All eyes on me 1/2

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[TW mention de dépression, de traumas, mention de mort, de transphobie]

No more Jack and Alex here.

Aujourd'hui ce n'est non pas le personnage dont il est question mais juste moi.

Salut, moi c'est Alex et aujourd'hui j'ai besoin d'écrire. Et si toi, lecteur-ice tu me lis à la base, tu as dû remarquer que je n'écris pas souvent. On va faire simple : je suis neuroA et généralement, j'écris quand ça va bien et surtout quand ça va pas... du moins, c'était avant. Maintenant il n'y a plus de cohérence ni de planning ni de je sais pas quoi concernant mon activité.

Mais bref, passons, aujourd'hui j'ai besoin décrire, de vider mon sac. Donc let's go.


Tu connais ce sentiment quand tout est noir, que t'es incapable de fonctionner et que t'as l'impression que l'intérieur de ton crâne est un gouffre constant ? Que t'es incapable de bouger ton corps qui est lui-même douloureux et que tous tes sens sont agressés quand tu sors de ton lit alors qu'il fait encore tout noir dans la pièce ? Voilà l'état dans lequel j'ai pu me trouver et c'est clairement pas une partie de plaisir.

Je me sens seul. C'est totalement idiot de dire ça alors que je suis plutôt bien entouré maintenant mais bon sang, je me sens seul en ce moment. En fait, toutes mes relations toxiques me manquent. Parce que c'était plus simple à gérer, parce que j'ai l'habitude. Certes c'est pas bon mais au moins, j'avais une raison d'aller mal alors que maintenant, j'ai des gens là pour moi, je peux enfin être moi et....

En fait, non, je ne peux pas être moi. Je peux pas être un mec trans, je peux pas être un mec trans, gay et autiste. C'est pas nouveau, on me dira... mais quand je vais mal bah je vais mal parce que je me retrouve renvoyer à ma vision du moi d'avant Coming-Out : juste une pauvre fille faible, débile et qui s'attache aux gens. Qu'importe qui ces personnes sont, l faut s'attacher à quelqu'un parce que c'est comme ça, c'est la survie pis au moins, si on s'attache, on est sûr d'être aimé, non ? Et si je deviens lesbienne, je suis sûr d'être aimé par ma mère, non ? Pis si je suis un peu masculin, peut-être que des filles m'aimeront aussi ? Pis tout le monde sera content, non ?

20 ans.... tout ça pour quoi ? Pour finalement attraper des indices par-ci, apprendre des choses par-là, des petits fragments de réponse sur qui je peux être, sur qui je suis réellement.

Ca commence à 18 ans en tentant des changements de prénom par-ci par-là avec pour excuse de jouer des RP et donc de vouloir le prénom en tant que surnom, ça passe surtout que c'est ce que tu fais depuis l'âge de 13 ans. Mais à 18 ans c'est différent : ton copain ne veut pas sortir avec un garçon, les gens commencent à te percevoir comme tel parce que c'est pas normal, c'est mal. Faut pas être bête : être prit pour un garçon on a vu ce que ça a donné : des mauvaises choses. Alors non, il faut rester une fille, assurer qu'on aime juste le prénom au moins on est sûr d'être aimé.

19 ans arrive et tu es plus seul que jamais. Ta mère te hait, tu es détruis et t'as peur des hôpitaux. T'as peur de te faire du mal à nouveau juste pour stopper le trop plein de ta tête parce que les conséquences sont pas top et que l'on veut t'abandonner alors tu stoppes. Tu tentes de te reconstruire mais un truc cloche, tu sais pas quoi alors tu cherches. Tu trouves pleins de termes, pleins d'expériences similaires et tu notes, notes et notes encore pour t'en souvenir, pour te prouver que c'est réel. Tu vis petit à petit des choses dont tu rêvés et là ton premier Coming Out arrive ; tu es non binaire. L'expérience correspond à ce que tu vis, tu le sens, tu le sais. Tu le dis à ton entourage très proche, très privilégié. Mais finalement, tout le monde s'n fout et tu abandonnes parce qu'après tout, tu sais pas ce qui est le mieux pour toi mais les autres, eux, le savent.

Welcome to my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant