Un bruit de moteur perturba le silence olympien de la propriété. Les roues de voiture vinrent fouler l'allée terreuse. Un son de crissement, suivit de l'arrêt du moteur, marqua la fin de la perturbation du chant des cigales.
Une fois sorti de sa voiture, le soleil frappa le corps engourdi de Minho. Sa chemise bouffante collait horriblement sa chaire couverte de sueur. Le trajet ne fut pas de tout repos, mais il était enfin arrivé dans le Nord de l'Italie, le 21 juin 1990. Accoudé à sa portière, un sourire fissura la commissure des lèvres du jeune homme. Il était heureux que sa tante n'ait finalement pas vendu sa villa. Sur sa route, Minho eut la joie de redécouvrir les champs et leurs odeurs, les paysages à pertes de vues, loin des centres commerciaux et autres bâtiments pouvant perturber le charme d'un village reclus.
Il faisait chaud et il n'y avait pas d'ombres. L'odeur du romarin envahissait tout, Minho retrouva la vieille allée bordée de pins, le bruit des graviers qui crissent sous les pneus, le roucoulement des colombes, et derrière la villa, il y avait le champ de lavande sauvage et les tournesols qui lèvent leurs têtes vers le soleil. Il y avait la piscine, le clocher, le monument aux morts de la Piave, le terrain de tennis la grille bringuebalante qui mène vers la crique rocheuse, la stridulation des cigales.
D'un geste énergique, il ferma sa portière et grimpa les quelques marches en marbres qui le séparaient de la grande porte d'entrée. Minho appuya sur la sonnette avant de se faire accueillir par une des domestiques de sa tante. Tel ne fut pas sa surprise en voyant le châtain.
" Minho ! La vielle dame ne perdit pas une seconde de plus avant de prendre le jeune homme dans ses bras. Ta tante ne m'a pas prévenu de ta venue ! L'Italienne l'entraîna à entrer. Comment vas-tu ?
- Je vais très bien Mafalda, et vous ? L'Italienne lui offrit un sourire avant de jeter un œil à l'horloge dans l'entrée.
- Bien, bien ! Je vais appeler Eulelio pour prendre tes valises. Ta tante est dans le jardin. Tu manges ici ce soir mon beau ? Répondît la vielle femme qui semblait lister les éléments auxquels elle devait s'occuper.
- Je ne sais pas encore si j'aurais faim, mais je veux bien que tu me mettes des couverts. La servante s'empressa de hocher la tête avant d'offrir un dernier sourire à l'homme face à elle avant de repartir à ses occupations. Merci Mafalda. »
Minho laissa son regard parcourir l'habitation de sa tante. De toutes ses habitations, celle-ci était sa préférée, il y avait passé le plus de temps depuis ses dix-sept ans. Les pas du jeune homme se firent entendre dans toute l'entrée, les claquements sur le parquet froid se mêlèrent aux sons lointains d'un piano qui était à l'étage.
Les yeux noisette du garçon admirèrent les tableaux de la renaissance italienne. Ce n'était pas le mouvement artistique favoris de notre étudiant en art, mais il mentirait en disant qu'il n'affectionnait pas tout particulièrement certaines œuvres. En effet, il avait un amour pour les œuvres scandaleuses, ravageuses des codes, leur trouvant quelque chose en plus.
Minho jeta un bref regard à sa montre avant d'être interpellé par l'arrêt du fond sonore antérieur. Quelques éclats de voix, qui semblait venir de l'étage du dessus, parvinrent aux oreilles du coréen. Bien vite, des bruits de pas précipiter firent écho dans l'habitat. Le regard du châtain suivit les pieds nus puis la longue robe de sa tante. L'air qu'elle humait et sa marche se coupèrent brusquement lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de son neveu. Ses pas précipités reprirent leurs rythmes jusqu'au jeune homme qui avait tant manqué à son cœur. Minho ne put enlever le large sourire qui vint étirer ses traits lorsque sa tante accourra presque vers lui. Les bras frêles de la jeune femme s'élevèrent afin que le bout de ses doigts puisse enfin apporter de douces caresses à la peau finement recouverte de sueur du jeune homme face à elle. Un instant passa lors duquel le regard des deux homologues ne se quittèrent que pour faire rencontrer leur corps davantage. Sa tante le rapprocha plus près d'elle en poussant délicatement la tête de son neveu sur son épaule. Minho inspira la fragrance rassurante de sa tante afin de se délecter du moment. La jeune femme se recula afin de mieux jauger son neveu d'un regard fier.
