|| 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚒𝚡

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Blankest Year - Nada Surf

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Blankest Year - Nada Surf

— Tout d'abord, et selon vous, qu'est-ce que le respect ?

Assise sur mon bureau, je balaie la classe du regard pour tenter d'intéresser mes élèves.

— Miller, désigné-je. Une idée ?

L'élève soupire avant de se passer une main dans les cheveux, le regard sombre et mauvais.

— Tu as forcément une opinion sur le sujet, toi qui a rendu copie blanche sans prendre le temps te casser la tête. Fais-nous en part, je t'en prie.

Installé au fond de la salle, Azron de son prénom, croise les bras sur sa poitrine avant de soupirer.

— Nan. J'ai pas eu le temps, lance-t-il d'une voix qui se veut dure et sûre d'elle.

— Eh bien moi, j'ai eu le temps de te coller un F, Azron, je réponds sèchement avant de reposer ma question à la classe.

— C'est respecter la hiérarchie, s'enquit une élève.

— Oui, Lynn. Mais pas que. Selon certains, seuls les humains seraient dignes d'être respectés. Hors, si la hiérarchie place les hommes au dessus des femmes, ou les êtres vivants en bas de l'échelle, alors selon moi, il est erroné. Le respect, c'est un sentiment moral. Il est la marque d'un égard et même parfois... d'une admiration. Il a un véritable sens social.

Une main se lève dans la salle, j'invite donc l'adolescente à prendre la parole.

— Mais le respect doit se mériter d'une façon ou d'une autre, non ? glisse-t-elle gênée en se tortillant sur sa chaise.

— C'est ce que je pensais moi aussi, commencé-je avant de poser les copies sur mon bureau.

Je me lève et passe de rangée en rangée, cherchant mes mots avec soin afin de pouvoir expliquer au mieux mon opinion sur le sujet.

— Tu n'es pas la seule à penser ça. Et je crois que... Je crois que c'est la méfiance qui nous pousse à réagir de la sorte. Pourtant, lorsque je vous regarde, j'ai un grand respect pour chacun d'entre vous. Je suis fière d'avoir des élèves comme vous. Vous le méritez en tant qu'être vivant. Vous existez à part entière, et il n'y en a pas deux comme vous parce que vous êtes uniques à votre manière. Et pourtant, je ne vous connais pas réellement, n'est-ce pas ? Chaque matin, avant de mettre les pieds dans cet établissement, vous enfilez un masque. Vous ne montrez que ce qui semble important d'exposer de vous aux yeux des autres. Je ne vous connais pas. Et pourtant, vous méritez le respect.

Un élève souffle bruyamment, et l'intéressé prend la parole sans même prendre la peine de lever la main.

Azron, évidemment.

FLETCHER Don't forget her ;  / EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant