Le soleil montait. Les premières lueurs se faufilèrent entre les maisons, les branches d'arbres, les herbes. Le soleil venait de se lever, présageant déjà une chaleur insupportable où les murs en pierre blancs étaient impossibles à regarder sans lunettes de soleil, où les chiens restaient à l'ombre et personne ne s'osait à sortir de chez soi. Mais pour l'instant, l'air était doux, la rosée du matin caressait la nature pendant que la pulpe des doigts d'un garçon caressait la peau d'un autre. Ils profitaient de ce silence là où personne n'allait les déranger, où le seul témoin était le soleil.
Quel jour étions-nous ? Quelle année ? Quel mois ?
Peu importait tant que les deux garçons étaient ensemble. L'un sur le ventre à réprimander quelques frissons lorsque l'autre caressait sa peau distraitement en observant de la fenêtre le jour se lever, un bras sous sa tête.
Qu'allaient-ils faire de leur journée ? Se parler avait semblé être la première option, elle semblait plutôt principale et majeure avec le contexte. Pourtant, ils ne ressentaient plus le besoin ni l'envie de parler. Triste ironie puisqu'ils avaient tous les deux écrit des milliards de mots sur ce qu'ils ressentaient pour l'autre sans jamais se les montrer. C'était sûrement mieux comme ça. Ne pas demander d'explication, laisser faire les choses, attendre qu'une opportunité vienne pour mettre les choses à plat et se confronter, s'expliquer.
Ou peut-être devraient-ils en parler. Parce que garder les choses dans un coin de tête et les ressortir dans une dispute par exemple n'étaient pas la meilleure idée possible. Peut-être devraient-ils prendre une pièce au hasard dans la villa et discuter de tout et de rien sur cet été.
Ils n'en savaient rien. Parce que pour une fois, ils avaient eu envie de se focaliser sur le présent. Que si n'importe quoi se passait, ils avaient profité de l'instant présent sans chercher quel mot était plus approprié pour un sentiment, une émotion, quelque chose d'indicible qu'on devait pourtant décrire et expliquer pour chercher à mieux se sentir après et ne pas avoir de regret, comme pour honorer le soi qu'on était et lui prouver qu'on l'a fait, n'oublier aucun sentiment, aucune pensée qui était forte et semblait insurmontable il n'y a pas si longtemps de ça.
Le temps était doux et ils n'avaient rien à faire de leur journée. Peut-être passeraient-ils au bar où ils jouent aux cartes et en passant, ils iraient voir Louisa qui les accueillerait d'un œil doux et affectueux et sans trop poser de question, ils boiraient une limonade fraîche faites par sa mère au fond de son jardin en discutant de tout et rien. Et en fin de journée, ils iraient boire un verre dans un restaurant pas très cher et pas trop loin de la villa, enfin pour savourer, ils finiraient par se baigner dans l'étang. Ou alors peut-être, ils changeraient de plans et découvriraient une nouvelle partie du pays.
La vérité, c'était qu'une infinité de possibilités s'offraient à eux et ils en étaient autant effrayés qu'excités. Ensemble, les possibilités se décuplaient, ils avaient tant de temps à rattraper, tant de choses à réparer en prouvant à l'autre qu'il faisait un effort et qu'il comprenait maintenant ses erreurs.
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𝐟𝐚𝐯𝐨𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐬𝐭 𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭𝐦𝐚𝐫𝐞 - 𝗆𝗂𝗇𝗌𝗎𝗇𝗀
Fanfiction𝐌.𝐒 [ 𝐡𝐚𝐧. 𝐣𝐢𝐬𝐮𝐧𝐠 - 𝐥𝐞𝐞. 𝐦𝐢𝐧𝐡𝐨 ] Lorsque les doux souvenirs sucrés de cet été 90 traversaient l'esprit de Jisung, c'était le brun, étudiant en art, un peu trop indépendant et friand de liberté, le sujet principal. Ou plutôt le pe...