|| 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎

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How Could I Forget, Zero Horizon

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How Could I Forget, Zero Horizon

J'ai souvent eu tendance à penser que le respect s'acquiert au fil du temps. Que c'est une forme de profonde reconnaissance à l'égard d'autrui qui se mérite à force d'actes et de preuves. Mais je me trompais. Et ce n'est pas le seul et unique sujet sur lequel je me trompais jusqu'à maintenant. Parce que, comment peut-on être respecté si on ne laisse ni la chance ni le temps nécessaire ? Comment peut-on être écouté et considéré lorsque notre image est salie par les rumeurs et piétinée par la rancoeur ?

Lorsque la cloche sonne pour annoncer la fin du cours, je me lève d'emblée, sourire aux lèvres. J'ai longuement réfléchi si cela en valait la peine, mais à présent, je suis persuadée qu'en parler est la meilleure façon d'avancer. Attrapant une craie sur le bord du tableau, j'ordonne à mes élèves de rester tranquille le temps que je note le devoir.

— Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? Vous y répondrez pour demain, annoncé-je tandis que les voix désespérées de mes élèves fusent dans la salle. Vous pouvez y aller.

Je rassemble mes affaires avant de les fourrer dans mon sac en bazar et de quitter la pièce. Le hall est bondé et il m'est difficile de me frayer un passage au milieu de tous ces étudiants qui s'empressent de sortir. Je joue des coudes tant bien que mal en m'excusant.

Une fois arrivée dans la salle des profs, je récupère quelques affaires avant de rejoindre mes collègues qui discutent autour d'un café, copies en mains pour la plupart. Je suis à peine installée que le principal, Monsieur Park, me saute presque dessus.

— Bonjour Noreen ! Vous avez passé un agréable weekend ? J'ai à vous parler.

— Que puis-je faire pour vous ? demandé-je en ignorant sa question idiote.

— Nous aurons un nouveau professeur d'enseignement sportif d'ici quelques jours, m'explique le petit homme chauve en s'installant sur une chaise non loin de moi. Seriez-vous disponible pour lui faire visiter nos locaux et lui expliquer comment se passe le rythme de la vie ici ? Je serai en formation et...

Agacée de le voir en revenir à parler de lui comme à son habitude, je le coupe pour tenter de le rassurer.

— Oui, bien sûr.

— Maintenant, il n'y plus qu'à voir combien de temps il va mettre avant de démissionner. À croire que ce poste est une véritable malédiction... marmonne le proviseur en se levant comme s'il avait le feu au derrière.

Sa chaise tombe à la renverse, et il continue de parler tout seul, la ramassant pour la remettre d'aplomb sur ses quatre pieds. Étouffant un rire, je baisse la tête pour ne pas me faire trahir.

Une fois la porte de la salle refermée derrière son passage, nous nous détendons enfin.

— N'empêche qu'il a raison, ce grand fou, lance un prof de maths. Ils finissent tous par s'en aller sans motif valable.

FLETCHER Don't forget her ;  / EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant