« Si en ce moment même vous lisez cette lettre, c'est qu'il est sans doute déjà trop tard. Je suis sûrement déjà partie. Partie loin, très loin. Assez loin pour fuir ces six abrutis qui ont gâché ma vie pendant les quatre dernières années. »
Des sou...
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— Mais t'es dingue ! crie Tobias alors que la porte se referme sur lui.
— Chut ! Il arrive !
Prise de panique, je fonce sur mon lit en m'étalant comme une crêpe. J'attrape le livre qui gît sur ma table de nuit pour faire mine, avant de compter. S'il n'arrive pas d'ici cinq secondes, alors il aura été plutôt gentil.
1...2...3...4 !
Kamyl débarque en trombe, ses chaussettes glissant sur le parquet de ma chambre. Exaspérée, je soupire avant de lever les yeux au ciel.
— Bonjour femme ! lance-t-il en d'un air théâtral.
— Bonne journée ?
— La pêche a été bonne. Regarde-moi ça !
Hystérique, mon coloc agite quelque chose sous mon nez. Un bout de papier avec un numéro inscrit au dessus semble me narguer et me rappeler à quel point mes relations sont rouillées.
— J'ai rendez-vous ce soir ! dit-il, après un clin d'œil.
— Comme à peu près tous ceux de la semaine, je souffle en me moquant.
— Tu es jalouse ? Mes bras te manquent ?
Je bondis en le fusillant du regard.
— C'était une nuit ! Une seule ! Et je... espèce d'abruti ! râlé-je en lui envoyant un coussin en pleine tête.
L'asiatique rit avant de me le renvoyer violemment. Je sursaute au moment ou un bruit sourd brise le silence de la pièce. Je serre les dents quand je saisie d'où il provient. La porte du placard tremble dans le dos de Kamyl et je prie pour qu'il ne pose pas de questions.
— C'est quoi ce bruit ? demande-t-il en se redressant.
— Sûrement Blossom qui a fait tomber quelque chose.
— Tu crois ? fait-il, sceptique, tandis qu'il observe chaque recoin de la pièce.
— La salle de bain est juste derrière ce mur, je lui rappelle en désignant le placard.
Alors qu'il s'en approche, mon sang pulse dans mes veines et je me pince les lèvres. J'explose de rire lorsque mon coloc se met à toquer quelque coups sur la porte de mon dressing.
— Tu nous fait quoi là ?
En ignorant ma question, il se met à hurler :
— Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Est-ce que Blossom va bien ?
La scène est si comique que je ne peux m'arrêter de rire.
— T'es complètement fou ! j'envoie en le rejoignant difficilement. Va plutôt voir comment va ta sœur !
Comme s'il comprenait enfin qu'il est ridicule, Kamyl laisse sa main en suspens tandis qu'il s'apprêtait à l'abattre de nouveau sur le mur.
