Le châtain n'avait pas menti, ils avaient passé une heure dans le bâtiment. Minho expliquait sous son œil critique et connaisseurs chaque œuvre qu'ils rencontraient. Jisung avait la sensation de constamment apprendre quelque chose en compagnie du châtain.
Ils étaient désormais assis sur l'herbe face à un ruisseau. La terre s'était rapidement séchée sous la chaleur italienne. Le châtain expliquait une œuvre que le plus petit n'avait pas saisie quand celui-ci coupa la parole de son aîné pour prononcer une question qui lui taraudait depuis un moment maintenant.
« Qu'est-ce que tu ne sais pas Minho ?
Le concerné soupira un instant avant de rigoler faiblement. Il se rassit avant de planter son regard vers le ruisseau.
- Je ne sais rien des choses qui sont importantes Jisung. Soupira-t-il.
- Quelles choses importantes ? S'empressa de répondre le cadet soudain plus sérieux face à l'air maussade du plus âgé.
- Les sentiments par exemple, les choses simples de la vie. Jisung fronça les sourcils, n'était-il pas le plus connaisseur de l'indépendance, de la liberté, du danger et de l'interdit ? Il aurait aimé lui dire qu'il aurait pu le lui faire découvrir, ces fameux sentiments qui le tourmentaient au moment même. Le concerné gloussa une nouvelle fois. J'ai l'impression que tu me surestimes des fois. Avoua le châtain. Je passe ma vie à étudier les belles œuvres, la belle musique, les belles peintures, les belles sculptures dans l'unique but de les comprendre, de ressentir quelque chose à travers elles. Je passe ma vie à mieux comprendre les règles de la vie dans le but de mieux les enfreindre pour enfin ressentir un semblant d'exaltation devant ce sentiment de liberté, de différence. Mais la vérité, c'est que je n'ai jamais eu l'impression de ressentir la joie d'une vie simple et calme. Non, en réalité, je cherche constamment le mouvement, l'action parce que je me suis borné que c'est là que les meilleures sensations se font ressentir. Mais plus le temps passe, et plus j'ai l'impression que les gens bénéficiant de la sérénité et du calme sont les plus heureux et les plus connaisseurs de ce que c'est de réellement vivre et de ressentir. »
Jisung resta bouche bée et se contenta d'hocher la tête sans savoir quoi répondre, quoi expliquer ou conseillé à son aîné. En vérité, il avait surtout l'impression d'avoir déconstruit un mythe. Minho avait raison, il l'avait sûrement trop surestimé. Selon lui, Minho était l'une des rares personnes à connaître ce qu'était la réelle sensation de liberté, la vraie, avec tous ses cadeaux et ses sentiments. Dorénavant, lorsqu'il l'observait, là, assis dans l'herbe face à un simple ruisseau, sous la lourde chaleur italienne, il n'avait rien d'un garçon insatisfait et mélancolique. Pourtant, Jisung avait l'éternelle conviction que Minho serait le seul à lui avoir fait ressentir les meilleures sensations qu'il n'avait jamais expérimentées, là, cet été, sous la canicule italienne.
« Ça n'a rien avoir, et je n'ai sûrement pas mon mot à dire sur votre relation mais-
- Dit c'que tu penses l'écureuil. Coupa le plus âgé en voyant l'air pensif de son cadet qui se triturait trop l'esprit.
- Tu devrais appeler Louisa, elle avait l'air plus froide envers nous quand on l'a quitté le soir où on s'était vu. Confia Jisung qui s'en voulait d'avoir peut-être mis un écart entre eux sans le savoir.
- Je l'ai fait, t'inquiètes. Le garçon aux airs de rongeur fit une mine surprise, il ne lui en avait pas parlé ? Non pas qu'il devait tout lui confier, mais il se sentait trahi quelque part. Elle m'a dit qu'on se verrait plus tard et qu'elle avait besoin d'air pour l'instant.
- Ah bon ? C'est pas à cause de moi, j'espère ? Le châtain pouffa un instant.
- T'es pas le centre du monde Jisung... Le concerné se sentit bête et égoïste, mais se ravisa en écoutant la suite du récit de son acolyte. Nan, elle avait besoin d'air pour oublier les quelques sentiments amoureux qu'elle avait envers moi.
- Prends soin d'elle Minho. Je sais c'que ça fait de mettre de côté quelqu'un sans le savoir et le regretter plus tard.
- Je ferais attention dans ce cas.
- Avant que je quitte le lycée, j'avais une bande de potes. On était inséparable, on n'en voyait pas un sans tous les autres. Minho gloussa en comprenant les mots de Jisung, lui-même connaisseur de ce genre de groupe d'ami qui semble invincible. Mais les autres ont commencé à avoir des projets, on se perdait de plus en plus de vue jusqu'à ce qui en est un qui fasse la remarque. Une grosse dispute à éclater alors d'autres groupes se sont formés et on a fini par plus se parler juste pour ça. J'ai toujours regretté de ne pas avoir réussi à réformer le groupe ou à juste m'en faire un autre. Alors fait attention aux gens qui te sont chers. C'est tellement simple de passer du titre « d'ami proche » à « étranger »... »
Minho se pinça les lèvres en voyant la mine triste de son cadet. Il passa un bras sur sa taille pour l'attirer contre lui. Comme pour lui dire qu'il serait là et qu'il ferait attention à lui comment ils auraient dû. Jisung sentit ses joues chauffées, mais il ne savait pas dissocier si elles étaient de cette couleur par la honte d'avoir déballé cette histoire enfantine ou la chaleur de la peau du plus âgé sur la sienne. Il leva ses yeux mouillés pour rencontrer les yeux chocolat du châtain qui transmettaient une envie de réconfort, d'aide, de protection. Jisung l'aurait remarqué s'il n'était pas trop absorbé par les orbes de son aîné. Si le visage de celui-ci restait souvent de marbre, ne laissant passer que quelques émotions, ses yeux étaient la parfaite antithèse. Après tout, les yeux avaient un second nom de « miroir de l'âme ». Jisung cherchait constamment à savoir quelles émotions, sensations se cachaient sous les traits fins de son aîné, sous sa peau d'une teinte hâlée, alors qu'il ne pensait jamais avoir les réponses à ses questions, ses yeux les lui donnaient sur un plateau d'argent.
Qu'est-ce qu'ils auraient donné pour rester là, cet été, tous les deux, sans les tracas extérieurs ?
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𝐟𝐚𝐯𝐨𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐬𝐭 𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭𝐦𝐚𝐫𝐞 - 𝗆𝗂𝗇𝗌𝗎𝗇𝗀
Fanfiction𝐌.𝐒 [ 𝐡𝐚𝐧. 𝐣𝐢𝐬𝐮𝐧𝐠 - 𝐥𝐞𝐞. 𝐦𝐢𝐧𝐡𝐨 ] Lorsque les doux souvenirs sucrés de cet été 90 traversaient l'esprit de Jisung, c'était le brun, étudiant en art, un peu trop indépendant et friand de liberté, le sujet principal. Ou plutôt le pe...