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Jisung fumait distraitement au bord de sa fenêtre

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Jisung fumait distraitement au bord de sa fenêtre. Ses larmes coulaient d'elles-mêmes sur ses joues pleines. Sa gorge était serrée, les tremblements de son corps imageaient son état. Jamais il n'aurait pensé en arrivée là. Il voulait revenir au stade de connaissance, des premiers flirts, de l'érotisme sans réels sentiments. Il se sentait bête, affreusement bête. Croire à un amour sincère, réciproque, passionnelle avec son voisin de chambre en période estivale était la pire utopie, son plus beau cauchemar. Parce qu'après tout, avant rien, Jisung n'avait fait que de tomber peu à peu sous les charmes de son ainé. Il avait la conviction intime qu'il lui faudrait plus d'une journée pour lister les qualités du châtain. Il se sentait minable. Minable face à lui, minable face à ses propres comportements et ses rêves enfantins. Il se sentait minable pour ne pas réussir à le détester, rien qu'un peu. Jisung ne pouvait s'empêcher de sentir quelque chose lorsque le visage fin de Minho arrivait dans son esprit. Pourtant, le blondinet souffrait parce qu'il savait d'avance qu'oublier l'étudiant en art ne sera pas tâche aisée. Qu'il le verrait sûrement tard le soir dans les abîmes de son sommeil, lui, le personnage principal de son plus beau cauchemar.

La nuit était sagement arrivée. Les bruits douteux des oiseaux se faisaient entendre dans la villa aux fenêtres ouvertes. La journée avait défilé sans qu'il ne s'en rende compte. Jisung écrasa sa cigarette dans le cendrier qui comptait déjà cinq mégots en quelques minutes. Il fallait qu'il l'oublie, qu'il se concentre pleinement sur ses recherches étudiantes qui étaient d'ailleurs la raison principale de ce départ en Italie. L'oublier allait être dure, mais pas impossible. Comme lui avait si bien dit sa mère, "si les choses n'arrivent pas comme on l'aurait souhaité, c'est tout simplement qu'elles ne devaient pas arriver".

En passant par la chambre de son ainé pour aller se chercher un verre d'eau dans la cuisine, il vit le châtain assoupi sur son bureau. Jisung ne put s'empêcher d'aller le voir. Un sourire tendre prit place sur son visage rougit et fatigué de sa séance de larme. Le blond prit sa couverture pour recouvrir le corps assoupi du garçon qui venait de briser son cœur. Un carnet était ouvert devant le garçon, son regard effleura rapidement les pages lorsque ses yeux tiquèrent sur son nom gravé sur le papier. Une voix intérieure lui dit de ne pas violer l'intimité de son ainé, mais sa curiosité et son amour encore flamboyant la firent taire.

"Je ne sais pas comment lui dire que je ne veux de lui que pour un été. J'aimerais lui dire que je voudrais garder un souvenir de lui uniquement parfumé d'encens de Novah, coloré par les jaunes d'œufs et la couleur de l'eau, stocké en Italie accompagné de ses pavés et de cet été 90. Je n'ose pas lui dire de peur de lui faire de la peine, mais, est-ce que garder mes pensées dans ce maudit bout de papier est une meilleure alternative ?

Jisung, tu veux que de nouveaux souvenirs se créent avec moi en Corée ou là où je déciderais d'aller. Tu penses tout savoir de moi quand je me demande si tu sais à quel point tu ne sais pas. L'unique vérité, c'est que je suis terrifié de tout foirer, qu'une fois dans notre train-train quotidien cette relation si plaisante soit gâchée par l'ennui de l'autre.
Comment te faire sentir si précieux et unique quand mes draps n'ont connu que la sueur des ébats d'une nuit ? Ma fierté me ronge pour admettre qu'il faudrait sûrement que je songe sérieusement à ma vision de l'amour.

𝐟𝐚𝐯𝐨𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐬𝐭 𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭𝐦𝐚𝐫𝐞 - 𝗆𝗂𝗇𝗌𝗎𝗇𝗀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant