerie. Mais il cherchait sans chercher. Sa tête était ailleurs. Il se repassait la scène d'il y a quelques minutes en boucle. Il revoyait le visage de Megumi tout près du sien, et le contact de son front contre ses lèvres. Il sentait dans son ventre une douce chaleur. Et Yuuji donnerait tout pour qu'elle reste là. Le garçon avait remarqué qu'elle n'était là uniquement que lorsqu'il était proche de Megumi. Mais là, elle était bien plus intense.
Il sortit doucement de ses pensées et trouva une boîte de paracétamol. Il prépara un verre d'eau dans lequel il plongea un cachet et rejoignit la chambre du brun.

- Voilà pour toi, lui dit-il tout sourire.

Megumi le remercia et but le verre d'une traite. Il passa doucement la main dans les cheveux d'Itadori avant de s'allonger dos à lui. Le plus jeune sentit des couleurs s'installer dans son ventre. Il s'étendit à son tour et passa ses mains autour de la taille de Fushiguro. Les couleurs s'intensifiaient. Il serra un peu plus fort.
Soudain, l'une des mains du brun vint se poser sur celles de Yuuji, et il les guida maladroitement sous son tee-shirt. Et sans qu'ils ne se disent un seul mot, le plus jeune compris le petit manège de Fushiguro. Il commença à effleurer son ventre, et vint caresser du bout de ses doigts toute la peau nue qu'il avait à disposition. Ils restèrent ainsi, écoutant la respiration l'un de l'autre, pendant de longues et délicieuses minutes.
Puis Itadori vint loger sa tête au creux du cou de Fushiguro, et timidement, déposa ses lèvres sur sa nuque. Yuuji jura que jamais il n'avait senti une telle sensation au fin fond de son ventre. Les couleurs virevoltaient entre elles. Alors il continua de déposer des baisers, sur sa nuque, dans ses cheveux épais, à la naissance de son dos.
Megumi, lui, crut mourir de bonheur. Son cœur avait entamé une symphonie, rythmée mais en même temps si douce. Et puis, il eut envie d'essayer lui aussi.
Alors il se retourna vers Yuuji, passa timidement ses mains dans son dos, et après quelques instants d'hésitation, il déposa ses fines lèvres sur le front d'Itadori, qui sentit son ventre imploser. Ce n'était plus une valse de couleurs, mais un véritable carnaval. Fushiguro se recula, et planta son regard dans celui de Yuuji. Lui, détaillait chaque parcelle de visage, avant de s'attarder sur ses lèvres. Était-ce si mal s'il avait envie de les effleurer des siennes ? Inconsciemment, leurs deux visages se rapprochaient. Leurs nez se touchaient, et il pouvait sentir la respiration de l'un l'autre sur leurs visages rouges. Yuuji passa sa main derrière la tête de Megumi, et commença à entortiller ses doigts autours de ses mèches folles. Alors le brun, suivant seulement son instinct, s'approcha encore un peu et déposa un baiser sur les lèvres d'Itadori. Cela ne dura que quelques centième de secondes, mais cela suffit à Yuuji pour tomber définitivement addict.

- Tu.. tu peux refaire ça..? murmura-t-il timidement.

Le brun ne se fit pas prier et déposa sa main sur la joue de son voisin pour l'attirer vers lui. Il l'embrassa de nouveau, mais cette fois ci, Itadori vint l'approfondir en bougeant un peu ses lèvres. Jamais les deux garçons n'avaient embrassé quelqu'un de leur vie, mais ce qu'ils étaient en train de faire leur semblait si naturel qu'aucun des deux ne se posaient de questions.
Alors ils s'embrassèrent, carressant leurs joues, jouant avec leurs cheveux. Dès qu'ils s'arrêtaient pour reprendre leur respiration, l'un des deux venait se jeter sur les lèvres de l'autre, entamant un énième baiser plus passionné que le précédent. Fushiguro pensa que c'était la meilleure nuit qu'il eût passer de sa vie.
Après de longues embrassades, Yuuji se recula pour admirer le visage de son voisin.

- Wow, lâcha-t-il.

Cela eut pour effet de rendre les joues de Megumi plus cramoisie qu'elles ne l'étaient déjà. Il détourna le regard, ne pouvant pourtant s'empêcher de sourire. Yuuji le serra contre lui, et sans un mot de plus, le sommeil les rattrapa. Ils s'endormirent ainsi, enlacés et plus heureux qu'ils ne l'avaient jamais été.