||𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚎𝚝-𝚞𝚗

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Je m'engouffre à travers les bois

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Je m'engouffre à travers les bois. Je suis aussitôt essoufflée, pourtant je continue d'avancer. Je pose un pied après l'autre, contrôle mon souffle, prends de la vitesse. Le paysage défile à toute vitesse et le vent me claque le visage, mais je serre les dents et ignore l'agacement que ça provoque en moi.

Le feuillage craque sous le poids de mes semelles et les efforts de ma respiration sifflante. La lampe torche de mon téléphone m'aveugle, mais que je suis incapable de continuer sans elle.

— Tobias ? crié-je en portant mes mains à ma bouche.

Je m'arrête brusquement pour analyser ce qui se trouve autour de moi. Les arbres, plantés par  centaines dans cet endroit aussi accueillant qu'une porte de prison, semblent vouloir m'engloutir sauvagement. Je réprime un frisson avant de lever le nez par delà le ciel. Le croissant de lune brille de milles feux. Je l'observe un moment, pensive, apaisé presque, par la clarté qui s'en dégage.

Puis l'instant présent me rappelle à la vie. Je cligne des yeux.

— Tobias ! Tobias !

Mes poumons me brûlent. Ma cage thoracique appelle désespérément à l'aide, comme si mon propre corps ne pouvait plus la supporter, comme si tout était subitement trop étroit, trop angoissant, trop... trop.

Le silence m'envahit. Je pose les mains sur mes cuisses et me penche pour pouvoir prendre appui sur moi-même.

Je jure en m'adossant alors contre un arbre. Je reste ainsi quelques minutes, impuissante, avalée par l'angoisse et le stress.

Puis quelque chose tressaute dans ma main. Je m'empresse de jeter un œil à mon téléphone dont l'écran me déchire la rétine. L'espoir d'un signe de vie s'envole en découvrant un texto de Blossom dont je ne prends même pas la peine de lire.

À vrai dire, je ne sais pas ce qu'il se passe dans ma tête. Prise d'un élan de rage, je balance l'appareil le plus loin possible de ma portée avant de me rendre aussitôt compte de la connerie que je viens de faire.

Je craque. Je crie en insultant la forêt, les arbres et ces foutus moustiques de merde qui me tournent autour depuis tout à l'heure. Je crache sur les parents de Tessa, sur la police qui ne fait rien, et pire encore, sur ses parents, qui eux, bougent encore moins.

— J'emmerde monsieur Park !

Les mots qui dépassent la barrière de mes lèvres sonnent justes à mes yeux. Je suis en colère, plus que ça même. J'ai ce besoin constant d'extérioriser ma haine envers tous ceux qui sont liés de près comme de loin au décès de Brooklyn. Or aujourd'hui, c'est aussi la mienne qui risque de s'en prendre un sacré coup.

La mienne. Celle qui me consume comme un brasier qui refuse tout à fait de s'éteindre.

— T'es qu'une connasse, Noreen, je crache amèrement. Mais regarde-toi, bon sang !

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 10, 2022 ⏰

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