« Miele, prononça l'aînée, regarde toi comme tu as grandi ! Un bel homme occupé, qui arrive enfin à trouver le temps de visiter sa tante ! Elle ricana tout en remettant le col de sa chemise.
- Novah... Je réussirais toujours à te voir dans l'année. Répondît Minho en soufflant discrètement, c'est vrai que j'ai pas pu pendant deux ans, visiter sa tante était devenu un projet trop compliqué.
- J'me fais pas de soucis. J'aurais toujours de la visite l'été dans cette villa. Dit-elle en se rapprochant de l'escalier en marbre. Je sais que c'est ta préférée. Ponctua-t-elle par un clin d'œil.
- Tu m'as dit que je n'allais pas être seul cet été ? Il est déjà arrivé ? Novah hocha de la tête tout en émettant un son.
- Il est dans la chambre d'ami, celle collée à la tienne. Fit-elle en donnant un signe de tête vers l'étage du dessus.
- Pourquoi est-ce qu'il doit forcément se mettre là-bas ? Avec toutes les chambres, me fais pas croire qu'il a choisi celle collée à la mienne. Minho souffla d'agacement, il n'avait en aucun cas envie de partager la salle de bain de sa chambre, faire attention aux bruits, de peur de réveiller ou de déranger... Novah ne quitta pas son sourire en coin délicat devant les airs capricieux de son neveu.
- Ne me crois pas si c'est ce que tu préfères. Je l'ai pourtant prévenu. Les sourcils relevés du châtain encouragèrent la jeune femme à s'expliquer davantage. C'est avec un soupir agacé et amusé qu'elle poursuivit. D'à quel point tu détestes vivre avec quelqu'un, qu'à tous les coups, tu allais garder la même chambre que tu as depuis tes dix-sept ans. Mais il est tombé amoureux de la vue sur le jardin, même si, de sa chambre, il voit plus l'allée. Minho allait répliquer avant de se faire couper par des claquements rapides contre les escaliers. D'un bref regard, les deux Lee se mirent d'accord sur les chambres, signe que la discussion était désormais terminée. Le corps d'un blond à la chevelure désordonnée se détacha du marbre et continua sa route sous l'œil étonné du nouvel arrivant pour terminer sa route devant celui-ci.
- Minho, c'est ça ? Le surnommé afficha un sourire en coin similaire à celui de sa tante avant de hocher la tête. Le fameux solitaire qui ne supporte pas la cohabitation. Prononça le blond en se tournant légèrement vers son hôte. Le châtain se mordit l'intérieur de la joue afin de ne pas répliquer. Un rire passa les lèvres de Novah avant qu'elle n'émette un son confirmant ses dires. Eulelio est déjà allé chercher ses affaires ?
- Je ne l'ai pas vu passer. Répondit Minho en jetant un regard à l'horloge. Sa tante avança vers les deux jeunes hommes en constatant à son tour l'heure.
- Il va être dix-huit heures et demie, à cette heure, il doit sûrement ramener un poisson de la rivière qui est derrière. Conclus la jeune femme de sa voix douce, mais rauque due à ses cigarettes. Elle se mit entre les deux garçons.
- Je vais aller chercher ses affaires. Prononça le blond avant de partir vers la Ford du châtain.
- Merci... face à la confusion de son neveux, Novah s'esclaffa. Minho la rejoignit accompagné d'un doux rire en passant son bras autour de la taille fine de sa tante. Celle-ci tourna sa tête vers son neveu en le contemplant. Le sébum de sa peau ajoutait une fine couche brillante à sa peau vierge de mélanine italienne. Ses cheveux châtains qui ne demandaient qu'à être éclaircis par le soleil d'un temps estivale. Ses fines lèvres étirées en un doux sourire en scrutant de ses yeux noisette le corps du blond qui sortait ses valises remplies, afin de profiter de sa tante. Elle en était sûre, ses deux visiteurs allaient s'adorer.
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𝐟𝐚𝐯𝐨𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐬𝐭 𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭𝐦𝐚𝐫𝐞 - 𝗆𝗂𝗇𝗌𝗎𝗇𝗀
Fanfiction𝐌.𝐒 [ 𝐡𝐚𝐧. 𝐣𝐢𝐬𝐮𝐧𝐠 - 𝐥𝐞𝐞. 𝐦𝐢𝐧𝐡𝐨 ] Lorsque les doux souvenirs sucrés de cet été 90 traversaient l'esprit de Jisung, c'était le brun, étudiant en art, un peu trop indépendant et friand de liberté, le sujet principal. Ou plutôt le pe...